La maison des jeunes de Zakpo, dans la Commune de Bohicon, a abrité la 2ème édition du Festival d’éveil de l’enfance africaine (Fee-Africa) qui a pris fin le dimanche 21 janvier 2024 sous de bons auspices. Les lauréats des divers jeux concours ont été primés sous le regard admirateur de Brice Alidé Démagbo, parrain de l’événement.
Promouvoir l’identité culturelle à travers les chants, les danses, les rythmes, l’art culinaire traditionnel et réveiller le potentiel artistique qui sommeille en l’enfant. Tel est le leitmotiv de Ernest Fréjus Tohoungba en initiant le Festival d’éveil de l’enfance africaine (Fee-africa) dont la 2ème édition a été lancée le 26 décembre 2023. Son organisation chaque année découle du constat selon lequel la génération actuelle privilégie la civilisation occidentale au détriment de celle de ses aïeux. « Aujourd’hui, la distraction de nos enfants se résume au poste téléviseur, à l’internet, au portable Android. Ils ont donc perdu le sens du dynamisme parce qu’ils s’intéressent très peu à leur culture qui se veut leur identité », a dénoncé Fréjus Tohoungba. Le Fee-africa est alors initié pour redonner aux enfants le goût des plats traditionnels en voie de disparition, des danses et rythmes de chez nous. « Nous pensons perpétuer cet héritage parce qu’une graine semée dans la tête de nos enfants porte toujours ses fruits », a souligné Fréjus Tohoungba. Pendant cinq jours, les enfants de 10 à 14 ans ont été entraînés à la danse du Zinli, Agbadja, Tèkè, à la cuisine africaine telle que la préparation du « Bomiwo », l’un des plats prisés de la région. Il y avait également au menu, la compétition de Kaléta qui a plus capté l’attention du public et suscité l’engouement au niveau des enfants, l’alphabétisation. Au terme du festival, les meilleurs ont reçu des lots de gratification. Comparativement à l’édition précédente, celle de 2023 a été un véritable succès, à en croire les propos du promoteur culturel. Cependant, il compte améliorer les éditions à venir avec le soutien des partenaires qu’il appelle à croire en son rêve et à penser à l’avenir des enfants, la principale cible du Fee-africa. Témoin des deux éditions, Arsène Atèkpami estime que ce festival augure d’un lendemain meilleur. Ainsi, il a exhorté le comité d’organisation à la persévérance en s’appuyant sur leurs maigres ressources.
Au-delà des connaissances livresques
Brice Alidé Démagbo, enseignant de formation, a accepté parrainer l’événement pour plusieurs raisons. « J’ai accepté d’accompagner le Festival d’éveil de l’enfance africaine (Fee-Africa) parce que Victor Hugo a dit : Chaque enfant qu’on enseigne est un homme qu’on gagne. Aujourd’hui, avec les réalités contemporaines, nous devons aller même au-delà de l’enseignement, penser à l’éducation de l’enfant et considérer l’aspect éducation de façon holistique ». Selon lui, pour que l’enfant devienne un homme complet, il faut bien que les enfants soient éduqués, qu’ils soient apprêtés à affronter la vie active. « Pour ce faire, il y a assez de paramètres qu’il faut intégrer et je pense qu’à travers ces festivals de contes, de danses, de chants, de théâtres, de musiques traditionnelles, les enfants peuvent s’amuser certes, mais aussi acquérir des connaissances qui leurs seront utiles demain. Notre culture est en train de s’effriter et il est capital que nous luttions afin que nos enfants puissent être au parfum des réalités de notre culture », a détaillé Brice Alidé Démagbo. Au regard de l’importance de ce rendez-vous culturel annuel, il propose de nouvelles approches permettant d’insuffler une nouvelle dynamique aux prochaines éditions. Il a suggéré qu’on fédère plus de personnes qui accompagnent l’événement, notamment ceux qui voient l’importance de l’éducation, de l’accompagnement des enfants, mettre l’accent sur la communication.
Zéphirin Toasségnitché (Br Zou-Collines)