Dans la Commune de Sèmè-Podji, le maraîchage est la principale activité des jeunes et vieux. Sur les sites de cette activité génératrice de revenus, il est courant de les voir au travail. Des femmes, pour la plupart sans moyens, y trouvent également leur compte. Une question se pose avec acuité : peut-on installer des personnes, même dites sinistrées, dans une zone réputée agricole ? Le seul souci de l’État d’avoir des zones agricoles pour contrer le déficit alimentaire du pays permet déjà de répondre à cette interrogation par la négative. Dans des pays comme la Chine, l’Allemagne, l’Ukraine, la Russie, on y voit des espaces agricoles à perte de vue. A défaut de comparer Sèmè-Podji à ces puissances, on devrait protéger le maraîchage et les emplois. D’ailleurs, dans ce secteur, le gouvernement béninois y met assez de ressources matérielles et financières à travers le Padmar (Programme d’appui au développement du maraîchage). Si l’on laisse la situation pourrir, on risque d’assister à des crises sociales aux conséquences incalculables pour le Bénin, en général, et Sèmè-Podji, en particulier. Des pères de famille et plusieurs catégories sociales vulnérables risqueront de se retrouver dans la précarité. Là, la politique agricole du gouvernement et surtout le hautement social du chef de l’État auraient pris un coup. Il appartient maintenant aux autorités de peser le pour et le contre, avant qu’il ne soit trop tard.
J. Y. M. (Br Ouémé-Plateau)