Les 2 et 3 août dernier, la Fédération béninoise d’athlétisme (Fba) a organisé les Championnats nationaux U16, U18, U20 et seniors. Cette année, 262 athlètes dont 122 femmes et 140 hommes venus des douze (12) départements du Bénin avaient participé au challenge. En marge de la compétition, Zéphérin Hounkinnou, directeur technique national de la Fba dresse un bilan satisfaisant. Ci-dessous, lisez l’intégralité de ses propos.
Le Matinal : Que peut-on retenir au terme de la compétition ?
Zéphérin Hounkinnou : Nous pouvons dire que les Championnats nationaux d’athlétisme édition 2024 ont pris fin dans de bonnes conditions avec de très beaux résultats et surtout une très belle organisation. Je dirais pour ma part en tant que technicien, que nous avons beaucoup d’espoir par rapport à ce que nous avons observé.
En ce qui concerne les distinctions, la Ligue de l’Atlantique-Littoral s’est largement imposée. Qu’est-ce qui explique cette performance et ce déséquilibre au niveau des résultats ?
Reconnaissons d’abord que la Ligue de l’Atlantique-Littoral, par sa situation géographique, est nantie de beaucoup de cadres et de formateurs. Il y aussi les infrastructures, le matériel. Du point de vue structurel, je pense que cette ligue fait l’effort d’organiser des compétitions à la base, ce qui est très important. Tout cela a permis d’avoir beaucoup plus d’athlètes dans la Ligue Atlantique – Littoral.
Quelle Ligue a réalisé cette année, un bond comparativement à la dernière édition?
C’est pratiquement toutes les Ligues. Il n’y a pas de différence à faire. Nous ne voulons pas faire de quota. Il y a d’abord une première phase et ce sont les championnats départementaux. La deuxième phase, c’est les championnats régionaux, c’est-à-dire la région Atlantique – Littoral, Ouémé – Plateau, Mono – Couffo, etc. Donc, les six régions étaient présentes. Au début, les compétitions s’organisent au niveau des douze départements. Maintenant, les départements sont jumelés et ça donne les régions. Ces résultats enregistrés lors des phases régionales sont convoyés vers la fédération et nous faisons la sélection des meilleurs athlètes lors de ces compétitions. Au bout du rouleau, l’Atlantique était sorti avec près de 120 athlètes sélectionnés pour participer aux championnats nationaux. Par la suite, l’Atlantique a encore mérité de gagner beaucoup de médailles et de trophées.
Pour mieux évaluer vos athlètes, la fédération béninoise a fait venir des athlètes de la sous-région. Cette année, c’était les Togolais et les Nigérians qui étaient à Cotonou pour permettre aux nôtres de mieux s’évaluer. Qu’est-ce que vous tirez comme conclusion après le passage de ces athlètes venus d’ailleurs?
En athlétisme, il le faut parce que ça permet de relever le niveau de la compétition. Quand vous avez des adversaires solides et coriaces, ils vous tirent vers le haut. Mais quand vous êtes seul, vous ne sentez pas le besoin de faire des efforts. C’est ainsi que nous avons eu de très belles performances de la part des athlètes. L’athlète Ahyi Godness (U20) a vraiment secoué la catégorie senior. Elle a battu Elsiane Adjinda sur les 100m et sur les 200m. On a eu une très belle course de 200m et de 100m. Cela dévoile ce que sera l’avenir du sprint féminin et nous prépare à une très belle équipe de relais dames. Nous gardons espoir et nous devons travailler aussi pour.
Après les Championnats de région, il y a le championnat d’Afrique qui a lieu à Douala au Cameroun. Quelle est la suite au niveau de cette fédération et qu’est-ce qui est réservé aux meilleurs issus de ce championnat ?
La Fba a un programme, et à chaque saison. C’est le programme d’assistance aux meilleurs athlètes. C’est un programme de suivis et d’aides parce que nous suivons les athlètes dans leur phase de préparation. Nous commençons d’abord par la phase de préparation générale et ensuite la phase de préparation spécifique. Maintenant, ces athlètes sont soutenus financièrement dans leurs séances d’entraînements par des coachs et nous les suivons aussi sur le plan technique pour pouvoir leur donner le maximum de chances pour réaliser des performances dans la saison. Et comme nous avons des objectifs et que ces athlètes doivent représenter dignement le Bénin, c’est pourquoi la fédération s’est lancée dans ce programme.
Parlant des compétitions sur le plan national, est-ce que cette saison est bouclée ou bien il y a encore d’autres challenges en vue ?
Nous nous préparons pour des camps. Il y aura des camps régionaux dans la région Sud, un autre dans la région centre et le dernier dans la région Nord. Nous allons faire des camps climatiques. Ça veut dire que nous allons choisir des activités et des activités un peu difficiles à pratiquer. Nous les appelons en athlétisme, les activités complexes comme par exemple, la course de haie, le lancer de marteau. Au niveau des sauts, quand nous parlons de saut en hauteur dans le style moderne qui est le forturi, nous n’avons pas d’athlète chez les dames et ils sont rares également chez les hommes. Nous pensons initier nos athlètes régionaux à ces disciplines pour en avoir plusieurs pour les championnats prochains.
Les Jeux olympiques de la jeunesse « Dakar 2026 » se préparent déjà au niveau de la Fba
Parfaitement, nous nous préparons déjà. Nous avons ça comme objectif pendant les camps et les compétitions régionales auxquelles nous participons avec les athlètes de la catégorie U18 et U20. Cette année, nous étions à Abidjan pour les compétitions des cinq nations Ghana, Togo, Bénin, Côte d’Ivoire, Burkina Faso. La saison prochaine, ce se sera au Burkina Faso et nous pensons aussi aller gagner beaucoup de médailles et donc mettre ces enfants dans les compétitions de petites catégories pour les habituer à faire des compétitions et à gagner avec performance. Progressivement, nous travaillons avec ces athlètes, et il y aura encore d’autres camps de préparation pour ces athlètes à Cotonou. C’est un groupe d’athlètes que nous suivons et nous suivons leur performance.
Propos recueillis par Karol B. Sékou (Coll)