La réforme du système partisan du Bénin est un franc succès en dépit des épreuves qu’elle a subies. C’est la lecture du professeur Gilles Gohy, sociologue, politologue et statisticien démographe. L’ancien directeur adjoint de cabinet du ministre de la communication et de la poste, estime que la transhumance politique existera toujours et n’entrave en rien la dynamique de clarification du paysage politique impulsée par la réforme du système partisan. Lire son opinion.
La démocratie avance résolument au Bénin, à la grande joie des acteurs. Ainsi, contrairement à un passé récent où la Commission électorale nationale autonome (Céna) du Bénin ployait sous des dizaines de candidatures de tous genres (sérieuses ou farfelues) et croupissait sous une tonne de difficultés inhérentes à l’organisation des élections législatives, seules huit (8) formations politiques ont réussi à déposer leurs dossiers, obéissant ainsi aux exigences du nouveau code électoral du Bénin!
Il est donc absolument nécessaire de retenir que l’objectif primordial du système partisan du Bénin est la réduction drastique du nombre de partis politiques, pour former de grands ensembles politiques promoteurs du développement national. Sur ça, l’accord des consciences est total: c’est un succès éclatant !
Au Bénin aujourd’hui, il n’y a donc que 8 partis politiques qui ont pu présenter leurs candidatures sans des alliances qui étaient assurément le mode d’existence et de fonctionnement passé.
Après le 09 janvier 2023, même si nous avons pour la neuvième (9ème) Législature, quatre (4) ou cinq (5) partis représentés à l’Assemblée nationale du Bénin, la gouvernance du bénin sous le président Patrice Talon aurait encore brillamment réussi!
Quoiqu’on en dise, la réforme du système partisan du Bénin qui en est ainsi à sa deuxième édition, a donc désormais des avantages comparatifs certains : le savoir-faire pour l’enracinement de la démocratie grâce aux élections propres et les balises tangibles fortes nécessaires à des joutes électorales inclusives, transparentes et acclamées de tous !
Après mes échanges vigoureux et mes débats virulents toutefois bourrés de fraternité, courtoisie et de politesse, au lendemain de la clôture du dépôt des dossiers, je vais encore, au risque de me faire détester un peu, marteler de nouveau ceci :
« La réforme du système partisan du Bénin est un franc succès, une réussite totale parce qu’elle a atteint son objectif principal qui n’est pas de détruire la transhumance politique, mais, d’éclaircir l’arène politique béninoise et d’assainir le paysage politique du Bénin ».
Il s’agit là d’une affirmation forte et inébranlable.
En effet, nulle part au Monde, aucun texte de loi, aucun décret, fût-il le mieux confectionné, ne peut résoudre le problème crucial de la transhumance politique qui demeure un fait social.
Il procède totalement de la nature humaine qui la supporte et de l’attribut existentiel fondamental que Dieu Tout-Puissant lui a octroyé : la Liberté d’action baséE sur le libre arbitre !
Ontologiquement, pour la reproduction sociale, une femme prête à le faire et qui décide de se marier (de se mettre en union) se dit honnêtement et toute confiante que c’est pour la vie !
On ne se met quand même pas ensemble aujourd’hui, pour se quitter demain ou après-demain: l’expression « s’unir pour le meilleur et pour le pire » me semble bien résumer l’état d’âme, le statut d’esprit qui doit prévaloir à l’entrée en union.
Il en est ainsi, a priori, de l’adhésion à un parti politique qui, comme le mariage, est un creuset fécondateur, le cadre normatif d’un vivre-commun, bouillon porteur d’espoirs (sur diverses) et d’espérances (reproduction de l’espèce, dans le temps et dans l’espace).
Pourtant, la longévité d’une union est toujours tributaire d’un faisceau de constellations dont les trames échappent souvent bien cordialement aux parties prenantes.
Celles-ci, souvent à leur corps défendant, réalisent l’occurrence des problèmes, parce que toutes les précautions objectives n’avaient pas été prises pour un long succès :
1. le blâme est-il imputable à l’une ou l’autre partie ?
2. Avait-on tout fait pour conjurer le mauvais sort, fort de la croyance selon laquelle le Visible est farouchement tributaire de l’Invisible dont il dépend totalement?
Personnellement, je ne pense point que changer de direction ou de trajectoire quand on estime s’être égaré soit une mauvaise chose, bien au contraire !
