Louis Vlavonou, président de la 9ème Législature a été investi dans ses fonctions ce jeudi 13 avril 2023 au cours de l’ouverture de la première session ordinaire. A cette occasion, le numéro 1 de l’Assemblée nationale a prononcé un discours dans lequel il a levé le voile sur les chantiers qui attendent les députés de la 9ème Législature. Ci-dessous, l’intégralité de son discours.
Excellence Madame la Vice-présidente de la République, Grande Chancelière de l’Ordre national du Bénin,
Excellence Monsieur le Président de l’Assemblée nationale du Ghana,
Excellence Monsieur le vice- Président de l’Assemblée nationale du Niger, Mesdames et Messieurs les Présidents des institutions de la République,
Messieurs les anciens Présidents de l’Assemblée nationale,
Mesdames et Messieurs les membres du gouvernement,
Madame et Messieurs les membres du Bureau de l’Assemblée nationale,
Madame et Messieurs les autres membres de la Conférence des présidents, Honorables Députés à l’Assemblée nationale, chers collègues,
Excellences Mesdames et Messieurs les ambassadeurs et représentants du corps diplomatique,
Mesdames et Messieurs les représentants des organisations internationales, Messieurs le directeur de cabinet du président de l’Assemblée nationale et son adjoint,
Messieurs le secrétaire général administratif de l’Assemblée nationale et son adjoint,
Madame le préfet du Département de l’Ouémé,
Monsieur le Maire de la ville de Porto-Novo,
Mesdames et Messieurs les membres du Haut commandement militaire, Mesdames et Messieurs les anciens Députés,
Mesdames et Messieurs les directeurs techniques, assimilés et leurs adjoints, Monsieur le Commandant militaire de l’Assemblée nationale,
Mesdames et Messieurs les membres du Cabinet du Président de l’Assemblée nationale,
Monsieur le président du Comité des Sages de la ville de Porto-Novo,
Distingués Sages et notables de la ville de Porto-Novo,
Majestés têtes couronnées, chefs religieux et chefs traditionnels,
Mesdames et Messieurs de la presse,
Distingués invités, Mesdames et Messieurs,
C’est le cœur plein d’une profonde émotion et en toute humilité que je prends la parole, à la suite de vos mots si agréables et de mon élévation à la dignité de Grand-Croix de l’Ordre national du Bénin.
Il me plait, à l’entame de mon propos, de rendre grâce à Dieu tout puissant, le Créateur, qui nous a permis de nous rassembler ici ce jour, jeudi, 13 avril 2023. Qu’il soit éternellement glorifié et exalté. Je voudrais ensuite exprimer ma gratitude à Monsieur le président de la République, grand maître de l’Ordre national du Bénin, à Madame la vice-présidente de la République, grande chancelière de l’Ordre national et à tous les membres du Conseil de cet ordre, pour l’honneur qu’ils me font de reconnaître en moi, le serviteur infatigable de notre pays que j’ai de tout temps aspiré à être. La sobriété de mes mots est sans commune mesure avec la profondeur de ma reconnaissance. Et, soucieux de m’interdire tout excès sur le sujet, je m’en tiens aux propos du roi Louis XIV à qui est attribuée la réflexion selon laquelle : « il est très malaisé de parler beaucoup sans dire quelque chose de trop ».
Distingués invités,
Mesdames et Messieurs,
Je vous souhaite à toutes et à tous, au nom de la Représentation nationale, de son bureau, de la Conférence des présidents et en mon nom personnel, une cordiale bienvenue au Palais des gouverneurs.
En acceptant d’effectuer le déplacement de Porto-Novo, vous honorez le Parlement béninois tout entier. J’adresse une mention spéciale à nos hôtes de marque venus des parlements des pays amis, que je salue avec chaleur, conscient des incontestables efforts qu’il leur a fallu déployer pour accomplir ce beau geste de solidarité. Je leur en sais infiniment gré.
Monsieur le président Alban Bagbin, du Parlement du Ghana et Monsieur Oumarou Yahaya, vice-président de l’Assemblée nationale du Niger, nous sommes extrêmement sensibles à votre présence à nos côtés.
