(Le ministre Benoît Dato dresse le bilan de huit années de gestion)
Le Bénin s’emploie à améliorer le visage de son sport à la face du monde. Un changement notable est perceptible aujourd’hui. La métamorphose est induite des différentes réformes opérées par le gouvernement du président Patrice Talon dès son avènement à la tête du pays. A la faveur d’une émission télévisée, le jeudi 07 novembre 2024, Benoît Dato, ministre des Sports, a passé en revue, les différentes actions de l’exécutif pour redorer le blason du secteur.
En 2016, la situation du sport béninois était peu reluisante. Le gouvernement du président Patrice Talon a hérité d’un secteur des sports exsangue à tous points de vue. Cette léthargie se caractérisait essentiellement par des crises dans la plupart des fédérations sportives dont la plus importante était celle durant depuis de longues années déjà et qui minait la Fédération béninoise de football (Fbf) et toute la famille du cuir-rond local ; l’absence d’un programme structuré de détection, de formation et de promotion des talents à la base notamment en milieux scolaires, universitaires et dans les communes ; l’inexistence totale d’un mécanisme structuré d’incitation au financement du sport par le secteur privé et le manque d’infrastructures sportives aussi bien de type national, départemental, communal que de proximité. Or, le pays dispose d’un potentiel riche et diversifié dans toutes les disciplines que le gouvernement s’emploie à développer et à mettre en valeur. Avant l’avènement du régime du Nouveau départ, les trois (3) stades de type national dont dispose le pays étaient dans un état de délabrement avancé, ou ne répondaient pas totalement aux normes des faitières internationales. Les quelques rares stades départementaux qui existaient étaient dégradés et ne disposaient pas de tous les équipements nécessaires notamment une pelouse ou les tribunes dignes du nom. Au niveau communal, le Bénin était dépourvu de stades. Le besoin étant très remarquable, le gouvernement entrant n’a pas lésiné sur les moyens. Alors, plusieurs projets de construction et de rénovation d’infrastructures ont pris corps. Les 3 stades de type national font l’objet d’un programme de rénovation et de modernisation. Les travaux effectués au stade de l’Amitié Général Mathieu Kérékou de Cotonou sont à optimiser. Ceux à mener sur les stades de René Pleven (Akpakpa) et Charles de Gaulle (Porto-Novo) sont déjà planifiés et seront une réalité incessamment.
Les Communes du pays dotées de stades
Selon le patron des sports béninois, l’inexistence d’infrastructures sportives de qualité dans les communes constituait un obstacle majeur à la pratique et au développement du sport à la base. Pour cela, le gouvernement s’est lancé dans un processus de dotation des communes, de stades omnisports modernes. La première phase, entièrement achevée, a vu naître 22 stades communaux. Elle prend en compte des communes de Banikoara, Malanville, Tanguiéta, Kouandé, Bembèrèkè, Nikki, Ouèssè, Savalou, Covè, Grand-Popo, Comé, Kétou, Dogbo, Djakotomey, Adjohoun, Avrankou, Djougou, Abomey, Pobè et Aplahoué, Ouidah et Toffo. Tous ces stades abritent de nos jours, les matchs des championnats professionnels et amateurs. Sur chaque stade communal, on retrouve un terrain de football, une piste d’athlétisme, des aires de handball, basketball et volleyball, une aire de lancer de poids, une tribune de 3.000 places dont 1.000 couvertes, un bloc administratif, un logement des encadreurs. A en croire Benoît Dato, si 22 stades ont pu être construits en si peu de temps, il est clair qu’à cette allure, dans les années qui viennent, le tour des communes non encore prises en compte arrivera afin qu’à terme, dans toutes les communes, les enfants, les sportifs, disposent de cadres adéquats pour exprimer leurs talents sportifs et aussi, permettre l’émergence de nouveaux talents comme le souhaite le gouvernement béninois avec la création des classes sportives.
