(Il promet d’intenter un procès à l’avocat)
Le procès Aïvo engendrera un autre dans les tout prochains jours. En effet, après l’audience qui porte la condamnation de Frédéric Joël Aïvo, Me Jeacques Bonou, avocat à Bobigny en France, dans une interview à la presse a cité le professeur en Théorie du droit à l’Université d’Abomey-Calavi Léon Djossè. Il disait : « Vous allez constater qu’il y a une méchanceté dans le cœur des Béninois qui pousse à l’extrême. On peut supposer que si vous êtes adversaires et que votre adversaire est tombé, que vous ayez quand même un regard humaniste (…). Vous avez vu les témoignages, il y a des propres collègues du professeur dont un certain Djossè Léon, plus un responsable de décanat qui ont envoyé un courrier à la Cour décrivant tout et le contraire de ce que le professeur Aïvo est. Heureusement que la défense a su réagir et a amené d’autres attestations de moralité à l’international pour faire taire ce qu’ils ont imaginé. Mais on peut comprendre que le gouvernement, la Criet et certains collègues de la Fac de droit avaient l’ambition de voir disparaître le professeur Aïvo du paysage politique ». Froissé dans son propre amour par les déclarations de l’avocat, Léon Djossè a fait dans la soirée du lundi 13 décembre 2021 une déclaration. Ci-dessous publiée des extraits de sa réaction.
« Le lundi 6 décembre 2021, j’ai été personnellement cité par un des conseils du professeur Joël Frédéric Aïvo, comme un proche du professeur ayant écrit à la Criet pour nuire à la personnalité du professeur. Ces déclarations qui sont d’une extrême gravité méritent qu’on situe le contexte, qu’on tire les conséquences et qu’on procède à une analyse approfondie. Venons à présent au contexte! Le mardi 23 novembre 2021, j’ai été approché par les éléments de la Brigade économique et financière pour une enquête de moralité sur la personne du professeur Aïvo. Très tôt, j’ai opposé un refus. Les éléments de la Brigade économique et financière m’ont rassuré de l’anonymat de ma déclaration. J’ai accepté de témoigner de la bonne moralité d’un collègue de la faculté de droit. Quelles sont les questions qui m’ont été posées? Première question, quelle est la caractélogie de la personnalité du professeur Joël Aïvo? J’ai répondu que le professeur Joël Aïvo aime être un chef. Il est un leader. Il aime le militantisme politique. Ça se voit depuis le Lycée Béhanzin où je l’ai connu. J’ai dit que c’est sa personnalité et on ne peut rien lui reprocher. C’est son être qui est comme cela. La deuxième série de questions a porté sur les rapports que j’ai eus avec lui à la faculté de droit. Deux situations m’ont permis de le connaître. La première est relative à l’élection du doyen de la Faculté où il est venu solliciter mon suffrage. Je lui ai dit: « J’ai déjà promis mon suffrage au professeur Salami. Je ne voudrais pas jouer avec ma conscience. Je préfère le lui dire. » La seconde situation a porté sur une question d’épreuve. C’est le recteur qui a arbitré et j’ai commencé par remettre mes épreuves. La troisième série de questions traite de la moralité du professeur Joël Aïvo. J’ai affirmé noir sur blanc qu’il est de bonne moralité, qu’il est un collègue travailleur et consciencieux. On m’a demandé quelles sont ses sources de revenus ? J’ai dit: « Je ne connais que le salaire. » On m’a demandé si je connais ses sources de revenus dans la politique. « J’ai dit non, je ne sais pas. Je ne connais pas ses sources de revenus.» Voilà ce que j’ai déclaré aux commissaires de la Brigade économique et financière qui m’ont posé des questions. Grande est ma surprise de voir un des conseils du professeur Joël Aïvo, en la personne de Jeacques Bonou, déclarer d’abord que j’ai écrit personnellement à la Criet; que j’ai fait des déclarations pour nuire à la personnalité du professeur Aïvo. Les conséquences de cette déclaration sont nombreuses. Le lundi 06 décembre 2021, de 22h à 05h du matin, mon téléphone n’a pas cessé de sonner. Du lundi 06 décembre jusqu’à ce jour, des gens m’appellent de la France, des Etats-Unis, de la