Distingués invités, Mesdames et Messieurs,
L’histoire politique de la République du Bénin, depuis l’avènement du renouveau démocratique, au tournant des années 1990, a été rythmée par la tenue régulière d’élections libres et transparentes, qui se déroulent généralement dans une ambiance festive. Cette assiduité dans l’organisation des scrutins a permis entre autres, l’alternance, tant au sommet de l’Etat, qu’au niveau des différentes institutions constitutionnelles.
En ce qui concerne l’Assemblée nationale, depuis le 12 février 2023, nous en sommes à la Neuvième législature. Les élections du 08 janvier 2023 qui ont conduit à la présente mandature du Parlement, plus que toutes autres, traduisent cet attachement de notre pays à sa démocratie, dans la paix et la concorde. En effet, la campagne électorale a, comme jamais auparavant, enjambé les trois (03) occasions festives majeures marquant la fin d’une année grégorienne et le début d’une autre : la célébration de la nativité, de la saint Sylvestre et du nouvel an. Mais au-delà, en donnant lieu à une offre politique plurielle, cette campagne a été l’occasion d’une belle et pacifique animation de la vie politique à travers les villes et campagnes de notre pays. En consacrant le retour de l’opposition à l’Assemblée nationale, les résultats de ces élections traduisent la pertinence de notre modèle politique et honorent, par la diversité des membres de la Représentation nationale, l’espace de débat qu’est l’institution parlementaire. Les efforts d’inclusion auxquels les principaux acteurs politiques et institutionnels de notre pays ont consacré temps et énergie depuis plusieurs années, font mieux que porter leurs fruits. Non seulement, ils satisfont les attentes de décrispation du paysage politique mais encore, ils le renforcent et le révolutionnent même. En effet, la révision constitutionnelle du 07 novembre 2019, suivie de la réforme du système partisan et de celle du Code électoral, sont des avancées indéniables. Ainsi, l’abolition de la peine de mort, le principe d’une meilleure représentation du peuple par les femmes, l’avènement d’un poste de vice-président de la République ou encore la création de la Cour des comptes pour ne citer que ces innovations, ont été consacrés dans la Constitution. Ensuite, la Charte des partis politiques, le statut de l’opposition ou la loi portant financement public des partis politiques sont venus compléter cet arsenal, avec pour point d’orgue, le Code électoral. Ce dernier texte prescrit la dévolution systématique d’un siège par circonscription électorale au profit des femmes. Cette discrimination positive a débouché sur la présence de vingt-neuf (29) femmes sur les cent-neuf (109) députés qui composent notre Assemblée nationale, faisant passer la représentation des femmes au sein de l’institution de 7% en 2019, à plus de 26% en 2023. Ces 7 chiffres consacrent un bond de 19% des femmes parlementaires, une première dans notre pays.
Je voudrais rendre un hommage mérité à mes collègues députés des Septième et Huitième législatures dont l’esprit de sacrifice et le sens des responsabilités ont contribué à l’avènement de ces différentes lois. Le monde condamne selon ses critères, ses duplicités et ses machinations. Mais n’ayons pas peur : notre innocence témoignera pour nous au moment opportun. En attendant ce moment, l’épreuve des vaines critiques peut durer et perdurer avec des crises dans notre vie. Avoir le courage de la surmonter, c’est faire preuve d’audace, de foi et d’espérance. Aujourd’hui, justice vous est rendue car, nous avons désormais la preuve que les réformes initiées ne visaient à exclure aucune entité mais tendaient plutôt à davantage de cohérence et de responsabilité dans l’action politique. C’est aussi le lieu de saluer la vision et la constance du président de la République, Monsieur Patrice Talon, qui est resté attaché à l’idéal de réforme, en dépit des incompréhensions et des doutes.
