Près d’un an après la rencontre entre Patrice Talon et la délégation du parti « Les démocrates », les lignes semblent enfin bouger en ce qui concerne l’accord intervenu sur l’audit de la liste électorale. La rencontre du 18 novembre 2024 entre le Garde des sceaux et le Cadre de concertation des forces politiques de l’opposition sur cette question majeure est perçue comme un pas significatif vers des élections apaisées en 2026.
« Je suis d’accord pour que vous auditiez le registre national d’état civil, y compris le logiciel d’extraction de la liste électorale. Vous pouvez choisir les experts que vous voulez pour le faire mais veillez à ce que ce ne soit pas fantaisiste. Et si Ld n’a pas les ressources pour le faire, je vais demander au Gouvernement de financer », avait laissé entendre Patrice Talon le 27 novembre 2023 lors des échanges qu’il a eus au palais de la Marina avec la délégation du parti Les démocrates conduite par son président Boni Yayi. Il s’agissait là d’une doléance essentielle du parti Les démocrates, et un des principaux acquis de cette rencontre. Après plusieurs mois de tergiversation, l’opposition semble finalement décidée à saisir la perche. Pour beaucoup d’observateurs, le temps relativement long mis par l’opposition avant de passer à l’essentiel semble plus ou moins justifié. D’abord, il était question pour Boni Yayi et les siens de consulter les autres partis de l’opposition aux fins de s’entendre sur le mécanisme. Le Cadre de concertation des forces politiques de l’opposition porté sur les fonts baptismaux le 10 novembre dernier, semble apparaitre comme un creuset pertinent pour les adversaires du pouvoir de Cotonou pour porter cette question sensible. C’est justement ce qu’ont fait Eugène Azatassou et les siens, qui ont formellement saisi par correspondance en date du 8 novembre 2024, le chef de l’Etat relativement à leur intention d’auditer le fichier électoral avec un projet de Terme de référence de ladite opération. Une correspondance à laquelle le destinataire a répondu favorablement. Ce qui témoigne de la volonté de Patrice Talon d’honorer sa promesse. Une démarche salutaire et symptomatique d’une volonté d’aplanir les divergences et de définir une passerelle de confiance en vue d’aborder sereinement les prochaines élections. En effet, au regard de sa sensibilité, le fichier électoral reste à maints égards, le plus précieux outil électoral. Un désaccord sur la liste électorale entre les différents acteurs en compétition à une élection, est souvent source de conflits et de heurts préjudiciables à la démocratie et à la paix. La rencontre de ce lundi sonne donc comme une grande avancée qui certainement va dissiper les brouillards d’incertitudes et les soupçons qui pèsent sur la liste électorale et que les démocrates tout comme les autres partis de l’opposition, ne ratent aucune occasion d’exprimer. Il s’agit là d’un pas dans la bonne direction dans l’espérance que les différentes parties s’accorderont sur le mécanisme d’opérationnalisation de l’audit afin d’aboutir à des élections crédibles et transparentes en 2026.
Gabin Goubiyi