Plusieurs fois cité dans des affaires foncières au Bénin, Barnabé Dassigli a enfin la chance de laver son honneur devant la Justice. L’ancien ministre de la Décentralisation et de la gouvernance locale était devant la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (Criet) mardi 13 juillet 2021 pour avoir enjoint à l’ex-maire d’Abomey-Calavi, Georges Bada, et au préfet de l’Atlantique, Jean-Claude Codjia, de vider le dossier des 39 ha malgré la décision de justice. Il n’a pas pu aller au terme de sa déposition car tombé évanoui et transporté à l’hôpital.L’ancien ministre de la Décentralisation a enfin l’opportunité de soigner l’image de bradeur de domaines publics qui lui colle à la peau depuis des années. La 2ème audience de l’affaire « 39 ha à Abomey-Calavi » dans laquelle plusieurs cadres de la mairie dont l’ex-édile Georges Bada se sont retrouvés derrière les barreaux, a connu la présence de Barnabé Dassigli. Cité par le préfet de l’Atlantique Jean-Codjia comme l’autorité de tutelle l’ayant instruit par correspondance en date du 9 novembre 2016 de vider le dossier, le natif de Zè devait comparaître devant les juges de la Criet pour défendre son honneur. Malheureusement, quinze minutes après sa déposition à la barre, il a piqué une crise et est tombé évanoui. Qu’à cela ne tienne ! La juridiction spéciale a pu tirer l’essentiel des informations dont elle a besoin pour apprécier son niveau de culpabilité et rendre son verdict. A la prochaine audience prévue pour le 27 juillet prochain, les avocats auront droit à la parole pour les plaidoiries et le ministère public rendra ses réquisitions contre les mis en cause. Tout comme cette affaire, plusieurs autres dont le dossier « Opérations irrégulières de lotissement et de transaction à Fiyégnon » qui a été à la base du limogeage du gouvernement le 20 février 2020, constituent des épines sous les pieds de l’ancien préfet de l’Atlantique et du Littoral qu’il faut à tout prix enlever. Malheureusement, l’occasion ne s’est jamais présentée pour que l’intéressé puisse répondre des faits qui lui sont souvent reprochés devant la justice. Dans l’affaire de remembrement d’un domaine public à Fiyégnon à Cotonou ci-dessus citée, l’ancien préfet Modeste Toboula, a été présenté au procureur spécial de la Criet qui, après le procès, l’a condamné à un an d’emprisonnement ferme avec une amende de 2 millions de FCfa. Il sera mis en liberté avant la fin de sa peine pour comportement exemplaire en prison. L’ancien ministre de la Décentralisation pour sa part, n’a pas été inquiété car n’étant justiciable que devant la Haute cour de justice qui juge les ministres pour des crimes commis dans l’exercice de leurs fonctions. Il s’en est une fois encore tiré d’affaire. Cette fois-ci sera sans doute la meilleure pour qu’il réponde de ses actes devant la justice et prouve son innocence. La crise du mardi 13 juillet 2021 ne va certainement pas empêcher les juges de le rappeler si besoin en était pour faire la lumière sur l’affaire. Une évidence est certaine, les jugements de la Cour le rendront blanc ou noir.
Serge Adanlao