Distingués invités,
Mesdames et Messieurs,
La Neuvième législature de l’Assemblée nationale du Bénin que j’ai l’honneur et le privilège de diriger est marquée de deux (02) signes distinctifs majeurs : d’une part, son caractère transitoire et d’autre part, les espoirs et enjeux dont elle est porteuse. En effet, nous disposons de moins de trois (03) années pour tenir notre pays prêt, tant en matière législative, qu’en matière de contrôle de l’action gouvernementale, pour les élections générales de 2026 et leurs suites. A cet égard, je ne doute pas que la configuration plurielle de notre Assemblée fait déjà d’elle, un pilier de co-construction et de renforcement du modèle politique que se veut notre pays, depuis l’historique conférence des forces vives de la nation. Sous mon impulsion et avec le concours de toutes les sensibilités représentées, je suis convaincu que nous travaillerons en bonne intelligence pour incarner et illustrer le laboratoire de la démocratie en Afrique dont notre pays nourrit l’ambition de conserver le statut. A cet effet, je réitère à mes chers collègues députés de la Neuvième législature, mes sincères remerciements pour avoir porté leur choix sur ma personne, afin de présider notre institution. Encore plus que par le passé, je m’engage solennellement, à la conduire conformément aux normes républicaines et en bon père de famille. Je me tiendrai, aux côtés de chacun de mes cent-huit (108) collègues, sans distinction entre majorité et minorité parlementaire mais dans l’intérêt exclusif de notre peuple et de notre pays.
Je m’efforcerai de jour comme de nuit, dans mes rapports avec chacun, de discerner entre les considérations politiques, administratives et personnelles. Je ferai autant que possible appel aux vertus de la concertation et de la consultation. Je tâcherai en permanence d’être équitable, de faire preuve de disponibilité, de prendre en compte les diverses contributions et de rester attentif aux préoccupations des uns et des autres.
En retour, j’espère que chaque député de la majorité parlementaire, tout en soutenant légitimement l’action du gouvernement, saura laisser à ses collègues de la minorité, la possibilité d’exprimer et de soutenir librement leur opinion, fût-elle radicalement différente.
J’espère aussi que les députés de la minorité parlementaire ne s’arc-bouteront pas dans une opposition systématique, voire stérile.
Honorables députés à l’Assemblée nationale, chers collègues,
Les chantiers qui nous attendent sont très nombreux et très importants pour que nous nous dispersions en de vaines tensions. Ils nous mettent face aux défis d’un monde moderne qui évolue et se transforme à vive allure. Nous ne devons manquer aucun rendez-vous et ma foi en nos chances de succès est grande, au regard de la diversité de nos profils comme de nos parcours mais aussi et surtout, en raison de notre lien ombilical avec notre cher pays, le Bénin.
Au titre de ces chantiers, il me parait capital que nous restions concentrés sur les missions constitutionnellement dévolues à notre institution que sont : le vote de la loi, le contrôle de l’action du gouvernement et la représentation du peuple.
Sur ces trois (03) axes fondamentaux, mon souhait le plus ardent est que chacun de nous, consciencieusement et en toute responsabilité, travaille de façon résolue et assidue à honorer la confiance placée en nous par nos mandants. De même que la législature qui vient de s’achever a été marquée par de grands accomplissements, de même, celle qui commence promet d’être riche et fructueuse, et je sais pouvoir compter sur votre engagement, votre dévouement et votre disponibilité en vue de voter des lois utiles à notre pays et au peuple qui nous a momentanément confié une parcelle de sa souveraineté.
Ainsi, dans un esprit de concertation, nous pourrions courageusement envisager de porter à la Constitution, les retouches qui s’imposent, en vue de son amélioration constante, tout en conservant les fondamentaux, notamment l’option républicaine et démocratique et la limitation à deux (02), du nombre de mandats du Président de la République. Les réflexions relatives à la modification si nécessaire de la loi organique relative aux lois de finances pourraient aussi être menées, en vue de garantir une participation encore plus importante de l’Assemblée nationale à l’orientation et aux autres phases du processus budgétaire. De même, il est impérieux que nous votions, bien en amont de l’effervescence qui caractérise les scrutins, une nouvelle loi portant cartographie électorale, afin d’actualiser la liste, le positionnement et au besoin, le nombre d’électeurs des centres et postes de vote sur toute l’étendue du territoire national.
