Le Programme spécial d’insertion dans l’emploi (Psie) est une initiative du président Patrice Talon en faveur de la promotion et du développement des entreprises par les compétences et l’emploi des jeunes.
Depuis son accession au pouvoir, le président de la République et son gouvernement ont mis en place une batterie de mesures et d’initiatives sur le chantier de l’emploi afin d’éradiquer progressivement le chômage. Des facilités à l’emploi sont offertes à travers divers mécanismes. Il s’agit de projets et programmes d’emploi pilotés par des structures de promotion de l’emploi parmi lesquelles l’Agence nationale pour l’emploi (Anpe). Cette agence s’emploie à renseigner au mieux les jeunes sur les opportunités de travail au Bénin. L’objectif général du Programme spécial d’Insertion dans l’emploi (Psie) est de faciliter l’insertion professionnelle de deux mille (2000) jeunes diplômés dans les entreprises par an et dont la rémunération est directement prise en charge par l’Etat au cours de la première année, et partiellement au cours de la deuxième année, la différence étant prise en charge par les entreprises bénéficiaires.
Lors de son message à la Nation pour la célébration du 59ème anniversaire de l’indépendance du Bénin, le 31 juillet 2019, le président de la République a annoncé l’institutionnalisation d’un Programme spécial d’insertion des jeunes dans l’emploi (Psie). Il s’agit d’une initiative présidentielle qui consiste «…à recruter chaque année, à la charge de l’État, 2000 jeunes diplômés à placer dans des entreprises privées ou publiques, sur une période de deux ans, avec l’espoir qu’ils sauront se rendre utiles et efficaces pour se faire recruter à l’issue de la période d’insertion, ou alors qu’ils sauront voler de leurs propres ailes dans l’auto emploi…». Ce programme qui vient en soutien à la promotion de l’emploi, est novateur en ce sens qu’il met davantage les créateurs d’emplois que sont les entreprises au cœur du dispositif de l’insertion durable des jeunes dans la vie professionnelle. Les nouveaux emplois créés ne vont pas se substituer aux anciens emplois de l’entreprise ; il s’agit donc pour le Psie d’accroître quantitativement et qualitativement le niveau d’emploi de la main d’œuvre dans les entreprises bénéficiaires. Compris, en tant que soutien aux entreprises sur le volet social, le Psie s’adressera essentiellement aux entreprises qui ont des besoins en main d’œuvre. Par ricochet, les chercheurs d’emploi dont les qualifications et les compétences seraient utiles pour la croissance des entreprises trouveront des opportunités d’emplois, quitte à ces derniers d’en assurer la pérennité et la durabilité par leurs performances professionnelles.
Qui en sont les bénéficiaires ?
Les bénéficiaires du Programme spécial d’insertion dans l’emploi (Psie) sont essentiellement les jeunes diplômés en quête d’emplois et les entreprises en quête d’agents qualifiés et compétents. L’insertion professionnelle sera de deux (02) années entières et consécutives par cohorte de bénéficiaires, notamment pour ce qui est des chercheurs d’emploi. La durée du programme est de cinq (05) ans et s’étendra de 2020 à 2024. Les bénéficiaires recrutés pour occuper des postes d’emploi dans le cadre du Psie bénéficieront du même régime de sécurité sociale que les travailleurs du secteur privé ou parapublic. Toutes les entreprises formelles quelles que soient leurs tailles, sont bénéficiaires à l’exception des emplois qui font l’objet d’autres programmes publics, comme les enseignants, les agents de santé. Les titulaires d’un diplôme de l’enseignement supérieur (Bacs techniques et professionnels, Bts/Dut, Dts/LIcence, Master/Ingénieur) sont éligibles au Psie.
Engagement des parties
Il faut dire que dans la mise en œuvre du Psie, les différentes parties prenantes ont des engagements. Ainsi, l’Etat s’engage à prendre en charge le paiement à 100% des salaires et charges associées des employés bénéficiaires du programme ; à apporter, tout au long de la période d’immersion (avant, pendant et après), des outils de développement personnel et de développement professionnel nécessaires à une meilleure autonomisation et une bonne intégration sur le marché du travail ; à assurer le suivi du déroulement du programme. Pour sa part, l’entreprise d’accueil s’engage à assurer par les moyens appropriés (tutorat, mentorat, atelier/séminaire thématique d’apprentissage de courte durée, etc.) l’encadrement technique et/ou professionnel du ou des allocataires mis à sa disposition en vue de d’accroître leur employabilité ; à assurer le suivi du déroulement du séjour en immersion du personnel en rendre compte périodiquement des progrès ou difficultés éventuelles. Le bénéficiaire chercheur d’emploi allocataire s’engage à se mettre au service de la structure d’accueil pour y apporter toutes ses compétences ; à participer à toutes initiatives d’apprentissage proposées par le tuteur ou le mentor désigné par l’entreprise pour son encadrement professionnel.
