Le gouvernement de Patrice Talon est résolument engagé dans la lutte contre le paludisme. Avec l’appui de Gavi, de l’Unicef et de l’Organisation mondiale de la santé (Oms), le ministre de la Santé, Benjamin Hounkpatin a procédé, le lundi 15 janvier 2024, à la réception officielle de plus de 200.000 doses de vaccin antipaludiques destinés aux enfants de moins de 02 ans.
Des milliers de bouts de chou âgés de moins de 24 mois recevront dès le premier trimestre de 2024, des doses de vaccins contre le paludisme en quatre doses (6 mois, 7 mois, 9 mois et moins de 2 ans). Cette campagne de vaccination qui se déroulera sur toute l’étendue du territoire national consistera à l’administration de 215.900 doses de vaccins antipaludiques reçus dans les localités à grande endémicité ; ce qui permettra de contrôler la maladie et de sauver des dizaines de milliers de vies chaque année. En effet, avec le développement récent de vaccins sûrs contre le paludisme et suite aux recommandations de l’Organisation mondiale de la santé (Oms), le Bénin a manifesté son intérêt pour l’introduction du vaccin Rts,s dans le programme élargi de vaccination, plaçant le pays parmi les neufs premiers approuvés par Gavi pour bénéficier du soutien à l’introduction de ce vaccin dans son programme. En Afrique, le Bénin est le quatrième pays à recevoir des doses de vaccins Rts, S après le Cameroun, la Sierra Leone et le Burkina Faso, marquant ainsi la fin de la phase pilote de la vaccination antipaludique. En procédant à la réception officielle des vaccins, le ministre de la Santé, Benjamin Hounkpatin a indiqué que l’arrivée des 215 900 premières doses de vaccins contre le paludisme est une importante étape vers une vaccination plus large contre l’une des maladies les plus mortelles pour les enfants africains. « La combinaison de la vaccination avec les autres mesures de lutte contre le paludisme tels que l’utilisation de moustiquaires imprégnées d’insecticide à longue durée d’action, la pulvérisation intra domiciliaire, le traitement préventif intermittent des femmes enceintes, le recours aux antipaludiques, va contribuer à réduire significativement les décès liés au paludisme », a-t-il exprimé. A sa suite, le Coordonnateur du Système des Nations unies au Bénin, Salvator Niyonzima a confié que la présence du vaccin contre le paludisme constitue un « game changer » dans la lutte contre la maladie. « Quand je pense que le vaccin contribuera pour sûr à la réduction de la mortalité infantile ; quand je pense aux économies en ressources grâce à la réduction des hospitalisations ; quand je pense à l’allègement de la pression sur le système de santé du pays, alors je suis convaincu que nous touchons là quelque chose de grand », s’est-il réjoui.
Des chiffres préoccupants
Pour le ministre de la Santé, Benjamin Hounkpatin, en dépit des évolutions encourageantes constatées ces dernières années dans la lutte contre le paludisme au Bénin, cette affection demeure encore endémique et représente la première cause de décès chez les enfants de moins de 5 ans. En effet, elle représente 40 % des consultations externes et 25 % de toutes les admissions à l’hôpital. Quant au Coordonnateur du Système des Nations unies au Bénin, Salvator Niyonzima, depuis des siècles, le paludisme a décimé les populations des zones infestées ; il s’est montré particulièrement meurtrier chez les tous petits, les enfants de moins de 5 ans. Selon l’Oms, chaque minute ou presque, un enfant de moins de 5 ans meurt du paludisme. En 2021, le monde a enregistré 247 millions de cas de paludisme et 619 000 décès liés à la maladie. Parmi les personnes décédées, 77 % étaient des enfants de moins de 5 ans, et la majorité vivait en Afrique, le continent le plus durement touché. Durant la même année, l’Afrique a enregistré près de 95 % des cas dans le monde et 96 % des décès liés à la maladie en 2021. Au Bénin, le paludisme est la première cause de mortalité chez les enfants au niveau national. Selon des données de l’Oms concernant l’année 2020, plus de 4,7 millions de cas de paludisme et 10 000 décès ont été signalés, principalement chez les enfants de moins de 5 ans.
Mohamed Yasser Amoussa (Coll)