L’artiste et producteur américain de rap, Sean Combs, mieux connu sous le nom de P. Diddy, se retrouve face à une avalanche d’accusations qui font vaciller son empire musical, voire ses proches. Il reste derrière les barreaux dans l’attente d’un procès au pénal prévu pour mai 2025 et un futur procès civil aura lieu également avec plus de 120 victimes dont des mineurs au moment des faits. Retour sur une affaire en passe de devenir le #MeToo de l’industrie musicale américaine.
Lundi 5 mai 2025, c’est la date fixée par le juge pour entamer le procès au pénal de P. Diddy. L’artiste de 54 ans est accusé d’avoir dirigé pendant des années un système violent de trafic à des fins d’exploitation sexuelle et d’extorsion. « L’accusé va demeurer en détention » a ordonné le juge, constatant qu’aucune demande de libération anticipée n’avait été déposée par ses avocats. Précédemment, deux appels proposant en caution plus de 50 millions de dollars – la valeur d’une des résidences de l’artiste à Miami – ont été rejetés.
Figure bling-bling et incontournable du hip-hop de la côte est américaine, P. Diddy a vu son étoile pâlir avec une série de plaintes. En novembre 2023, la chanteuse Cassie (Casandra Ventura) l’a accusé de l’avoir sexuellement et physiquement abusée pendant leur relation de 2007 à 2018, affirmant qu’il la forçait à participer à des actes sexuels qu’il appelait « Freak Offs » (« extravagantes et non conventionnelles ») avec d’autres hommes et des travailleuses du sexe. En décembre, une autre femme a déposé plainte pour viol en groupe et trafic sexuel et auparavant, c’était sa chef cuisinière qui l’avait accusé de harcèlement sexuel. Les plaintes avaient été réglées chaque fois à l’amiable pour un montant non divulgué.
« Ces femmes étaient jeunes […] parfois pas majeures »
Mais en mars dernier, les résidences de luxe du rappeur à Miami et à Los Angeles ont été perquisitionnées dans le cadre d’une opération médiatisée qui laissait entrevoir une enquête fédérale et une affaire pénale. Selon le procureur, des armes, dont des fusils semi-automatiques AR15, ont été saisis. Et selon un agent du département de la Sécurité intérieure des États-Unis présent durant les fouilles et cité par le New York Post, le manoir de Miami était équipé de chambres « dédiées au sexe » dans lesquelles des caméras étaient installées.
Rfi