Au nombre des mesures prises par le gouvernement au cours du conclave ministériel du mercredi 12 octobre 2022, figure la transmission à l’Assemblée nationale pour examen et vote, du projet de loi de finances rectificative pour la gestion 2022 et le projet de loi de finances pour l’année 2023. Pour ce qui est du projet de loi de finances de l’année 2023 qui octroie une large part au volet social, le budget est établi à 3. 033,337 milliards de FCfa.
La sollicitation du collectif budgétaire est sous-tendue par deux faits majeurs. D’abord, elle intervient pour tenir compte des mesures de soutien au pouvoir d’achat des populations prises pour atténuer les effets de la guerre en Ukraine, et aussi pour prendre en compte la conclusion, au mois de juillet 2022, d’un nouveau programme économique et financier avec le Fonds monétaire international (Fmi). Ainsi, la loi de finances rectificative encore appelée « collectif budgétaire » vise à corriger les prévisions initiales ou encore infléchir sensiblement en cours d’exercice, la politique budgétaire (prise en compte des évolutions conjoncturelles…).Elle est guidée par le souci du gouvernement de tenir ses engagements et d’être à l’écoute de sa population. Ainsi, cette révision de la loi de finances 2022 s’explique aussi par la satisfaction de certaines préoccupations spécifiques et structurelles recueillies auprès des populations lors de la tournée gouvernementale de mai 2022, préoccupations qui ont été examinées en Conseil des Ministres à la fin de la tournée. Pour ce qui est du document transmis aux députés, il est à retenir que le projet de collectif budgétaire s’établit à 2 956,661 milliards de Fcfa contre 2541,203 milliards de Fcfa initialement prévus. Il en ressort donc une augmentation de 16,3% par rapport au budget initial. Cette hausse comme on peut le deviner, est le fruit du contexte car elle s’explique aussi par la prise en compte au budget de l’Etat, des mesures de sécurité et de soutien au pouvoir d’achat des ménages. De par ces mesures, le gouvernement renforce les dépenses sociales au bénéfice des populations, notamment les plus vulnérables. Ce collectif amène donc à postuler pour un taux de croissance du produit intérieur brut de 6% au lieu de 7% initialement. Ce qui demeure un exploit au regard de la conjoncture et de l’allure générale de l’économie mondiale.
« Le hautement social » sous de bons auspices en 2023
Si les députés donnaient leur quitus au gouvernement, celui-ci disposera, pour l’exercice 2023, d’un budget de 3 033,337 de milliards de FCfa. Avec un tel montant, le Bénin vise un taux de croissance de 6,5%, une légère hausse par rapport à 2022 (6%). Ce qui serait également un bel exploit car supérieur à la moyenne régionale. Les chiffres contenus dans ces deux documents, témoignent de la santé de l’économie béninoise et surtout viennent confirmer la capacité de mobilisation de ressources et la crédibilité de la signature Bénin. Il importe par ailleurs de faire remarquer que le projet de loi de finances gestion 2023 vient à nouveau confirmer le visage social du gouvernement déjà relevé dans les budgets précédents et montre que le président Talon tient à traduire dans les faits, son engagement d’un mandat « hautement social ». En effet, dans le projet de loi transmis au Parlement, on peut relever qu’en plus des dépenses sociales définies comme prioritaires, les interventions de l’Etat à sensibilité sociale, cumulent à elles seules, 1.000 milliards de FCfa, correspondant à 45,6% du budget général. Au regard de tout ceci, on peut aisément conclure que le président Talon et son équipe font montre d’une maîtrise parfaite des leviers pour maintenir la dynamique de développement du Bénin.
Gabin Goubiyi