Les demandes de transfert des personnes vers un centre de vote en ce qui concerne la Liste électorale informatisée provisoire (Léip) ne se feront désormais que par la personne concernée elle-même. C’est l’une des informations données par le gestionnaire mandataire de l’Agence nationale d’identification des personnes (Anip), Cyrille Gougbédji ce jeudi 06 octobre 2022 à l’occasion d’une séance d’échange avec les responsables des partis politiques. En effet, dès l’ouverture de l’application pouvant permettre de faire des réclamations en ligne notamment des transferts, l’équipe de l’Anip a constaté des transferts massifs générés par certaines personnes pour plusieurs autres. Aussi, des gens se rendent dans les arrondissements pour demander des transferts au nom de plusieurs autres personnes. Cet état de chose, ne participe pas à la protection des données personnelles, a affirmé le gestionnaire mandataire de l’Anip, Cyrille Gougbédji. Ainsi donc, l’Anip a mis des verrous en ce qui concerne les demandes de transferts et celles qui se feront directement dans les arrondissements. Ces verrous consistent à ce que les demandes se fassent désormais par les personnes concernées.
« Nous avons présenté une application ici qui a été applaudie. C’était une application ouverte. Cette ouverture a des biais. En effet, de notre poste d’observation, du système de transfert en ligne, nous avons noté que des gens ont commencé par faire des transferts massifs. On a interpelé quelqu’un qui a dit qu’il veut aider les autres. Il y a un acteur politique de la même localité qui nous a interpellé pour dire qu’il y a quelqu’un qui est en train de faire des transferts aux gens et que cela peut poser problèmes parce qu’il peut faire des transferts aux gens à leur insu. Nous avons trouvé que c’est possible parce qu’il suffit de prendre le téléphone de quelqu’un, s’il y a la connexion sur ça, on peut consulter son centre de vote et demander un transfert. Ce sont des données à caractère personnel et des gens peuvent les utiliser à des fins malintentionnées. Pour cela, il faut que le transfert ne regarde que celui qui est concerné. Donc, le numéro de téléphone que chacun a utilisé quand il a fait le Ravip, c’est sur ce numéro qu’ils peuvent opérer le transfert. En effet, l’application est restée la même. Seulement, le parcours a été modifié. A un niveau donné, l’application vous montre quelques chiffres du téléphone que vous avez enregistré quand vous avez fait le Ravip et vous demande d’aller prendre le code secret à six chiffres dans ce téléphone. Si vous n’avez pas le téléphone, si vous n’y êtes pas propriétaire, vous n’aurez jamais le code. Et si vous n’êtes pas la personne concernée et que le code arrive dans votre téléphone parce que c’est le téléphone qui a été utilisé lors du Ravip, vous ne pouvez pas faire le transfert parce que vous ne connaissez pas le Npi de la personne. Ainsi, le transfert en ligne ne concerne que celui qui est concerné avec l’outil qui est son téléphone. On ne peut plus prendre n’importe quel numéro de téléphone et commencer par faire de transfert. On veut savoir qui a fait le transfert parce que le système permet de tracer. Donc, nous avons mis un petit verrou à ce niveau pour protéger les données à caractère personnel et il n’y a pas autrement à faire. Donc, c’est une application fermée parce que le dialogue est désormais entre le système et la personne concernée qui a donné un numéro de téléphone valide au moment du Ravip. La loi n’a pas prévu ça, mais c’est un moyen de gestion des transferts. En raison des tendances que j’ai citées, les demandes de transfert doivent se faire par les intéressés et donc les demandes ne sont recevables qu’en présence des intéressés. Quand on laisse le volet internet, on se rend dans l’arrondissement où il y a un agent de collecte, il ne suffit pas d’aller pour dire, c’est mon enfant, c’est ma femme, c’est mon cousin. Non. C’est celui qui veut faire son transfert qui vient. Protection des données à caractère personnel oblige. Il vient avec sa pièce d’identification. L’agent est là. Il l’aide à formuler son intention de réclamation et cela va être gérer sans problème. Cela parce que nous avons noté dans certaines zones, la tendance des gens à devenir subitement les défenseurs du peuple pour venir dire, je suis venu pour faire des transferts. Qu’est-ce qui nous prouve que ceux que l’on veut transférer là, sont réellement dans le besoin de se faire transférer. Donc, il ne faut pas qu’il y ait de transfert à l’insu des gens. On a aussi verrouillé un peu ce niveau », a-t-il expliqué.
Il est à rappeler qu’un deuxième affichage de la Liste électorale informatisée provisoire (Léip) a démarré depuis ce jeudi 06 octobre 2022 sur toute l’étendue du territoire nationale. Il va prendre fin le samedi 15 octobre 2022. L’objectif est de permettre à tous les citoyens de consulter la Léip afin de faire d’éventuelles réclamations en vue d’une participation active aux élections législatives de 2023.