A cette fin, une nouvelle version de la loi sur les unités administratives locales qui corrige les insuffisances relevées lors de la mise en œuvre de celle qui est en vigueur, s’impose comme un nécessaire préalable. Par ailleurs, au plan du fonctionnement de l’Assemblée nationale et à la suite des recommandations de la retraite d’imprégnation et d’immersion organisée à notre profit il y a un mois, une nouvelle modification du Règlement intérieur de notre institution pourrait être adoptée, notamment pour renforcer le nombre et le rôle des commissions permanentes, préciser les dispositions ambigües, procéder à l’intégration de la jurisprudence de la Cour constitutionnelle ou encore, créer de nouvelles structures au sein de l’administration parlementaire.
Conscient que le président de la République ne manquera pas de nous saisir des projets de loi qui lui paraîtront pertinents, je vous invite chers collègues, à initier, dans le respect des règles de recevabilité, les propositions de loi ou de résolution que vous jugerez opportunes.
Enfin, que dirions-nous du projet de Code d’éthique parlementaire devenu un arcane et resté dans les tiroirs de la huitième législature ? En effet, voulant faire de nous des députés de type nouveau, dignes, très respectés dans la société, méritant le titre d’honorable et prêts au sacrifice, nous n’y avons pas pu : ce n’est la faute à personne. C’est une responsabilité individuelle et collective mais c’est le moment de revenir à la charge par un sursaut d’orgueil.
Sur le chantier du contrôle de l’action gouvernementale, comment perdre de vue qu’il est la part la plus exigeante de la mission attendue des députés que nous sommes ! Vigiles de la République, et vigies de la démocratie, nous sommes appelés à surveiller, scruter dans leurs méandres, les actions de l’exécutif pour nous assurer que l’intérêt du citoyen représenté est préservé dans chaque choix opéré.
Nous avons la possibilité de recourir d’une part, aux moyens individuels que sont les questions écrites, les questions orales et les questions d’actualité ; d’autre part, aux moyens collectifs que sont entre autres, l’interpellation, les missions d’information des commissions permanentes et les commissions parlementaires d’information, d’enquête et de contrôle.
Le début de la Neuvième législature a déjà été marqué par quelques questions, laissant présager que les députés qui la composent ne se priveront pas d’y faire appel.
Pour ma part, je voudrais rassurer toute la classe politique que je jouerai de façon détachée mon rôle de courroie de transmission pour ce qui est des questions, que je ferai programmer conformément aux dispositions du Règlement intérieur, de même que je jouerai celui d’arbitre en lien avec les organes collégiaux, pour ce qui est des modes collectifs, en tenant compte des équilibres politiques et budgétaires à respecter.
Par ailleurs, en matière financière, il sera mis sur pied une commission chargée de définir avec précision et de systématiser les modalités pratiques de l’examen en commission et du débat en plénière sur les décrets de ratification des accords de financement, ainsi que des rapports trimestriels d’exécution du budget.
Enfin, dans la même dynamique, les règles de traitement diligent des pétitions de nos concitoyens et de production du feuilleton prévu à cet effet, pour les renseigner sur l’issue de leurs initiatives, seront au menu de nos travaux au cours de la législature.
Abordant le chantier de la représentation, je voudrais rappeler la formule que l’Abbé Pierre, membre de l’Assemblée constituante française en 1945, a passée à la postérité : « je ne suis pas un homme politique. Je ne connais pas grand-chose de la politique, mais ce que je veux exprimer ici, ce sont certains sentiments de courage et d’honnêteté ».
La fonction parlementaire, dans sa composante de Représentation, appelle absolument l’élu du peuple à se montrer humble, quel que soit son parcours ; libre pour échapper à tout mandat impératif ; courageux pour exprimer ses idées ; honnête pour reconnaître le mérite de l’autre, même lorsque leur vision politique les oppose. C’est dire qu’en tant que représentants du peuple, nous devons incarner quotidiennement, par notre posture, nos actes, et nos discours, les plus hautes valeurs de la République. Nous nous devons d’être des citoyens engagés et exemplaires. A cet égard, je ferai en sorte que l’initiative qui m’est chère, d’un Code d’éthique et de déontologie du député béninois, connaisse un aboutissement heureux au cours de cette législature. Il y va de notre indice de redevabilité. Mais au-delà de l’attitude générale qui est attendue de nous, nous devrions donner à la reddition des comptes sa pleine dimension.
