Telle une traînée de poudre, l’information qui a fait le tour des réseaux sociaux le mardi 13 août 2024 a été confirmée le mercredi 14 août par un des avocats du cyber activiste, Me Aboubacar Baparapé. Steeve Amoussou, alias « Frère Hounvi » a été arrêté à Lomé et transféré à Cotonou. Depuis la propagation de la nouvelle jusqu’à ce jour, beaucoup d’interrogations sur les circonstances de l’interpellation et les chefs d’accusation contre le célèbre chroniqueur. Comment peut-on aller arrêter un citoyen sur un territoire étranger sans que les autorités de ce pays ne soient informées et collaborent ? Qui sont ceux qui ont conduit l’opération? Qui en est le commanditaire ? Que reproche-t-on au chroniqueur ? Autant d’interrogations qui trottent dans les têtes et sont jusque-là restées sans réponses. Malgré la sortie de l’un des avocats du sieur Steeve Amoussou, Me Aboubacar Baparapé, la polémique enfle. Même si les enquêtes se poursuivent, il va falloir que la Direction générale de la Police républicaine ou la justice via le procureur spécial de la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (Criet) monte le plus rapidement possible au créneau pour apporter les premiers éléments de clarification sur cette arrestation que les opposants ont tôt fait d’attribuer au pouvoir en place.
Le récit de l’arrestation par Me Aboubacar Baparapé
Lors d’une conférence de presse qu’il a animée le mercredi 14 août 2024, l’un des avocats de Steeve Amoussou est revenu sur ce qu’il a qualifié d’ «enlèvement». « L’Odhp a appris avec horreur, l’enlèvement à Lomé, quartier Adidogomè, en pleine nuit le 12 août 2024, l’enlèvement de l’activiste Steeve Amoussou, alias Hounvi journaliste chroniqueur, actif sur les réseaux sociaux dans la dénonciation les dérives et en exil depuis 2019. Selon les diverses sources, cet enlèvement est intervenu alors qu’il venait de prendre son repas de la soirée. Le nommé Steeve Amoussou, alias Hounvi sorti acheter un article auprès d’une dame en face de son domicile, sera interpellé par quatre individus qui sans déclarer leurs identités vont procéder à son kidnapping face à la population qui a tenté vainement de les en dissuader. Ses ravisseurs au nombre de quatre, dont l’un d’entre eux a une coiffe de rasta, ont donc réussi à l’embarquer contre son gré, dans une fourgonnette de couleur noire pour une destination inconnue. Dans la fourgonnette, le sieur Steeve Amoussou a été encagoulé, battu, étouffé. M. Steeve Amoussou n’a eu la vie sauve que par l’interposition d’un des quatre ravisseurs qui a refusé à ses acolytes de passer à l’acte. Au cours du parcours, M. Amoussou entendait dire, « amenons le vers la plage ; pendant qu’un autre disait, non, c’est vers la forêt». Pour arriver sur le territoire béninois, plusieurs voies détournées ont été prises pour arriver à la frontière entre le Bénin et le Togo. A chaque coin, en plus de la cagoule, un pagne était utilisé pour couvrir la tête de la victime jusqu’à la frontière entre les deux pays. Aucune formalité de Police n’a été observée par les ravisseurs à la frontière. Une fois sur le territoire béninois, un agent de l’Ocrc en tenue va prendre place dans la fourgonnette noire et va placer les menottes à M. Steeve Amoussou alias Hounvi ».
Abdourhamane Touré