L’Assemblée générale de renouvellement du Conseil d’administration du Cadre de concertation des confessions religieuses (Cccr), tenue la samedi 24 septembre 2022 ne fait pas l’unanimité. Cette assise statutaire qui a consacré l’élection de l’imam de Porto-Novo Mohamed Assifatou comme nouveau président et qui a donné lieu à la levée de bouclier de son challenger, Dah Adoko Gbèdiga, continue de faire des vagues.
Le diable a-t-il pris ses quartiers au sein du Cadre de concertation des confessions religieuses (Cccr)? La question mérite d’être posée au regard de la crise née de la dernière Assemblée générale de renouvellement du bureau de ce creuset. Alors que tout semblait aller sur des roulettes à l’occasion de cette assise, une mésintelligence s’est installée en plein processus d’élection du nouveau bureau. Dah Adoko Gbèdiga, président national de la Plateforme de l’Union des associations et organisations des religions endogènes du Bénin (Uaoreb) et l’un des challengers au poste de président a claqué la porte au motif que les religions endogènes dont il est l’une des figures de proue, ont été évincées de la présidence du bureau par des manœuvres pas très orthodoxes. Au soutien de son action, le dignitaire des cultes endogènes expose qu’après le toilettage des textes du Cadre de concertation des confessions religieuses, les religions endogènes devraient prendre les rênes de l’organisation parce que les chrétiens et les musulmans ont déjà eu à diriger l’organisation par le passé. Au motif du retrait de la Plateforme de l’Union des associations et organisations des religions endogènes du Bénin, Dah Adoko Gbèdiga expose que les textes de l’organisation ont institué une présidence tournante et que c’est au tour des religions endogènes d’assurer la présidence du Cadre. Il taxe le secrétaire général du Cccr, le pasteur Michel Alokpo d’être le principal instigateur de cette « tricherie ». Un argument que balaient d’un revers de la main les autres associations ayant participé à l’Ag. Pour le président du présidium, le père Benoît Dansou, tout s’est déroulé dans les règles de l’art. A suivre ses explications, Dah Gbèdiga et Cie jouent aux mauvais perdants. « A la réunion que nous avions tenue chez le médiateur de la République le 31 janvier 2021, les cadres des religions avaient revendiqué le fait que c’était leur tour de diriger le Cadre. Pour que tout le monde soit tranquille, nous avons introduit dans les textes, le vote pour pouvoir désormais départager. Et c’est ce que le présidium que j’ai présidé a appliqué », a-t-il confié à la rédaction du journal « Le Matinal ». Le rapporteur du présidium Barthélémy Babalao, un acteur des religions endogènes a, pour sa part, déploré l’attitude de ses compères. Contacté par « Le Matinal », ce dernier a indiqué qu’« une association ne peut pas prétendre représenter la totalité de toutes les religions endogènes. La preuve, nous, on était resté jusqu’à la fin de l’Assemblée générale ». Il poursuit en indiquant que l’échec n’est pas une fin en soi et qu’il faut savoir raison gardée.
Le chef de l’Etat, le Garde des sceaux et le ministre de l’Intérieur saisis
Aux dernières nouvelles, la crise aurait été déférée devant le chef de l’Etat. Dans une correspondance en date du 26 septembre 2022 consultée par « Le Matinal », Dah Adoko Gbèdiga a, au nom de l’Union des associations et organisations des religions endogènes du Bénin (Uaoreb), saisi le président de la République, Patrice Talon, dont il sollicite l’intervention pour rétablir la justice au profit des religions endogènes. Le Garde des sceaux et le ministre de l’Intérieur sont également destinataires de la demande d’invalidation et de contestation formulée par l’Uaoreb aux fins de faire annuler l’élection du nouveau bureau du Cadre de concertation des confessions religieuses, laquelle élection aurait été organisée selon « un mode de procédure circonstanciel imposé » d’après les termes de la correspondance. C’est dire que cette crise qui vient de naître n’a pas encore dit son dernier mot.
Gabin Goubiyi
Extrait de la déclaration de retrait provisoire du groupe de Dah Adoko Gbèdiga
Réunis dans le creuset collectif, avons pris part à l’Assemblée générale de renouvellement du Cadre de concertation des confessions religieuses le samedi 24 septembre 2022 pour assister au viol du principe de l’union des esprits et de l’accord de volonté tel que convenu à la Médiature de la République il y a deux ans. Nous donnons notre démission dans l’ensemble pour que le pays entier prenne connaissance de notre position de retrait provisoire du Cadre de concertation des confessions religieuses en attendant que le bureau revoit sa position.