Initiation de 88 classes sportives
Pour répondre à l’absence d’un programme structuré de détection des talents à la base, le gouvernement a initié depuis la rentrée scolaire 2017-2018, le programme des classes sportives. Ce programme s’inscrit dans le cadre de l’institution de la pratique des disciplines sportives en milieu scolaire, visant à détecter, former et à faire la promotion des jeunes talents à la base. Ainsi, quatre-vingt-huit (88) classes sportives ont été ouvertes sur toute l’étendue du territoire national. Pour ce faire, le gouvernement a recruté, formé et déployé sur toute l’étendue du territoire, 816 encadreurs sportifs qui bénéficient d’un salaire. Grâce à cette initiative, le Bénin est, depuis 3 ans, une référence en matière de détection et de formation des talents. Dans les compétitions internationales mettant aux prises des équipes scolaires, le Bénin est champion en Afrique et fait bonne figure au niveau mondial. Toutes ces performances révèlent le sport scolaire béninois et montrent le chemin à suivre pour le développement de ce sport en général. Afin de disposer d’un vivier plus grand de jeunes sportifs, Benoît Dato a-t-il fait savoir, qu’il est prévu déjà l’extension des classes sportives à 76 nouveaux Ceg à raison de 2 par Commune, voire plus en raison de la taille de la commune et de la disponibilité des infrastructures. Mais aussi, va entraîner le recrutement de nouveaux encadreurs sportifs. A cela s’ajoute les activités autour des terrains qui a permis la mise en place du projet « Jeunes officiels ». Il consiste à former les jeunes scolarisés ou déscolarisés aux métiers du sport à savoir : le coaching, le reportage, l’arbitrage et le secourisme. De 2018 à 2022, près de 9.000 filles et garçons ont été impactés. Aujourd’hui, certains des jeunes arbitres formés officient dans le championnat régional, ce qui leur offre des perspectives pour l’avenir.
Construction de 4 académies planifiée
Avant 2016, les sports béninois se caractérisaient par un manque criard en programmes et cadres de détection, de formation et de promotion des talents à la base. La conséquence immédiate était l’absence, dans les équipes nationales, de joueurs formés dans des académies du pays, et qui devraient être les ambassadeurs de la formation locale. Pourtant, le Bénin regorge de nombreux talents qui ne demandent qu’à être détectés, formés et promus. Pour corriger le tir, le gouvernement du président Patrice Talon a déjà planifié la construction de quatre (4) académies (une à caractère national, deux régionales (à Parakou et Porto-Novo) et une exclusivement dédiée aux jeunes filles à Lokossa). Les études sont achevées et les travaux en instance de démarrage, sont intégrées dans le projet global du campus de Sèmè City. Pour le ministre des Sports, la création de ces académies des sports vise d’une part, à détecter et à former des talents béninois et, d’autre part, à faire rayonner les athlètes béninois dans le monde entier. Il s’agit notamment pour le gouvernement d’offrir les meilleures conditions aux athlètes inscrits grâce notamment aux infrastructures modernes et aux équipements de prestige. Ainsi, dans quelques années, le Bénin aura aussi la fierté de voir ses athlètes rivaliser avec les meilleurs du monde, au lieu de se contenter d’admirer les prestations des autres.
Des réformes opérées pour la professionnalisation du sport béninois
Pour impulser une dynamique de professionnalisation et générer plus d’impacts, le gouvernement a d’abord défiscalisé les investissements et salaires sportifs, ensuite instauré une taxe pour le développement du sport et institué des sociétés sportives. Cela favorise notamment que des privés investissent dans le sport, que les joueurs et encadreurs techniques sooient désormais régulièrement salariés. En outre, il se développe une forte animation sportive, le tout soutenu par la création d’une unité de production et de diffusion des championnats dans les standards internationaux sur la télévision nationale et sur A+ Bénin. De quoi donner de la visibilité au football local, en attendant de l’étendre aux autres disciplines. A ce jour, environ vingt-deux (22) sociétés sportives ont été créées, signe que la mayonnaise commence à prendre.
