La participation du parti « Les démocrates » aux prochaines élections législatives ne tient désormais qu’à un fil. La question du quitus fiscal parait une montagne insurmontable pour cette formation politique. Du coup, la voie du compromis politique est envisagée pour sortir le parti du bourbier.
Un compromis politique est-il possible pour sortir le parti « Les démocrates » du pétrin ? La question trotte dans les esprits à quelques heures de la deadline de la Commission électorale nationale autonome (Céna). Alors que la plupart des formations politiques concernées par les observations ont déjà versé les corrections à la Commission électorale nationale autonome, le parti « Les démocrates » continue de courir après les trois derniers quitus fiscaux qui lui restent pour régulariser ses dossiers. Le parti semble dos au mur au regard du quantum de l’ardoise fiscale restant à apurer. Près d’un milliard 500 millions sont en effet exigés par l’administration fiscale pour le compte des trois potentiels candidats du parti : Yves Patrick Djivo, Justin Adjovi et Jean-Marie Allagbé. Reçu par Radio France internationale dans la matinée d’hier, lundi 14 novembre 2022, le deuxième vice-président du parti Léon Basile Ahossi, a confié que des négociations seraient en cours pour trouver une porte de sortie dans cette situation. Même si l’ancien parlementaire dit espérer qu’un consensus soit trouvé à l’issue de ces négociations, il estime que la participation de l’opposition à ce scrutin reste un impératif. A la question du journaliste Christophe Boisbouviers qui voulait comprendre comment le parti allait s’y prendre, l’acteur politique de l’opposition a répondu que « Ce serait dommage que pour une énième fois, l’opposition soit subtilement écartée des élections ». Une réponse à l’allure d’un plaidoyer. « Nous l’espérons parce que cela devient visible et cela gêne la conscience collective que, à chaque fois qu’il y a élection, c’est toujours l’opposition qui a des ennuis. Cela devient gênant. Nous pensons que nos dirigeants devraient en tenir un peu compte pour décrisper l’atmosphère sociale, et surtout pour soigner un peu le visage de notre pays à l’international, parce que ça prouve qu’il n’y a que l’opposition qui ne sait pas faire. C’est gênant. De toute façon, nous, nous pensons que d’ici ce soir, demain avant le dépôt des dossiers, nous trouverons le consensus» a-t-il laissé entendre.
Pas de faveur possible
Cette approche n’est pas partagée par le pouvoir. En effet au travers d’une rencontre avec le corps diplomatique vendredi dernier, le ministre des Affaires étrangères et de la coopération, Aurélien Agbénonci, a abordé la question avec ses hôtes. Dans son exposé, le patron de la diplomatie béninoise a indiqué qu’ « aucune manœuvre du gouvernement n’empêchera qui que ce soit de participer aux élections ». Sur la question du quitus, le numéro 4 du gouvernement s’est voulu péremptoire. A l’en croire, aucune faveur n’est possible. « Dans ce pays, on ne pourra pas, parce qu’on n’est pas du même avis que le gouvernement dire qu’il doit avoir une dérogation par rapport aux impôts ». A la lecture de ces propos, on est bien tenté de dire que les carottes sont cuites pour Eric Houndété et les siens.
Gabin Goubiyi