Les scandales dans les marchés publics se sont considérablement réduits sous la gouvernance du président Patrice Talon. Il s’agit là d’une confidence du secrétaire permanent de l’Autorité de régulation des marchés publics (Armp), Ludovic Guèdjè, au travers d’un entretien qu’il a accordé au journal « La Nation ».
C’est un regard croisé qu’a posé sur le secteur de la régulation des marchés publics au Bénin, le professeur Ludovic Guèdjè, secrétaire permanent de l’Autorité de régulation des marchés publics (Armp). Faisant un bilan des réformes opérées dans ce secteur stratégique, l’homme trouve que les choses vont de mieux en mieux. « Le secteur se porte bien… Aujourd’hui, on constate moins de scandales dans les marchés publics. La gouvernance actuelle rassure, et il est crucial de maintenir le cap sans relâche. », a confié, péremptoire, Ludovic Guèdjè. A l’en croire, ce constat est la résultante des réformes dont a fait l’objet le secteur et qui visent « à transformer le système de passation des marchés publics en un véritable levier de développement, en s’appuyant sur des critères d’efficacité et de modernisation adaptés aux défis actuels. ». En dehors de ce cadre tracé par la loi n°2020-26 du 29 septembre 2020 portant Code des marchés publics et ses décrets d’application, les sanctions prononcées contre certains agents indélicats de la chaîne, ont considérablement changé la dynamique des acteurs des marchés publics. Avant 2014, explique Ludovic Guèdjé, le secteur était pratiquement le nid des nouilles. « Les erreurs commises dans la gestion des marchés publics étaient rarement sanctionnées, et il arrivait même que des agents fautifs soient promus au nez et à la barbe de tous. », confie-t-il. Depuis lors, et avec l’avènement de la loi précitée, le glas du règne de l’impunité a été sonné et les sanctions disciplinaires, pénales et des mesures de sûreté sont régulièrement prononcées par l’Autorité de régulation des marchés publics. Pour ce qui est des sanctions pénales, elles sont prononcées par un juge. Selon les explications du secrétaire permanent de l’Armp, ces sanctions incluent des peines d’emprisonnement, des amendes et des confiscations. « En plus des sanctions disciplinaires, les contrevenants peuvent être tenus de réparer les dommages causés à l’État ou aux particuliers, et les contrats issus de fraudes sont annulés. » a indiqué Ludovic Guèdjè. Pour lui, cette rigueur répond à un besoin de redressement de la gestion des marchés publics, et tant que la loi reste en vigueur, elle continuera d’être appliquée à la lettre.
Le Bénin sur la bonne trajectoire
La nouvelle dynamique imprimée au secteur des marchés publics a corrigé beaucoup d’impairs et induit une bonne gouvernance. Dès lors, le Bénin s’attire des lauriers dans la sous-région et sur le continent. A en croire Ludovic Guèdjè, avec le nouveau mécanise, chaque maillon de la chaîne des marchés publics (qu’il s’agisse des organes de passation et de contrôle) joue bien son rôle pour éviter d’être impliqué dans des malversations. Ce qui crédibilise le secteur au point de positionner le Bénin de manière favorable dans la lutte contre la mauvaise gouvernance. Récemment, révèle le secrétaire permanent de l’Armp, « le Bénin a obtenu la première place parmi les États francophones d’Afrique et la deuxième place parmi tous les États africains en matière de transparence budgétaire, juste derrière l’Afrique du Sud. » Cela démontre selon lui que le Bénin fait du bon travail en matière de gestion.
Abdourhamane Touré