Ainsi, en plus de l’animation individuelle et collective du terrain que nous assurons, je me fais le devoir de continuer d’accompagner le formidable outil de visibilité que représente la chaine de télévision du parlement créée au cours de la huitième législature et dont je profite de cette solennelle occasion, pour annoncer le lancement officiel des programmes ce jour.
La Télévision Hémicycle qui est au service du peuple tout entier à travers la communauté parlementaire, est disponible en clair sur le 14 canal 4 de la télévision numérique terrestre (Tnt). Offrez-vous le plaisir de prendre connaissance de la grille de ses programmes et vous aurez la primeur de l’information relative à l’Assemblée nationale mais aussi, accès à une diversité d’autres questions d’envergure nationale et internationale.
Distingués invités, Mesdames et Messieurs,
La Neuvième législature débute dans un contexte géopolitique mondial marqué par de grandes incertitudes. Ce contexte est caractérisé, entre autres, par un phénomène de redistribution des pouvoirs entre superpuissances mondiales et un ébranlement structurel des alliances traditionnelles, faisant le lit à une crise généralisée de la démocratie. C’est le cas du conflit russo-ukrainien qui nous tient en haleine depuis plus d’un an, et dont la multiplicité des acteurs en présence témoigne des enjeux sous-jacents. Il en est de même des difficultés aussi diverses qu’inédites auxquelles reste confrontée l’humanité, et qui contribuent à fragiliser davantage la paix au sein des nations et dans le monde. Je pense notamment aux changements climatiques, au déclin continu de la biodiversité, à la montée des fondamentalismes religieux, à l’épuisement des ressources en eau potable, autant de maux dont les causes sont souvent multiples et se distinguent par leur complexité et leur caractère transnational.
Ces problématiques constituent pour l’humanité tout entière, de grands sujets de préoccupation qui nécessitent que l’on y apporte des solutions multilatérales et transversales, à travers l’amplification et l’adaptation des canaux de coopération. C’est pourquoi, j’en appelle à une intense coopération interparlementaire, dont les prémices prendront corps au sein des nombreux réseaux parlementaires, véritables creusets de réflexion et de projection de la vision des élus sur les grands enjeux de notre temps. Cette réflexion et cette vision seront ensuite confrontées aux points de vue des parlementaires d’autres pays puis peaufinées. A cet effet, je m’engage à porter la position du Parlement béninois, confiant en le soutien de mes collègues de la sous-région ouestafricaine à laquelle appartiennent notamment le Ghana et le Niger ici représentés.
Les différentes réunions des Organisations interparlementaires dont nous sommes membres, seront autant d’occasions et de tribunes pour afficher et faire valoir nos positions concertées. Je mettrai également un point d’honneur au renforcement de nos relations de coopération avec les Parlements du monde entier, entre autres, à travers l’actualisation et le renforcement des groupes interparlementaires d’amitié. Il est en effet, tout simplement inconcevable que le Bénin évolue en vase clos.
Honorables députés à l’Assemblée nationale,
Chers collègues,
A un pas de la Dixième, au regard des dispositions de la Constitution telle que révisée en 2019, la Neuvième législature qui, comme je l’ai dit tantôt, est un mandat de transition, se présente comme un pont entre le second quinquennat du Président Patrice Talon et l’année électorale de 2026, qui verra se tenir trois (03) consultations importantes : d’abord, les élections couplées législatives et communales et ensuite, l’élection présidentielle. Il me plait de souligner que, de la pertinence de l’action politique que nous allons déployer au cours de ces trois (03) années transitoires, dépendront les options futures. Cela exige de nous un travail ardu et passionné sur le chantier de la sécurisation des réformes, de leur mise en œuvre honnête, de leur évaluation et de leur enrichissement. C’est la raison pour laquelle, en entrant officiellement, à l’occasion de cette cérémonie d’investiture, dans les fonctions auxquelles m’appelle la charge que vous m’avez confiée, comme il y a quatre (04) ans, je mesure l’ampleur des attentes et le combat que nous allons devoir livrer, au besoin, le dos au mur, pour sortir la tête haute. Je suis heureux de pouvoir compter, dans l’accomplissement de cette exaltante mission, sur une administration parlementaire disponible et riche de femmes et d’hommes à la compétence éprouvée et à l’engagement total. Le syndicat, au-delà du rôle exclusif de défense des droits ainsi que des intérêts matériels et moraux collectifs et individuels de ses mandants, doit se départir de l’anarcho-syndicalisme et doit se tourner résolument vers les nouvelles techniques de négociations pour l’atteinte de ses objectifs. Pour le moment, le Synapa est déjà dans cette optique et je félicite son secrétaire général pour son leadership ; pourvu que ça dure !
