Comme annoncé, le chef de l’État, Patrice Talon, s’est entretenu avec la presse nationale dans la matinée du jeudi 08 février 2024. Plusieurs sujets ont meublé les échanges entre le président de la République et les journalistes. Au nombre de ces sujets, figure le récent retrait du Niger, du Mali et du Burkina Faso de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest (Cédéao). Devant la presse locale, Patrice Talon a exprimé ses regrets après avoir appris l’information.
«C’est avec peine que j’ai appris le retrait de ces trois pays.», a confié Patrice Talon. Il a indiqué que cette décision n’est pas mûrement réfléchie car pour lui, la volonté d’intégration des peuples ne souffre d’aucune entrave. Il soutient que la Cédéao des peuples n’a aucun problème et qu’il est impérieux de la préserver. «Par leur décision, les dirigeants du Burkina Faso, du Mali et du Niger isolent leurs peuples des peuples des autres pays» a laissé entendre le chef de l’État pour qui il aurait été plus judicieux et pertinent pour les autorités desdits pays de suspendre leur participation des activités de la Communauté. « Les peuples ne nous ont pas élus pour les diviser. Il n’y a pas de conflits entre les peuples de la Communauté. Il y a plutôt de problèmes au niveau des structures, entre les responsables et on doit préserver l’essentiel qui est la communauté des peuples. Il ne faut pas que les responsables d’aujourd’hui, à cause de leur insuffisance de résultats, cassent ce que leurs aînés ont construit », aurait confié Patrice Talon à un des dirigeants des pays démissionnaires de la Cédéao. «Il y a peut-être des problèmes au niveau de la conférence des chefs d’Etat et de la conférence des ministres de la Cédéao mais prendre la décision de séparer les peuples, n’est pas bien. C’est allé trop loin.» ‘s’est offusqué le chef d’État béninois.
Nouvelle approche de Talon
Patrice Talon postule pour une reconsidération de la position de la Cédéao vis-à-vis des pays. D’entrée, le conférencier a indiqué n’avoir pris aucune décision dans ces crises par intérêt personnel ou pour sauvegarder de façon égoïste les intérêts du Bénin. Au demeurant, il est resté, dans le respect des principes et du bon sens, toute chose qui devrait sauver tout le monde et sauvegarder les idéaux de la communauté. A l’analyse de la situation, Patrice Talon plaide pour la levée des sanctions et s’est dit préoccupé par les liens séculaires entre les peuples. Cette posture est celle d’un d’homme d’Etat qui voit que les peuples et leurs intérêts vont au-delà de ceux des dirigeants et de leurs mandats.
G.G.
La situation au Sénégal déplorée
Le chef de l’Etat s’est, au cours de la conférence qu’il a animée, prononcé sur la situation au Sénégal qu’il juge « regrettable ». Cette situation au Sénégal, selon Patrice Talon, traduit la pertinence de la position de la Cédéao envers le Niger et surtout le bien-fondé des signaux d’alerte pour annihiler toute velléité de conquête ou de conservation du pouvoir en dehors des cadres légaux et légitimes. L’évolution des choses traduit le dilemme des sanctions avec le cas Sénégalais car les mêmes qui estiment qu’il ne faudrait pas condamner ni sanctionner le Niger se retrouvent à se demander quelle attitude adopter avec la situation au Sénégal. Aussi, est-on amené à se demander à juste titre, si on doit considérer que les problèmes politiques ne sont pas l’affaire des Communautés et ne relèvent que des problèmes internes.
G.G.