Trois menaces pour la sécurité nationale pourraient tenter de secouer le Bénin géostratégiquement et géopolitiquement à savoir : le terrorisme, l’extrémisme violent et la piraterie maritime. Mais, prévoyant et précautionneux, le gouvernement n’a pas manqué de prendre des mesures hardies pour le repousser et réprimer.
Création de la garde nationale
Suite à l’adoption à l’unanimité des députés du projet de loi modifiant et complétant la loi n°90-016 du 18 juin 1990 portant création des Forces armées béninoises le mardi 23 juin 2020, la Garde nationale fait désormais partie intégrante des Forces armées béninoises (Fab). Cependant, compte tenu de la mission assignée à cette branche de l’Armée d’intervention et des défis à relever, le gouvernement pour assurer la quiétude de la population et la défense du territoire national compte étoffer l’effectif de la Garde nationale. « La Garde nationale est essentiellement une force d’intervention. La Garde nationale est une force qui regroupe en son sein toutes les composantes des autres armées. Vous avez les para-commandos qui sont reversés à la Garde nationale. Vous avez également les fusiliers marins, les fusiliers aériens qui sont reversés à la Garde nationale et, bientôt, les forces d’intervention de la Police républicaine vont rejoindre la Garde nationale », a présenté Fortunet Nouatin. « Cette Garde nationale est constituée par les éléments formés en 2019 et en 2020, qui ont reçu un nouveau type de formation qui leur permette d’être vraiment opérationnels. Donc, la Garde nationale a pour mission d’intervenir rapidement quand il y a danger à l’intérieur du territoire national. Elle a également pour mission de soutenir l’Armée de terre dans le cadre de la lutte contre le terrorisme. Elle intervient dans les airs et dans la mer. En résumé, c’est une Armée d’intervention. La Garde nationale a également une mission de protection de l’ensemble des symboles de la Nation », a-t-il ajouté. Cette force a à sa tête le colonel Abou Issa. Dans une note de service en date du 11 août 2021, Patrick Aho, chef d’Etat-major général des Forces armées béninoises avait reversé du personnel dans ce nouveau corps de l’Armée béninoise.
Les dernières actions de lutte contre le terrorisme
Grâce à la France, les Forces armées béninoises ont reçu 8 Véhicules de l’avant blindé (Vab) en vue de permettre de mieux lutter contre le terrorisme au nord Bénin. La remise des moyens roulants a été faite le vendredi 20 janvier 2023, en présence de l’ambassadeur de la France près le Bénin, Marc Vizy et du chef d’Etat-major général des Armées, le général de brigade, Fructueux Gbaguidi. « Apporter la résistance la plus ferme au totalitarisme qui s’observe aux frontières nord du Bénin par le djihadisme. C’est l’objectif de cette remise de 8 véhicules de l’avant blindé (Vab) aux Forces armées béninoises par la France. C’est un premier lot sur une prévision de 15 qui a été remis le vendredi 20 janvier 2023 aux Forces armées béninoises. Il s’agit en réalité de véhicules blindés équipés d’armes d’appui et de moyens de vision nocturne. Ils offrent un transport sécurisé des troupes sur les théâtres, et les protègent contre les armes utilisées par les terroristes et leurs mines artisanales. Des militaires béninois ont été outillés sur la maintenance et l’utilisation de ces engins », a écrit Le Matinal. « Les 8 véhicules mis à la disposition des Forces armées béninoises, servaient il y a peu de temps dans les unités françaises. Si nous décidons de nous en séparer au profit du Bénin, c’est parce que nous poursuivons le même objectif : apporter la résistance la plus ferme au totalitarisme qui s’exprime aux frontières nord du Bénin par le djihadisme. Cet extrémisme violent frappe durement les populations », a laissé entendre Marc Vizy, ambassadeur de la France près le Bénin. Pour le général de brigade Fructueux Gbaguidi, chef d’état-major général de l’Armée béninoise, le Bénin reste sensible à vos efforts à nos côtés depuis le début de cette crise. « Les forces de l’ordre sauront apprécier le coup de pouce opérationnel qu’elles reçoivent d’un partenaire de longue date comme la France», a-t-il poursuivi. Pour rappel, cet appui militaire aux Forces armées béninoises vient renforcer l’effort du gouvernement qui intervient dans l’acquisition de matériels au profit des Fab pour faire face efficacement aux enjeux que constitue la lutte contre le terrorisme. Il s’agit entre autres d’aéronefs, de drones, d’équipements de protection individuels et collectifs, des véhicules légers et d’engins blindés, les matériels destinés aux actions dans la profondeur ennemie qui, de jour en jour, permettent d’accroître la résilience des hommes en armes et leur capacité à combattre dans la durée. Cependant, l’Armée béninoise a conscience que la lutte contre cette nébuleuse passera aussi par la coopération sous régionale.
(Suite dans la prochaine parution)
Bienvenue Agbassagan
Journaliste : Monsieur le ministre, 12 mois sont passés sur le second quinquennat du président Patrice Talon. Quelles sont les perspectives pour la sécurité et la défense nationales ?
Monsieur Fortunet Nouatin : Les perspectives sont très bonnes. La politique d’équipement va se poursuivre ainsi que la politique de recrutement. Nous avons en projet de recruter 1500 personnels tous les ans. Sur 5 ans, ça fera 7500 nouveaux soldats qui vont intégrer l’armée béninoise.
Les perspectives sont bonnes et vous avez appris que les infrastructures jamais réalisées, des camps de type nouveau, à l’image du camp d’Allada, seront réalisés sur toute l’étendue du territoire national. Ces infrastructures sont organisées en grandes bases, en bases opérationnelles avancées, et en points avancés fortifiés.
La collaboration armée-police républicaine-eau et forêts est plus et sera plus que jamais étroite. C’est pourquoi leur formation commune de base se fait ensemble aussi bien au niveau des militaires de rang, des sous-officiers et des officiers. Pour moi, je crois que les perspectives sont très bonnes.
Monsieur le Ministre votre mot de fin
L’Armée béninoise est suffisamment outillée pour parer à tous les fléaux qui peuvent venir perturber la quiétude des Béninois. Je dirai à la population béninoise qu’elle n’a pas de crainte à se faire. Qu’elle vaque tranquillement à ses activités économiques, qu’elle dorme tranquille. Les forces de sécurité veuillent.