Les femmes réunies au sein de l’Association musulmanes intellectuelles battantes entreprenantes (Amibe) et d’autres, venues d’horizons professionnelles diverses, se sont penchées le samedi 20 avril 2024, sur l’impact de la femme qui travaille pour le foyer. C’était au cours de la 4ème édition des rencontres annuelles de l’Amibe à Cotonou.
Se rencontrer, se raconter et se réinventer pour faire taire les discriminations qui pèsent sur la femme. Tels sont les maîtres-mots qui guident l’Association musulmanes intellectuelles battantes entreprenantes (Amibe). Cette association qui milite pour l’émancipation des femmes en général et celles musulmanes en particulier a, à l’occasion de sa 4ème édition des rencontres annuelles, ouvert le débat sur un sujet d’actualité, à savoir : « Une femme qui travaille (rémunérée) : quel impact pour le foyer ? ». À cet effet, les trois panélistes que sont le docteur Issiaka Zimé Lafia, la psychopédagogue Valery Mitokpè et la Gestionnaire des ressources humaines, Astou Batoko ont, au cours de cette rencontre, abordé la thématique sous deux angles : impact positif et impact négatif de la femme qui travaille pour le foyer. Selon le docteur Issiaka Zimé Lafia, le problème qu’est l’insoumission de la femme qui travaille ne se pose pas quand la femme a une bonne éducation. Pour lui, une femme qui travaille et s’entend bien avec son mari contribue beaucoup en termes de charges familiales et « prend à cœur leur projet de vie à deux ». Par contre, le seul hic soulevé par la panéliste Astou Batoko, est l’indisponibilité de la femme au foyer qui a un travail rémunéré. « La femme active professionnellement n’est plus trop disponible pour faire les travaux domestiques comme une femme au foyer. Elle est obligée de mettre une organisation en place pour maintenir son foyer dans l’harmonie », a-t-elle mentionné. Propos confirmés par Valery Mitokpè en ces mots : « Qu’elle soit rémunérée ou pas, la femme travaille quel que soit là où elle se trouve. Maintenir la maison propre, faire le repas et suivre les enfants sont des défis pour toutes les femmes. Et lorsqu’elle travaille, le défi est double et il faut faire la répartition des tâches ». Cependant, elle a souligné la vulnérabilité de ces dernières sur le plan professionnel. « Il y a un obstacle qui pèse sur la femme en milieu professionnel. Elle est harcelée sexuellement. On lui demande le droit de cuissage surtout quand elle a la malchance d’avoir un beau physique », a-t-elle dénoncé avant d’ajouter : « Malheureusement, certaines femmes profitent de cela ». Sur le plan affectif, Valery Mitokpè pense que la mère qui sort très tôt travailler et rentre tard à la maison, n’a plus une relation intime avec son enfant. « Elle n’a plus la ressource temps pour discuter avec les enfants et les enfants se replient sur eux-mêmes », a-t-elle noté.
La thématique abordée, selon Rabiath Maliki, interpelle toutes les femmes, qu’elles soient épouses ou mères. « Nous avons convenu qu’il faut échanger sur la question afin de trouver des approches de solution pour mieux concilier notre vie de femme au foyer et femme entrepreneure. Nous avons également compris que le mariage est plus qu’une entreprise et il faut bien choisir le partenaire. Ce dernier doit avoir le même esprit et la même vision que nous », a-t-elle précisé.
Comment donc concilier la vie professionnelle et la vie de famille, surtout lorsque la femme est en âge de procréer et a des enfants en bas âge ? En effet, une femme qui rentre tard au foyer n’a pas le temps matériel de donner de l’affection à ses enfants, à son époux et de remplir en même temps le devoir conjugal. Pour les panélistes, la femme qui a un travail rémunéré doit donc rechercher autant que possible le dialogue avec son mari, autrement, des situations conflictuelles seront inévitables.
Odi I. Aïtchédji