Des Dtn renforcées et rendues opérationnelles
Il n’est plus à rappeler que les Directions techniques nationales (Dtn) sont essentielles pour contribuer à la formation des athlètes, à l’organisation des compétitions et au développement des stratégies en vue d’améliorer les performances nationales. Conscient que les grands investissements en matière d’infrastructures sportives et l’institution des différents programmes et projets sportifs devraient être accompagnés par des expertises techniques, le gouvernement a pris des mesures aux fins de doter, dans une première phase, cinq (5) fédérations sportives, d’un effectif de vingt (20) personnes (Dtn et deux (2) adjoints, quatre (4) entraineurs nationaux et leurs adjoints, six (6) conseillers techniques régionaux, un entraineur des gardiens, un préparateur physique et une (1) secrétaire administrative. Soit au total de 100 emplois directs créés ; prendre en charge les salaires des Dtn et leurs adjoints pour l’Athlétisme, le handball, le basketball et le volleyball) ; prendre en charge les salaires des conseillers techniques régionaux, des entraineurs nationaux ainsi que de leurs adjoints pour les équipes nationales et celles des catégories d’âges pour les cinq disciplines retenues (Football, Athlétisme, handball, basketball et volleyball) ; former l’encadrement technique de toutes les fédérations sportives ; former les formateurs par les experts des instances sportives internationales. Benoît Dato informe que ces différentes mesures seront progressivement élargies à dix (10) autres fédérations sportives.
Des subventions à la taille des ambitions
Dans cette émission télévisée, le patron des sports béninois a également abordé les questions liées aux subventions accordées aux fédérations. Il indique que, avant 2016, le financement du sport rencontrait beaucoup d’obstacles. Il revenait à l’Etat, presqu’à lui tout seul, de prendre en charge le financement des fédérations. Mais la contribution de l’Etat était marginale et sans impact réel sur le développement du pays. Faut-il rappeler qu’en 2016, l’Etat a distribué aux fédérations, 79,5 millions de Francs Cfa seulement. Depuis 2016, ce montant a connu une croissance exponentielle pour atteindre 1, 357 milliard de Francs Cfa en 2022. Mieux, pour le compte de 2024, cette subvention est de 4 milliards de Francs Cfa environ. En augmentant aussi substantiellement l’enveloppe, le gouvernement a aussi pris une décision de portée encore plus importante. Une injustice qui date de plusieurs décennies est corrigée en décidant de prendre désormais en charge, les équipes nationales de toutes les disciplines sportives. Ainsi, en plus des subventions dont le montant est de 4,600 milliards de Francs Cfa, le gouvernement supporte des frais de préparation et la participation aux compétitions internationales majeures de ces équipes nationales toutes disciplines confondues à hauteur de 3,2 milliards de Francs Cfa. Selon les explications du ministre des sports béninois, cette nouvelle subvention, en plus des subventions annuelles auxquelles chaque fédération a droit et sur lesquelles les différentes équipes sont à pied d’œuvre, permettra d’assurer notamment : les charges liées à la préparation et à la participation, les frais de transport (billet d’avion) des athlètes et officiels, les frais de prise en charge des athlètes et encadreurs techniques et médicaux, les frais de mission et primes forfaitaires de participation, etc.
Le sport béninois en pleine métamorphose
En clair, le gouvernement du président Patrice Talon, travaille à ce que les équipes béninoises rayonnent à l’international. En 2019 au pays des Pharaons, Egypte, pour la première fois de l’histoire du Bénin, la sélection nationale de football a passé la phase des groupes en Coupe d’Afrique des nations et s’est même hissée en quarts de finale. Dans d’autres disciplines (notamment l’athlétisme), des performances intéressantes sont réalisées. Mais le gouvernement veut désormais que tout cela entre dans le cercle vertueux des résultats structurels. Benoît Dato estime que c’est pourquoi les investissements massifs en direction du sport seront maintenus, que l’assainissement de la gestion et des pratiques va se poursuivre. Ainsi, à terme, les Béninois auront la fierté de voir évoluer leurs équipes dans les grandes compétitions et réaliser des prouesses comme celles d’autres pays qui leur font envie.
Karol B. Sékou (Coll)