Le parti « Les démocrates » pourra-t-il participer aux prochaines élections législatives ? Bien malin qui saurait répondre avec exactitude à cette question qui agite toutes les lèvres depuis quelques temps. L’équation parait difficile à résoudre pour le parti de l’opposition au regard de la situation qu’il vit relativement à la question du quitus fiscal.
Le parti « Les démocrates » est véritablement dans le pétrin. La formation politique présidée par Eric Houndété peine visiblement à trouver la parade pour régler les trois derniers quitus fiscaux du parti en souffrance au niveau de la Direction générale des impôts (Dgi). Il s’agit des quitus de Patrick Djivo qui, selon une correspondance de la Dgi en date du 7 novembre 2022, adressée au parti « Les démocrates », reste devoir 800 millions de FCfa aux impôts. L’ancien député Justin Adjovi doit quant à lui, selon la même correspondance une somme 600 millions de FCfa, tandis Jean-Marie Allagbé, pressenti pour être candidat sur la même liste, doit libérer une somme de 86 millions de FCfa avant d’obtenir son quitus fiscal. Depuis la communication de ces sommes colossales au parti, c’est le désenchantement total. La formation politique, déjà en proie à de sérieux problèmes de financement, semble être dos au mur face à cet obstacle qui pourrait, définitivement enterrer son rêve de figurer dans les starting-blocks des élections législatives du 8 janvier prochain. En tout cas, les trois débiteurs du fisc, devenus célèbres ces derniers temps, ont jusqu’à demain, c’est-à-dire 24 heures, pour apurer leurs ardoises fiscales au risque de disqualification du parti. La question donne le tournis et l’insomnie pour cette formation politique qui, depuis plusieurs mois, ne fait aucun mystère sur son ambition de participer aux élections législatives à venir. C’est la course contre la montre pour ce parti dont certains leaders, positionnés sur la liste de candidatures, ont pratiquement subi une véritable odyssée avant d’obtenir leur quitus à la Direction générale des impôts (Dgi). Désormais, le sort du parti ne tient qu’à un fil : libérer sous 24 heures la faramineuse somme de plus d’un milliard 400 millions pour sortir de l’engrenage et s’assurer une place sur la ligne de départ des joutes électorales du 8 janvier prochain. Le défi semble certes compliqué pour Eric Houndété et les siens, mais pas impossible. Le parti va-t-il voir Londres et mourir ? L’on est en droit de se poser la question pour qui connaît l’enjeu que représentent ces élections pour le parti qui se réclame de l’opposition radicale. Rater les Législatives à venir, est synonyme de mort subite pour « Les démocrates » qui n’aura visiblement pas droit au chapitre jusqu’à l’élection présidentielle de 2026. Autant de raisons qui sont de nature à arracher le sommeil à Houndété et Cie.
Des signes de capitulation
Face à la quasi-impuissance du parti « Les démocrates » à sortir de l’auberge que représente la délivrance des trois derniers quitus fiscaux, des voix s’élèvent déjà dans le rang des militants qui, pour dénoncer un pseudo-excès de zèle du directeur général des impôts, Nicolas Yènoussi, qui, pour appeler le président de la République, Patrice Talon, à intervenir pour régler la situation. Dans un cas comme dans l’autre, ces agissements révèlent l’incapacité du parti à résoudre l’équation des derniers quitus fiscaux en attente. Ces pressions qui traduisent une capitulation du parti, pourraient si rien n’est fait, déboucher probablement sur des tensions électorales. Et pourtant, le parti avait le moyen d’éviter un pareil scénario en évitant de positionner sur sa liste, à l’instar d’autres formations politiques, des candidats en difficulté vis-à-vis du fisc.
Gabin Goubiyi