Réunis au sein du Cadre de concertation des forces politiques de l’opposition, les adversaires déclarés du chef de l’Etat Patrice Talon souhaitent obtenir l’alternance lors des élections générales de 2026. Ce creuset tiendra-t-il jusqu’en 2026? Ne connaîtra-t-il pas le même sort que d’autres alliances de l’opposition créées à la veille des élections ?
Lorsqu’on est issu de l’opposition, partir seul à la bataille est assurément plus commode, quoique particulièrement hasardeux. Dans la perspective des élections générales de 2026, les battus de 2021 ont donc décidé, de faire cause commune autour d’un objectif précis : obtenir l’alternance lors des élections générales de 2026. C’est à vrai dire leur seule chance d’inquiéter le président Talon et la majorité présidentielle au pouvoir depuis 2016. A un an et demi de ces élections, une réalité émerge : tous les états-majors des partis politiques se font discrets, pas de candidats potentiels connus. En mettant sur les fonts baptismaux le Cadre de concertation des forces politiques de l’opposition le dimanche 10 novembre 2024, les ténors ont fait savoir leur agenda. Plusieurs questions relatives aux élections de janvier et avril 2026 y sont inscrites à savoir la relecture “consensuelle” du Code électoral et l’audit participatif du fichier électoral. Le retour au pays des «exilés politiques» et la libération des opposants en prison font également partie des chantiers du Cadre de concertation. Autant de revendications constamment agitées par l’opposition, notamment le parti Les démocrates. Des revendications qui seront à coup sûr les points essentiels autour desquels s’articulera leur campagne s’ils arrivaient à faire bloc derrière une personnalité. Pour nombre d’observateurs, il n’y a rien de nouveau sous le ciel de l’opposition béninoise. Ce n’est non plus la première fois qu’une partie de l’opposition béninoise s’organise dans une coalition. On en a vu à la veille de l’élection présidentielle de 2021, un front autour du parti Les démocrates avait déjà été mis en place pour dénoncer les conditions d’organisation du scrutin. Dans le cas d’espèce et à la différence de ce front, le Cadre de concertation intervient à un an et demi des élections générales de 2026.
Eugène Azatassou un leader qui peine à convaincre
L’un des vice-présidents du parti Les démocrates et coordonnateur du Cadre de concertation, Eugène Azatassou a, à son compteur, une certaine expérience en ce qui concerne la gestion de parti. Si pour le moment, ils n’ont pas encore discuté des conditions de participation à une élection, beaucoup s’interrogent sur sa capacité à contenir l’ardeur des membres, les calmer et jouer autant que possible dans le cadre défini par les statuts et règlements du cadre et gérer calmement d’éventuelles crises. Dans les rangs des observateurs et lecteurs de l’actualité politique nationale, de sérieux doutes planent sur la capacité du coordonnateur à parvenir à influencer les rapports de force au profit de l’opposition dans la perspective des élections de 2026.
Sergino Lokossou