Lancée le 4 mai 2021 par le ministre de l’Agriculture, de l’élevage et de la pêche, Gaston Dossouhoui et le représentant résident de la Commission de l’Uemoa, Yawovi Batchassi à Cotonou, l’étude sur l’évaluation des potentialités fourragères du Bénin est à son terme. Les résultats ont été soumis à l’appréciation des acteurs de la chaîne de l’élevage au Bénin au cours d’un atelier tenu à Cotonou hier, jeudi 10 novembre 2022.
Les potentialités fourragères du Bénin sont désormais connues. L’étude réalisée à cet effet a connu son épilogue et les résultats ont été validés le 10 novembre 2022. A cette occasion, les participants ont apprécié le travail de l’équipe technique, formulé des recommandations et dégagé des perspectives pour pérenniser les acquis de l’étude. Au lancement des travaux, le vice-président de la Plateforme nationale des organisations paysannes et de producteurs agricoles (Pnoppa), Alfa Tidjani Aboubakar, a remercié le ministre de l’Agriculture, de l’élevage et de la pêche pour la gouvernance du secteur de l’élevage depuis 2016. « Tout a changé. La collaboration avec les acteurs est devenue chose réelle. Elle a commencé par donner des fruits que nous allons tous cueillir et manger. Le Bénin a été reconnu comme pilier de l’élevage en Afrique de l’ouest à Ouagadougou. Le modèle béninois en élevage est implémenté par tout le monde », s’est réjoui le chargé de mission du chef de l’Etat auprès des éleveurs. Le représentant résident de la Commission de l’Uemoa à Cotonou, pour sa part, a rappelé le contexte organisationnel de l’étude. Selon Yawovi Batchassi, la rencontre se tient en application des recommandations de la 8ème réunion du Comité de Haut niveau sur la sécurité alimentaire et nutritionnelle dans les Etats membres de l’Uemoa, tenue en mai 2019, à Niamey…, la Commission de l’Uemoa avait octroyé un appui financier de 100 millions de FCfa par pays à trois Etats côtiers de l’Uemoa que sont la Côte d’Ivoire, le Bénin et le Togo pour la réalisation de l’évaluation des potentialités fourragères dans les zones d’accueil des troupeaux transhumants.
Suivre l’évolution du potentiel fourrager
A l’en croire, l’évaluation des potentialités fourragères devrait permettre aux Etats concernés de disposer d’informations précises et de données fiables pour suivre l’évolution du potentiel fourrager, maîtriser la capacité de charge pastorale et envisager des mesures conservatoires pour réduire les conflits liés à l’accès aux ressources naturelles pendant la transhumance et les mouvements d’animaux dans les pays côtiers. Il n’a pas manqué de rappeler les attentes de la Commission de l’Uemoa par rapport aux résultats attendus au regard des défis qui interpellent la région et relatifs aux conflits liés à l’accès aux ressources naturelles, au changement climatique et à la dégradation de l’environnement, à l’obstruction des couloirs de passage et des pistes à bétail, et à l’insécurité foncière. Pour le ministre de l’Agriculture, de l’élevage et de la pêche, Gaston Dossouhoui, l’atelier doit permettre au Bénin de s’autoévaluer sur les potentialités fourragères, l’effectif du cheptel et identifier si le pays est en mesure de couvrir les besoins alimentaires de ce cheptel. « C’est simple de prendre des décisions mais pénible de les appliquer. Sans avoir fait l’étude approfondie des potentialités fourragères, on peut avoir des difficultés majeures sur la gestion des pâturages et de la transhumance et chaque campagne de transhumance se solde par des morts d’hommes, des destructions de capitaux…», a souligné Gaston Dossouhoui. Le développement étant ainsi compromis, car il n’y a plus une adéquation entre le cheptel disponible et la disponibilité fourragère, il fallait donc impérativement faire une étude pour se donner les outils d’apprécier ces potentialités fourragères et parvenir pourquoi pas à une échelle régionale.
Serge Adanlao