En fait, comme il est très valorisant de se sentir aimé, il est généralement très agréable de se marier, de convoler en justes noces sous des roucoulements de joie, des borborygmes effarants et des promesses souvent délirantes ou démentielles :
» Tu es la seule femme de ma vie ! »
« Tu es le soleil de ma nuit ! »
« Je ne peux plus vivre sans toi! »
…comme si un homme normal à la naissance, est déjà sûr de mourir avec ses deux testicules !
Seul le Tout-Puissant peut en décider !
Il y a donc un fossé profond de contingences, un faisceau bien aléatoire de déterminants non totalement maîtrisables a priori qui fait que seules la conscience individuelle, la conviction personnelle et la foi en la conviction idéologique cristallisent définitivement les choix.
L’idéal, c’est donc que cette union (ce vivre-commun) dure le plus longtemps possible, dans le temps et dans l’espace, à la grande joie des parties (familles) contractantes.
Les chanceux en union (vivre-ensemble) s’unissent ainsi pour la vie, avec des hauts et des bas, sans que l’éternité soit un facteur dirimant à la vie matrimoniale réussie.
Tout est donc question de choix de vie, des attentes déçues ou réalisées, mais, surtout de perspectives d’avenir : on commettrait donc une lourde erreur en jugeant péremptoirement ceux qui se séparent ; en se muant en oiseaux de mauvais augure ou en impénitents objecteurs de consciences !
Même ceux qui vouent une admiration béate au système matrimonial occidental, ne me contrediront pas ceci : la transhumance politique existe partout, même aux États-Unis d’Amérique, simplement parce que chacun est totalement libre de choisir. On peut aisément détester demain ce qu’on a adulé aujourd’hui de sorte qu’on réalise finalement que tout finit par finir : c’est de l’exercice du libre arbitre dont il s’agit fondamentalement ici !
Même actuellement, Madame Liz Cheeney, née Républicaine parce que fille du puissant Républicain Dick Cheeney de forte mémoire, manifeste bruyamment sa sympathie avérée pour les Démocrates aux États-Unis d’Amérique.
Cette dame respectable et bien charismatique, estime effectivement que la manière dont les Républicains envisagent d’animer la politique américaine, n’est pas de nature à servir et maintenir le vivre-ensemble harmonieux de tous les Américains. Liz Cheeney n’est pas pour autant une mauvaise Américaine, bien au contraire !
Liz Cheeney est plutôt une digne Américaine de la Grande Amérique que son pourfendeur (l’ancien Président américain) réclame aussi fortement, paradoxalement !
Le Système Partisan du Bénin qui, comme on le voit, ne peut pas empêcher la transhumance politique a, par contre, totalement atteint son objectif principal : éclaircir le paysage politique béninois et en assainir le jeu, ses enjeux étant bien indiscutables : la plus large participation citoyenne possible à la vie nationale béninoise, démocratique, au demeurant !
La livraison de ce Système Partisan est désormais si savoureuse qu’elle en est à sa seconde édition : peut-on logiquement parler d’échec à propos d’un match qui s’est renouvelé avec grand enthousiasme et total optimisme, à mon grand bonheur ?
Assurément non !
En fait, j’applaudis vigoureusement depuis : on doit effectivement à la Réforme du Système Partisan du Bénin, le retour en force du dinosaure politique dans l’arène de la même épithète: l’ancien Parti du renouveau démocratique (Prd) dont la densité de la sagesse permet aujourd’hui d’envisager allègrement les fatidiques 10% qui étaient auparavant fatals à son échec à l’entrée au Parlement du Bénin (8ème Législature).
Ce sort lui est désormais conjuré et c’est avec grand enthousiasme que j’attends personnellement l’entrée triomphale des caciques du Prd sous la bannière de l’Up Le Renouveau de toute vigueur !
Quand on sait d’où on vient et qu’on connaît parfaitement bien où l’on va, on a toujours le vent en poupe et toute la machine ronronne un chaton, exactement comme maintenant !
Non, la réforme du Système Partisan du Bénin n’a pas échoué : ayant réussi, elle a plutôt le vent en poupe avec des lendemains étincelants de vitalité et scintillants de dynamisme.
C’est ce que j’ai encore pensé !
Professeur Gilles Gohy !