En Afrique de l’Ouest, des registres nationaux uniques sont organisés pour disposer d’une base de données des personnes les plus pauvres. De nombreux pays d’Afrique sub-saharienne se sont engagés dans des politiques de protection et d’assistance sociales. Ces politiques tentent de réduire la dispersion et la fragmentation des interventions publiques et d’organisation non gouvernementale (Ong) destinées aux ménages les plus pauvres.
Les défis de coordination de ces interventions qui visent à offrir de l’aide aux indigents sont nombreux. On pense à leur efficacité dans la sélection des personnes qui doivent bénéficier de l’aide (transferts monétaires, aide alimentaire, aide d’urgence) ou à la duplication des actions. Ainsi, la création d’un registre national unique pour disposer d’une base de données des ménages les plus vulnérables afin de leur offrir une protection sociale a été actée. Dans le domaine de la couverture universelle en santé (Csu), cette démarche est utilisée au Bénin pour identifier les personnes qui peuvent bénéficier d’une adhésion gratuite aux mutuelles de santé. C’est une initiative novatrice du gouvernement du Président Patrice Talon qui s’inscrit dans le cadre de la distribution équitable des aides sociales et une meilleure inclusion des populations vulnérables. Il s’agit en réalité d’une décision majeure prise en conseil des ministres par le gouvernement béninois pour une gestion équitable de ses politiques sociales à travers le Registre social unique (Rsu). Le Rsu permettra d’assurer la mise en œuvre rapide des programmes de protection sociale. Le Rsu permettra d’assurer la mise en œuvre rapide des programmes de protection sociale. La mise en place du Registre social unique participe de la volonté du gouvernement d’avoir une meilleure cartographie des différentes couches sociales afin de mieux les impacter.
Le Registre social unique (Rsu) est un Système d’information qui appuie les processus d’inscription et de décision quant à l’éligibilité et la collecte des informations sur les bénéficiaires potentiels des programmes de protection sociale. Mis en place mardi dernier par le Conseil des ministres, il permettra de disposer de toutes les informations fiables sur les trois catégories sociales que sont les non pauvres, les pauvres non extrêmes et les pauvres extrêmes. De ce fait, il sera mis à jour de manière périodique afin de tenir compte de l’évolution des ménages, et de mesurer les impacts les actions du gouvernement. Grâce à ce nouvel outil de planification, il sera plus aisé d’identifier les ménages pauvres et vulnérables sur l’ensemble du territoire national ; d’améliorer la coordination, l’efficacité et l’efficience des programmes de protection sociale et de lutte contre la pauvreté ; et de constituer une base de données unique sécurisée sur les conditions socio-économiques des ménages en vue de son utilisation pour le suivi et la prise en charge des bénéficiaires des programmes sociaux tels que les programmes de transferts monétaires et non monétaires, l’assurance maladie, la formation, le crédit, la retraite et les autres interventions des programmes sociaux. Le Rsu permettra d’assurer la mise en œuvre rapide des programmes de protection sociale.
Politique sociale bien pensée
Durant son premier mandat, le régime de la Rupture s’était engagé à « apporter des solutions de croissance durable et de protection sociale aux populations du Bénin ». Pour ce faire, l’Exécutif avait enclenché la mise en œuvre de l’Assurance pour le renforcement du capital humain (Arch). Il y a aussi eu des mesures spécifiques de protection des couches vulnérables et d’autonomisation économique des femmes. Pour consolider cette politique et mieux la structurer, il a été procédé à la restructuration des Centres de promotion sociale pour les rendre plus efficaces pour une meilleure satisfaction des cibles. Dans la même logique, au cours du Conseil des ministres du 15 février dernier, il a été adopté le programme de filets de protection sociale productifs dits « Gbessoké » 2023-2026. Ce programme s’inscrit dans une démarche structurelle, au soutien de toutes les initiatives en cours, et est destinée à réduire la pauvreté et les inégalités sociales grâce à l’accroissement des capacités productives des ménages les plus vulnérables. Mais fort de son ambition de parfaire ce qui est fait, de mieux le structurer au profit des groupes cibles, le gouvernement cherche toujours à maximiser et amplifier les avantages des projets pour mieux les inscrire dans la durée. C’est ce qui a conduit à la création du Registre social unique. Par le passé, il y avait eu un recensement des pauvres extrêmes et des pauvres non extrêmes. Après cette étape, le système en cours de mise en place va favoriser une meilleure connaissance des cibles, une actualisation du répertoire et des statistiques. La mise en place du Rsu permettra de développer des synergies entre les différents projets et initiatives en matière de protection sociale, dans le cadre de l’effectivité de l’Assurance pour le renforcement du capital humain (Arch). En effet, ce système d’information s’accommode avec les processus d’inscription et de décision quant à l’éligibilité et la collecte des informations sur les bénéficiaires potentiels des programmes de protection sociale. Il sera périodiquement mis à jour grâce à une enquête qui produit des données pertinentes sur les catégories de ménages non pauvres, pauvres non-extrêmes et pauvres extrêmes. Il a pour objectifs principaux de permettre l’identification des ménages pauvres et vulnérables sur l’ensemble du territoire national ; améliorer la coordination, l’efficacité et l’efficience des programmes de protection sociale et de lutte contre la pauvreté ; constituer une base de données unique sécurisée sur les conditions socio-économiques des ménages en vue de son utilisation pour le suivi et la prise en charge des bénéficiaires des programmes sociaux, tels que les programmes de transferts monétaires et non monétaires, l’assurance maladie, la formation, le crédit, la retraite et les autres interventions de même nature et d’assurer la mise en œuvre rapide des programmes de protection sociale.
Cette initiative qui témoigne de l’engagement du gouvernement béninois à lutter contre les inégalités et à garantir une protection sociale équitable pour tous les citoyens béninois, invite donc les ministres concernés à accomplir toutes diligences nécessaires à sa mise en œuvre.
Sergino Lokossou