(Le maire François Zannougbo livre les raisons)
Entre la Secrétaire exécutive de la mairie d’Adjohoun, Commune située dans le département de l’Ouémé et le Conseil communal, c’est loin d’être la bonne entente. Jéronime Bokovou a vécu des heures chaudes mardi 12 novembre 2024 à la Brigade économique et financière (Bef) avant d’être relâchée sous convocation, suite à une plainte du Conseil Communal pour des faits de malversation. Contacté par la rédaction de Le Matinal, François Zannougbo, maire de la Commune, livre les dessous de cette interpellation.
La collaboration entre les Secrétaires exécutifs des mairies et les conseils communaux, n’est pas au beau fixe. Après plusieurs autres communes et municipalités, l’exécutif communal d’Adjohoun fait depuis peu l’expérience des difficultés de collaboration avec les cadres techniques qui outrepassent les pouvoirs à eux conférés par les textes en vigueur. Entre gestion opaque et abus de pouvoir, les Secrétaires exécutifs donnent l’impression de tirer vers le bas, la réforme structurelle du secteur de la décentralisation en cours au Bénin depuis le 1er avril 2022. C’est justement ces travers dans lesquels s’est illustrée Jéronime Bokovou, Secrétaire exécutive de la Mairie d’Adjohoun, qui l’ont conduite à la Brigade économique et financière (Bef), unité d’enquête et d’investigation où elle a essuyé des sueurs froides avant d’être relâchée et mise sous convocation tard dans la journée du mardi 12 novembre 2024. L’information a été confirmée par le maire de la Commune d’Adjohoun, joint par la rédaction de Le Matinal. Sur cette affaire qui défraie la chronique, François Zannougbo a confié que la plainte du Conseil communal dont il assure les rênes, est motivée par certains agissements de la Se qui ne sont pas du tout orthodoxes. Primo, il est reproché à dame Jéronime Bokovou, d’avoir indûment confisqué les fonds issus de la vente aux enchères des vieux engins à quatre et deux roues de la Mairie. Selon les explications du maire, elle a usé de stratagèmes pour contraindre la caissière qui détenait les fonds, à les lui verser au lendemain de la vente aux enchères, ceci, sans daigner laisser une preuve écrite matérialisant ce tranfert de fonds. Des fonds qui étaient pourtant destinés à être versés dans le compte de la Mairie ouvert dans les livres du trésor public. François Zannougbo dit avoir été alerté par les récurrentes plaintes des adjudicataires à la suite de la non-délivrance de leurs quittances. Suite à ces plaintes, le patron de l’exécutif communal dit avoir fait interpeller la caissière qui a révélé la supercherie de sa supérieure hiérarchique qui n’est autre que la Secrétaire exécutive. Des faits que cette dernière a reconnus devant le Conseil de supervision après avoir restitué les fonds mais qu’elle a curieusement niés à la Brigade économique et financière, s’est indigné le maire. Un volte-face qui a abouti à l’interpellation de la caissière en même temps que dame Bokovou.
La magouille de trop
En dehors de cet acte suspect qui a fait mettre en doute la crédibilité de la Se, l’autre fait majeur qui a amené le conseil Communal à prendre le taureau par les cornes, est le prétendu détournement d’une somme de 500.000 FCfa, des fonds offerts par un ami personnel du maire et qui seraient destinés à l’érection d’un forage dans une localité de la Commune. Après en avoir disposé pendant plus d’un an, Jéronime Bokovou a soutenu que ces fonds constituent un don à elle fait par l’ami du maire en question, a expliqué François Zannougbo. Une déclaration grave et malveillante qui a été, selon le maire, la goutte d’eau qui a fait déborder le vase.
Un antécédent majeur
Par arrêté n°10B/55/MC-AD/SP/2024 du 27 septembre 2024, le maire de la Commune d’Adjohoun, François Zannougbo, avait nommé un Secrétaire exécutif par intérim en suspension de Jéronime Bokovou. Sa décision n’avait pas reçu l’approbation de la tutelle. Au motif que la nomination d’un Se par intérim de la mairie d’Adjohoun ne respecte pas les dispositions des articles 144 et 145 de la loi 2021-14 du 20 décembre 2021 portant Code de l’administration territoriale en République du Bénin, le préfet de l’Ouémé, Marie Akpotrossou, avait purement et simplement rejeté la mesure du maire par l’arrêté n°10/146/PDO/STCCDD/SP portant refus d’approbation de l’arrêté n°10B/55/MC-AD/SP/2024 du 27 septembre 2024.
Gabin Goubiyi