Après les Communes de Porto-Novo le 4 juillet, d’Adjarra le 26 juillet, d’Avrankou le 2 août et d’Akpro-Missérété le 15 août 2023, c’est Sèmè-Podji qui a bouclé hier mardi 29 août 2023, la tournée de sensibilisation des jeunes artisans de l’Ouémé sur la résilience face aux discours d’extrémisme violent. C’est le centre ressources de formation professionnelle qui a servi de cadre à l’activité.
Selon l’initiateur de ce projet, Fabrice Junior Fabiyi, directeur général du cabinet junior Safety Consulting, l’objectif général de cette tournée de sensibilisation est de renforcer la capacité de résilience des jeunes artisans de cinq Communes frontalières du département de l’Ouémé face à l’extrémisme violent. De façon spécifique, a-t-il fait savoir, il s’agit d’exposer aux participants les discours portés par les Groupes extrémistes violents et les voies d’adhésion à ces regroupements, de démontrer aux participants l’importance de la coproduction de la sécurité publique, de développer les connaissances des participants sur les conséquences relatives à l’appartenance aux Groupes extrémistes violents et d’amener les participants à produire des arguments positifs contre les discours d’extrémisme violent. Ils sont une centaine de jeunes artisans des deux sexes, exerçant dans la commune frontalière, âgés de 16 à 30 ans, à prendre part à cette activité. Ils proviennent des couches de maçonnerie, mécanique, soudure, menuiserie, coiffure, peinture, ferraillage, etc. L’une des communications qui a retenu l’attention de tous, est la coproduction de la sécurité animée par l’adjudant, Guillaume Badé du commissariat de Sèmè-Podji-centre. De son explication, il ressort que ce n’est pas seulement les musulmans qui s’adonnent à cette pratique, il y a également les catholiques et les vodouïsans. Au lieu que les religions se côtoient dans l’amour, la fraternité et dans le respect mutuel, il y a certains qui s’inscrivent dans le registre «tout pour moi ou rien ». Voilà les extrémistes violents. Aujourd’hui, la Police républicaine doit être proche des populations dans une confiance réciproque pour une meilleure sécurisation. Notre rôle est la sécurité des populations et des biens. Mais il faut souligner que les populations ont également l’obligation de veiller à la réussite de la sécurité en étroite collaboration avec la Police. C’est ensemble avec les populations, que les hors- la-loi seront traqués. C’est ça la coproduction de la sécurité. C’est aujourd’hui un axe prioritaire, a souligné l’adjudant Guillaume Badé avant de conclure que cette activité vient à point nommé pour le bonheur de ce grand monde d’analphabètes puisque tous les doigts ne sont pas égaux pour instruire tous les enfants à l’école.
A l’issue de cette tournée de sensibilisation, les attentes sont comblées, a confié la coordonnatrice du Laboratoire d’innovation sociale (Labis), Laurette Soualy. « Nous avons compris que c’est une thématique qui concerne les jeunes et en tant qu’artisans, ces jeunes sont trop ambitieux. Beaucoup ne veulent pas attendre la fin de l’apprentissage avant de chercher l’argent. Donc, ils sont une proie pour les djihadistes. C’est pourquoi, à travers cette sensibilisation, ils ont appréhendé les conséquences de ces vices sans issue. Nous sommes contents de l’impact positif et nous nous engageons à impacter également les quatre Communes restantes de l’Ouémé. Mais l’accompagnement des autorités s’avère nécessaire. »
Martial Agoli-Agbo
(Br Ouémé-Plateau)