Honorables députés à l’Assemblée nationale, chers collègues,
Avec l’achèvement imminent de la mise en place des différents organes, la Neuvième législature, prendra définitivement son envol. Je nous exhorte tous, à consacrer à ce nouveau départ, énergie, engagement et disponibilité. Le Bénin est Un et la nation béninoise, Une. C’est pourquoi, au-delà de nos diverses sensibilités politiques, nous devons nous battre ensemble pour relever les défis de notre législature. Il s’agit du Bénin. Il s’agit de notre peuple. Au demeurant, la devise de notre pays nous invite à la Fraternité dans la Justice et dans le Travail. Mettons-nous donc résolument au travail avec générosité, pour inscrire en bonne place, la Neuvième législature dans les annales de l’histoire parlementaire. J’ai le ferme espoir que nos actions feront date. Je sais que nous le pouvons et en notre nom à tous, j’en fais la promesse.
Distingués invités,
Mesdames et Messieurs,
Avant de terminer mon propos, je tiens à saluer les actions méritoires de mes quatre (04) prédécesseurs au perchoir de l’Assemblée nationale dans sa version actuelle. Sans rien occulter à la place devenue mythique du regretté prélat catholique, Monseigneur Isidore de Souza, je mettrai sur pied une équipe mixte chargée de préparer des mélanges en hommage aux Présidents Adrien Houngbédji, Bruno Amoussou, Kolawolé Antoine Idji et Mathurin Coffi Nago. Et pourquoi pas, sans avoir été porté au perchoir, revisiter la vie d’une figure emblématique de notre parlement, Madame Rosine Vierra Soglo ? Il est temps que leur passage respectif à la tête de l’institution soit décrypté, à l’aune du recul historique, des témoignages de leurs contemporains et d’une rigoureuse analyse pluridisciplinaire. Au Bénin, nous aimons célébrer les morts ; ce n’est pas une mauvaise chose en soi. Cependant, changeons de paradigme et commençons par reconnaitre les actes méritoires de nos proches en les célébrant de leurs vivants. A présent, de tout cœur, je vous réitère à toutes et à tous, mes profonds remerciements pour votre présence à cette cérémonie d’investiture.
Mes remerciements vont particulièrement à vous, Madame la vice-présidente de la République et à vous, cher ami Alban, ainsi qu’aux différentes délégations venues nous exprimer leur solidarité. Je tiens aussi, puisque nous sommes en plein dans la dernière décade du mois de ramadan, à encourager nos frères et sœurs musulmans, à « resserrer leur pagne », tel que le prescrit l’enseignement religieux et à redoubler d’effort dans les actes d’adoration.
Après la célébration, il y a quelques jours à peine, de la fête de Pâques, je crois sincèrement que la multiplication des heureuses conjonctions n’est pas le fait d’un quelconque hasard mais plutôt, le signe que la Providence divine, celle-là même qui ne m’a jamais fait défaut, nous est favorable.
Que les différentes prières et invocations rejaillissent sur chacun d’entre nous, sur le Président de la République, sur notre cher pays, le Bénin et sur l’humanité tout entière. 19 Plus qu’un simple constat, c’est une exhortation à poursuivre la marche vers l’atteinte des objectifs humains terrestres et célestes.
Pour ce faire, il faudra persévérer dans l’amour de Dieu dans la culture du bien en soi et dans la valorisation des autres. Ce sont là les chemins de notre justification véritable. Nous pouvons y trébucher, mais jamais nous avouer vaincus. L’endurance est la vertu des forts.
Vive l’Assemblée nationale,
Vive le Bénin,
Je vous remercie.