Visiblement en souffrance et face à l’échec du mariage avec le Bloc républicain, le parti Udbn (Union démocratique pour un Bénin nouveau), par la voix de sa présidente d’honneur, Claudine Prudencio, se résout aux discours de consolation et de courage. Une très belle posture d’un faible, victime de la marginalisation du fort, pour teinter son impuissance d’une victoire certaine. C’est à cette caricature de chauvinisme qu’il convient de dessiner la sortie politique de la présidente d’honneur du parti Udbn, le samedi 24 septembre 2022.
« Le parti Udbn ne donnera pas de consigne de vote. L’Udbn sera au rendez-vous de janvier 2023 », a annoncé Claudine Prudencio (photo). « Je me battrai pour que le parti aille aux élections et gagne. Ceux qui vont à l’Assemblée nationale n’ont pas deux têtes. Tout ce monde-là a une seule tête comme vous. Nous ne sommes pas des partisans de moindre effort. Nous sommes des hommes et femmes de terrain. Il y a certaines personnes qui restent dans leurs fauteuils les bras croisés qui diront, ils n’auront pas les 10%. Ça fait leur problème. Ne les écoutez pas. Je suis avec vous. Restez mobilisés ! L’avenir est prometteur », a-t-elle lancé. Mais au regard de la lettre, l’esprit, de la tonalité et de la sémiotique qui les accompagne, l’on se demande s’il faut en rire. D’une manière ou d’une autre, il faut retenir que l’Udbn est dans une dynamique cosmétique pour les élections législatives de 2023. Le discours de Claudine Prudencio qui transfuse bonne humeur et insouciance à qui veut la croire, n’est pas un antidote pour vaincre les 10%. Si elle ne boude pas la réjouissance de se débarrasser de certains militants et ne cache pas son impatience d’avoir prié pour leur départ, elle sait en son for-intérieur que, selon la cartographie politique du Bénin aujourd’hui, même un député pour l’Udbn, ne relève que l’effet extraordinaire de la providence et est logé à l’enseigne de l’irréalisable. Déjà numériquement, le parti n’a rien pour que l’on l’envie. Et dans son discours au ton de réjouissance où elle se targue d’avoir prié pour faire partir ce qu’elle appelle des déchets, elle fait croire que ses mots peuvent faire bouger d’un iota la fameuse 10%. Erreur!
Le coaching de faible de Claudine Prudencio
«…..A la veille de toute élection, tout parti politique doit faire sa purge et se débarrasser des déchets. C’est ce que nous observons. Il faut que tous les déchets partent de l’Udbn. Personnellement, j’ai prié pour ça et cela s’est réalisé. Comme vous le savez, le mariage forcé est interdit au Bénin. On n’est pas obligé de se marier comme ça avec un allié fantaisiste. Non ! L’Udbn a dit non ! », a-t-elle déclaré. Cette déclaration convie à une double analyse. Primo, dans un environnement politique que même les partis politiques historiquement forts, font profil bas pour exister, ce n’est pas celui classé dans la catégorie des menus fretins qui viendra jouer au mastodonte. Et à nos aïeux de s’interroger sur des questions du genre en ces termes : « Depuis quand l’eau devient feu ? » Il est vrai qu’en mettant le parti sur la voie du populisme, il gagnera en importance. Mais sauf erreur, le parti finira de la même manière : en catastrophe. C’est le propre des partis politiques qui veulent jouer au cavalier solitaire quand les contingences invitent à se mettre ensemble. Secundo, le commentaire que renvoie le discours, c’est qu’en période électorale, le suffrage d’un membre qualifié de déchet pour un micro parti est d’une importance capitale. L’addition même des plus nuls n’est pas à négliger. Mais les propos de la présidente d’honneur renseignent très bien que malgré le fait que l’on pressent l’échec, il faut se faire un cours de coaching de la pensée positive pour laisser en vie le parti. Et dans cette veine, bon courage à l’Udbn et ses militants. 2023 est déjà à notre barbe.
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