Depuis quelques semaines, l’huile végétale est vendue à un prix prohibitif sur le marché intérieur béninois. Le fléau éprouve gravement la population qui subit, impuissante, cette situation à laquelle, certains acteurs ont essayé de donner des raisons.
De 1100 FCfa il y a encore quelques semaines, le prix du litre de l’huile végétale est passé à 1600 voire 1700 FCfa sur les marchés béninois. Le prix du bidon de 25 litres est passé à 35 voire 40000 FCfa en octobre 2024 alors qu’en août dernier, la même quantité d’huile est cédée à 21 voire 23000 Fcfa. Un fléau qui vient davantage en rajouter à la peine des populations en proie depuis quelques années, à la cherté du prix de certains produits de grande consommation. Cette flambée n’est pas sans raison selon certains sachants. Jean-Baptiste Noulèkoun, vice-président de la Fédération nationale des producteurs de palmiers à huile, a levé un coin de voile sur les raisons qui justifient la cherté de l’huile d’arachide sur les marchés. « Il n’y a plus de stock de matière première. L’arachide qu’on a produite sur le territoire national ne suffit plus à alimenter la demande locale. », a confié Jean-Baptiste Noulèkoun au micro de Bip radio. En clair, la production nationale est insuffisante pour couvrir le marché local. A l’en croire, cette situation ne serait pas la seule cause qui explique la flambée. Selon ses explications, l’exportation des stocks produits au pays est l’autre raison qui justifie la flambée. Il a notamment indiqué que dans le département des Collines, une quantité importante de la production locale a été exportée. A côté de cela, les huiles importées de l’extérieur notamment de l’Indonésie, de la Malaisie et autres pays, ont également augmenté de prix, a laissé entendre Jean-Baptiste Noulèkoun, pour expliquer que le phénomène n’est pas que national. Jérémie Dédjan, cadre du ministère de l’Agriculture, de l’élevage et de la pêche, contacté par le même média, a pour sa part, apporté quelques précisions sur la flambée observée au niveau de l’huile d’arachide depuis quelques semaines. Il a d’abord précisé que l’huile conditionnée dans le bidon jaune de 25 litres, n’est pas en réalité de l’huile d’arachide mais plutôt de l’huile de palme raffinée. Il fera savoir que c’est la flambée de cette huile qui a occasionné celle des autres huiles sur le marché.
Le bout du tunnel n’est pas pour demain
Selon les techniciens, la situation pourrait s’empirer les jours à venir. La cherté observée pourrait donc perdurer au grand dam des consommateurs. Selon Jérémie Dédjan, l’augmentation du prix des huiles notamment celles importées, serait due à une baisse sensible des récoltes dans l’Asie du Sud-Est notamment en Indonésie et en Malaisie. Il y a aussi la baisse des récoltes de tournesol et de colza qui a engendré des spéculations au niveau des importateurs et des exportateurs. Du coup, la situation risque de s’empirer et les populations devront retrousser leurs manches pendant plusieurs semaines encore car le prix de l’huile pourrait encore grimper en fonction de la densité de la demande, avertit d’ores et déjà le vice-président de la Fédération nationale des producteurs de palmiers à huile.
Abdourhamen Touré