Dans le cadre de la commémoration du 35ème anniversaire de la Conférence nationale du Bénin, Georges Gnimadi, chef du quartier Ahouamè, président des chefs quartiers de Bohicon et membre du parti Union progressiste le Renouveau (Up le Renouveau) a jeté un regard analytique sur cet évènement historique qui a engagé le pays sur la voie de la démocratie. Pour l’élu local, le bilan est positif contrairement à certaines mauvaises langues qui pensent que les 35 ans de démocratie constituent un recul pour le Bénin.
« Je me souviens de cette conférence. On était encore très jeune», rappelle Georges Gnimadi qui raconte le rôle qu’il avait joué à l’époque avec son groupe de gamins. Sans trop comprendre que c’était l’avenir du pays qui se jouait à cette grande rencontre, à la tête d’autres enfants de son âge, ils allaient tous les matins se positionner sur le rond-point de l’hôtel Plm Alédjo où ils comptaient les véhicules qui venaient et les personnalités qui y descendaient. «C’était une joie pour nous de retrouver ceux-là à cette conférence nationale », se remémore-t-il. 35 ans se sont écoulés, Georges Gnimadi a pris de l’âge. Sa conscience s’est accrue. Aujourd’hui, à l’âge adulte, le président des chefs de quartier de Bohicon prend de la hauteur et scrute cet évènement inédit, le tout premier qui avait eu lieu dans la sous-région. Sans langue de bois, il affirme que la conférence était venue à point nommé. «Pour moi, le bilan est positif parce que depuis 1990, toutes les institutions fonctionnent normalement, les élections se déroulent régulièrement et l’on note une alternance au sommet de l’Etat avec le respect de la constitution. Globalement le bilan est positif », note-t-il. Selon ses propos, il n’est pas question de dire que l’on a reculé. «Contrairement à ce que certains font croire à l’opinion publique, on a reculé en rien. D’autres soutiennent même qu’il n’y a pas la liberté d’expression. Mais moi, je dis qu’il y a bel et bien la liberté d’expression parce qu’il est permis à chacun et à tous de parler. On n’a jamais interdit à quelqu’un de parler. Mais quand nous parlons, il faut qu’on soit prêt à assumer, c’est tout », nuance-t-il. En dépit de cette avancée significative enregistrée, le militant de l’Up-Le renouveau estime que des dispositions de la loi fondamentale sont à revoir afin de l’adapter aux réalités actuelles. Les insuffisances révélées par l’usure de la constitution ont alors motivé en 2019 son amendement. «Il faut avoir le courage d’opérer les réformes qui s’imposent. A ce niveau, nous devons tirer un coup de chapeau au président actuel qui a fait beaucoup d’efforts dans ce domaine. Mais malheureusement il était incompris», souligne le conseiller local qui ne comprend pas la hantise des Béninois.
3ème mandat ou une nouvelle République, un débat inutile
Faisant une incursion dans le débat qui se mène actuellement autour d’un éventuel 3ème mandat ou d’une nouvelle République, le conseiller local met au défi les auteurs de ces préoccupations déjà tranchées par la Constitution elle-même. En référence à la loi 2019-40 portant révision de la Constitution du 11 décembre 1990, il a indiqué que l’article 42 alinéa 2 a été clair. « En aucun cas, nul ne peut de sa vie, exercer plus de deux mandats de président de la République», autrement dit, ce sont les apatrides qui soulèvent encore ces questions dans le vilain dessein d’assouvir leurs intérêts. « Ce débat est clos. On n’a plus besoin de le mener». Il pointe du doigt certains politiciens qui réveillent l’attention des présidents au pouvoir. « En réalité, les populations n’ont aucun problème avec leurs dirigeants. Ce sont ceux qui ne trouvent pas leur compte qui les manipulent», dénonce-t-il. Georges Gnimadi ajoute qu’en son temps, Patrice Talon, pour régler définitivement cette question, avait suggéré un mandat unique de sept ans, mais les députés n’ont pas voulu. Il s’est alors retiré pour se conformer à l’existant.
Zéphirin Toasségnitché (Br Zou-Collines)