(La prochaine audience fixée au 5 août 2024)
L’ex-directeur de l’Agence béninoise de la sécurité sanitaire des aliments (Abssa), Epiphane Hossou, s’est défendu le lundi 22 juillet 2024 dans l’affaire « Ananas béninois retirés des supermarchés en France ». C’était à l’occasion de l’audience correctionnelle à la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (Criet) à Cotonou. Au regard des éclairages qu’il a apportés à la Cour, ses avocats ont plaidé pour sa mise en liberté provisoire. La demande sera appréciée à la prochaine audience fixée au 5 août 2024.
Sur l’affaire « Ananas béninois retirés des supermarchés de la France », Épiphane Hossou, l’ex directeur de l’Agence béninoise de la sécurité sanitaire des aliments (Abssa) a estimé que le problème signalé par le vendeur d’ananas béninois en France n’a pas de fondement. Selon Libre express, il s’est défendu devant la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (Criet) lors de sa deuxième audience le lundi 22 juillet 2024 à Cotonou. A l’en croire, la présence d’éthéphon dans les ananas incriminés l’avait surpris. « Ce produit ajouté aux ananas destinés à l’exportation pour les rendre davantage jaune ne devrait plus être testé positif huit (8) jours après avoir été aspergé sur la récolte », a-t-il précisé. Epiphane Hossou a fait savoir que l’éthéphon aspergé sur les fruits s’évapore après huit (8) jours. Le prévenu a alors jugé qu’il est quasiment impossible de repérer le produit sur la peau, et encore moins dans la chair de l’ananas. Pour lui, les ananas sont tout d’abord récoltés dans les champs. Dès qu’ils commencent à jaunir, les exportateurs peuvent procéder à la récolte. Il a souligné que la récolte subit un lavage systématique dans trois bassins distincts. Ensuite, la Direction départementale de la production végétale effectue un contrôle et délivre un certificat.
La procédure normale n’a pas été observée
Il a également expliqué que l’Agence béninoise de la sécurité sanitaire des aliments effectue une analyse pour vérifier la présence ou non de l’éthéphon. Épiphane Hossou a souligné que le produit n’est pas toxique, mais chaque pays de destination a sa propre réglementation concernant la dose d’éthéphon à utiliser. Après ses argumentations sur les mesures de précaution mises en place au Bénin pour les exportations d’ananas, Epiphane Hossou a souligné que les organismes de contrôle sanitaire des aliments dans chaque pays de destination de l’ananas doivent également procéder à des analyses. Ainsi, la Direction générale de l’alimentation de la France est autorisée à effectuer un contrôle à l’arrivée de la marchandise. De plus, une cellule de l’Union européenne procède également à des vérifications afin de garantir que tout ce qui pénètre dans son territoire respecte sa réglementation. En outre, le client français destinataire des ananas est tenu d’effectuer ses propres contrôles. Il a alors expliqué que le distributeur n’a pas suivi la procédure normale, se contentant de publier le résultat sur les réseaux pour exiger le retrait des ananas des rayons des supermarchés. Après les débats et au regard des éclaircissements apportés par l’ex-Dg de l’Abssa, les avocats ont formulé une demande de mise en liberté provisoire de leur client. D’après Libre Express, le premier substitut du procureur spécial de la Criet, Reagan Hounguè, a suggéré à la Cour de rejeter ladite demande et de renvoyer le dossier à une date ultérieure. Faisant suite à cette requête du ministère public, le juge a renvoyé l’affaire au 5 août prochain, le temps de convoquer le directeur de la production végétale du ministère de l’Agriculture, de l’élevage et de la pêche pour s’expliquer.
Estelle Vodounnou (Coll)