Le 2ème Sommet citoyen ouest-africain sur la bonne gouvernance, l’alternance et la démocratie, du samedi 10 juillet 2021 à Cotonou, a été marqué par une déclaration forte. Le président Patrice Talon s’est engagé fermement à se limiter à ses deux mandats constitutionnels. Pour autant, le chef de l’Etat ne veut donner de leçon à personne, et demande aux jeunes de convaincre les autres chefs d’Etats.
« Je mesure la portée du relais et devant vous, je vais m’engager, et je vous prends à témoin, pour passer ce relais, le troisième dimanche de mai 2026, à celui qui aura la confiance du peuple béninois. Je voudrais vous garantir que je demanderai même une dérogation au protocole d’Etat pour que ce symbole de l’alternance que vous venez de me remettre fasse partie des éléments du rituel de passation de charges ». Ce sont les mots prononcés par le président Patrice Talon, samedi 10 juillet 2021 à Cotonou, à l’occasion du 2ème Sommet citoyen ouest-africain, sur la bonne gouvernance, l’alternance et la démocratie. Prenant le relais symbolique de deux mandats transmis par les participants à la rencontre, le président de la République s’est engagé à passer le témoin au terme du mandat en cours en 2026. « Il convient de limiter les mandats. Quand on fait la balance –les avantages et les inconvénients – l’évidence est claire. Limiter les mandats est, à tous égards, au profit du peuple, plutôt que de laisser les uns et les autres rester éternellement dans la fonction. Vous avez absolument raison de prôner l’alternance. Je m’en soucie pleinement et je m’engage devant vous à la défendre, à en être témoin », a ajouté l’actuel locataire du palais de La Marina. Dans ce cadre, il a invité les organisateurs du Sommet à ne pas trop le citer dans la promotion de l’idéal de passation de témoin car il le respectera. Patrice Talon s’est également dit, fier et honoré de défendre sur la terre béninoise « cette vertu qu’on attend des gouvernants de ne pas se prendre pour Dieu tout puissant, l’Eternel ». En lui remettant le symbole, le Professeur David Dossey, coordonateur des Universités sociales du Togo, a rappelé à l’attention de tous que la « Constitution du Bénin stipule que nul ne peut en aucun cas faire plus de deux mandats dans sa vie ». Il s’est aussi dit étonné que malgré l’adoption en 2001 du Protocole additionnel sur la bonne gouvernance et la démocratie par les chefs d’Etat et de gouvernement de la Cedeao, nous assistons à un recul démocratique ces dernières années. Aussi, a-t-il dénoncé le « virus » du 3ème mandat, une nouvelle forme de coup d’Etat qui a atteint l’Afrique de l’Ouest et bouscule la vie des Nations.
Wilfrid Noubadan