Belgique, du Sénégal, du Mali, pour demander ce que j’ai dit réellement sur le professeur Aïvo. J’ai voulu ne pas faire ce droit de réponse, mais les sollicitations et les demandes deviennent plus nombreuses et m’imposent le devoir de répondre. Venons aux propos tenus par Me Jeacques Bonou, Conseil d’Aïvo. Premièrement, il a dit que j’ai écrit personnellement à la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme. Je réponds que je n’ai jamais écrit à la Criet. Deuxièmement, il a dit que j’ai tenu des propos pour nuire à la personnalité du professeur Aïvo. Je réponds que ce que j’ai dit du professeur Aïvo, je peux le répéter devant lui. Sa caractériologie en tant que militant politique, tout le monde peut le dire de lui. Je n’ai aucune intention de le nuire. Au contraire, dans les réponses que j’ai apportées, j’ai attesté de la bonne moralité du professeur Aïvo jusqu’à la fin de la de ma déclaration. Alors, je me demande, comment je puisse nuire par ces déclarations à la personnalité du professeur Aïvo? Le réquisitoire du procureur spécial qui circule sur internet, au niveau de l’enquête de moralité dit: « l’enquête de moralité est sans particulier pour les accusés. » Je me demande quel intérêt on a à me peindre en noir, à me noircir, à me prêter des propos que je n’ai pas tenus. Je me pose beaucoup de questions.
Analyse des propos de Me Jeacques Bonou
Venons à présent à l’analyse des propos de Me Jeacques Bonou. Je le découvre comme un maître qui, dans sa déclaration, affirme des propos d’une extrême gravité. Imaginez-vous combien de coups de fil je reçois. Imaginez-vous des coups de fil anonymes, des personnes que je ne connais pas. Toute ma famille menacée et inquiète. Je demande qu’a-t-on derrière la tête pour me noircir de la sorte. J’ose croire qu’il a mesuré la teneur de ses propos en disant que j’ai écrit à la Criet alors qu’il n’en est rien, que j’ai fait des déclarations tendant à nuire à la personnalité du professeur Aïvo. Il en est rien. J’ai attesté de ce que je connais le professeur Aïvo. J’ai dit ce que je connais de lui objectivement. Je peux le répéter devant lui. En quoi cela peut justifier les infractions qu’on lui reproche ? C’est quand même très grave. Ces accusations ne resteront pas impunies. Dès les prochains jours, Me Jacques Bonou doit répondre devant les juridictions pour démontrer en quoi j’ai été personnellement à la Criet et deuxièmement, en quoi les propos tenus nuisent à la personnalité du professeur Aïvo.
Face à ce qu’on peut appeler crime, parce que ma personnalité a été visée, j’ai été peint en noir, les collègues m’interpellent, les étudiants encore plus. Je voudrais en toute sérénité engager cette poursuite contre Me Jeacques Bonou. Pour finir, j’ai un collègue qui m’a appelé. Il m’a dit qu’il était au procès. Il disait quand on a lu que le professeur Aïvo est un militant politique et qu’il aime être chef, tout ça a gêné un peu l’assistance. Je lui ai demandé en quoi dire que le professeur Aïvo aime la politique, aime être chef, aime être meneur gène, est-ce que c’est ça qui explique les infractions qui lui sont reprochées. Et pire, il me propose d’aller voir Aïvo en prison. Je lui ai dit, je n’irai nulle part. Ma conscience est claire comme l’eau de roche. Je suis prêt à répéter les mêmes propos devant le professeur Aïvo. Je ne me reproche rien, et je n’irai pas. Je remercie tous ceux qui m’ont appelé, tous ceux qui ont cru en moi que je ne peux pas nuire personnellement à la personne du professeur Aïvo. Par conséquent, dans les prochains jours, je pense que devant les juridictions, Me Jeacques Bonou démontrera comment j’ai écrit à la Criet. Comment ces propos nuisent à la personnalité du Prof Aïvo. S’il y a un bouc émissaire, ils n’ont qu’à chercher ça ailleurs. Mais pourquoi Me Jeacques Bonou n’a pas cité le responsable du décanat qui aurait écrit à la Criet ? C’est mon seul nom qui circule sur les réseaux sociaux. Partout aux Etats-Unis, on m’appelle. Son bouc-émissaire est ailleurs.
Propos recueillis pour »Le Matinal » par Bienvenue Agbasssagan