Repousser le chômage
L’anpe joue un rôle important. Il a pour mission de piloter la mise en œuvre opérationnelle de la politique de l’emploi en collaboration avec les entreprises nationales et internationales compétentes. Dans ce cadre, l’Anpe intervient sur trois axes. Le premier axe, c’est l’intermédiation qui permet à tout chercheur d’emploi venant à l’agence d’être accueilli et écouté. La structure fait un entretien diagnostic pour savoir de quoi l’intéressé a véritablement besoin et pour détecter son degré d’autonomie dans la quête de l’emploi. Le deuxième axe est relatif aux mesures d’aide à l’emploi. Dans ce cadre, le programme d’appui à l’auto-emploi ; le programme de requalification, de perfectionnement et de reconversion des chercheurs d’emploi qui concerne les jeunes qui ont la possibilité de se reconvertir en fonction des besoins du marché de l’emploi ; et le programme de prévention du chômage par l’orientation. C’est dans ce dernier axe que s’inscrivent la plupart des projets et programmes d’emploi. Le souci est d’arriver à repousser le chômage en aidant les jeunes à s’orienter et à trouver un emploi. L’emploi est défini par le Bureau international du travail comme étant toute occupation professionnelle légale et rémunérée répondant à un besoin social et économique et qui pourrait être exercée à titre personnel ou pour le compte d’autrui. Il en découle deux types d’emploi. Quand c’est à titre personnel, on parle d’auto-emploi ou d’entrepreneuriat et quand c’est pour le compte d’autrui, on parle d’emploi salarié.
Réorientation
Pour profiter des offres et mécanismes mis en place, il est important de connaître les secteurs d’activité sur lesquels le gouvernement met davantage l’accent. Ces domaines sont en adéquation avec les besoins actuels et futurs. Il s’agit en l’occurrence de l’agrobusiness, c’est-à-dire tout ce qui est relatif à l’agriculture, l’élevage, la transformation agroalimentaire. C’est un domaine riche en opportunités avec de nombreux débouchés. Plusieurs centres et lycées techniques sont spécialisés dans les formations relatives à l’agrobusiness. Outre ce secteur, le numérique offre aujourd’hui une mine de possibilités. C’est sans occulter les secteurs de l‘industrie, de l’ingénierie, du tourisme, de l’hôtellerie et de la restauration, de l’artisanat, des énergies renouvelables, des Btp qui concentrent l’intérêt des gouvernants. Il appartient alors aux chercheurs d’emploi de suivre les nouvelles orientations qui sont tournées vers les besoins actuels et futurs de l’économie. Les parents ont également une responsabilité dans ce cadre, en ce qu’ils doivent mieux orienter leurs enfants vers les secteurs porteurs et qui sont priorisés selon la demande du marché.
Des chiffres encourageants
Le Programme spécial d’insertion dans l’emploi (Psie) reste l’une des ambitions emblématiques du gouvernement dans le domaine de l’emploi. Le marché du travail est très rude et le critère principal de recrutement demeure la compétence et les expériences. Il est rare de voir des recrutements se faire exclusivement sur la base des diplômes. L’employeur veut être convaincu par des références. Il faut avoir une expérience mais avant d’avoir cette expérience, il faut l’acquérir, il faut avoir la possibilité d’exercer, de faire ses premiers pas. Etant donné que dans notre contexte, il y a peu d’entreprises, et que les systèmes de formation ne permettent pas toujours d’avoir réellement l’implication des entreprises dans la formation, il est souvent très difficile que les diplômés directement sortis puissent avoir leur premier emploi. Il était donc important d’adresser cette cible spécifiquement. C’est fort de cela qu’a été instituée cette initiative présidentielle qui consiste « à recruter, chaque année à la charge de l’Etat, 2.000 jeunes diplômés qui seront placés dans les entreprises privées et publiques sur une période de deux (02) ans avec l’espoir qu’ils sauront se rendre utiles et efficaces pour se faire recruter à l’issue de la période d’insertion ou alors sauront voler de leurs propres ailes dans l’auto-emploi ». Ce que l’on peut appeler l’accompagnement des primo-emploi est donc une innovation sous sa nouvelle forme dans la mesure où les initiatives antérieures ne mettaient pas suffisamment et exclusivement l’accent sur les entreprises avant 2016 mais elles mélangeaient les stages dans l’administration publique (majoritaires) avec ceux dans les entreprises (minoritaires). Le Psie est donc une initiative du président Talon en faveur de la promotion et du développement des entreprises par les compétences et l’emploi des jeunes. Le Psie a effectivement pris son envol en 2020 et à date, presque 4.000 jeunes diplômés ont déjà été déployés dans environ 1.500 entreprises réparties dans 55 communes du Bénin. Au total, 10.000 autres jeunes auront ainsi leur premier emploi d’ici à 2026. 2026
Sergino Lokossou