Les informations faisant état d’un large renouvellement des locataires du palais des gouverneurs se confirment à petit feu. Les récentes déclarations des députés Augustin Ahouanvoèbla et Rachidi Gbadamassi en disent long sur l’élan de renouvellement du personnel politique au niveau des institutions politiques. Une dynamique impulsée par Patrice Talon qui, en dépit des résistances et oppositions, fait son petit bonhomme de chemin.
Le renouvellement des acteurs au niveau des pouvoirs et chapelles politiques suit progressivement son cours. La culture de ‘’quitter les choses’’ est loin d’être la chose la mieux partagée en politique. C’est en effet une Lapalissade que la culture de la démission n’est pas une qualité en vogue dans le rang des acteurs politiques investis de certaines charges et jouissant de certains privilèges en raison de leur fonction ou statut. Désormais, ce mythe de l’inamovibilité de certains acteurs politiques est en passe d’être brisé. En tout cas, qu’ils soient sincères ou non dans leurs récents propos, Augustin Ahouanvoèbla et Rachidi Gbadamassi en ont désormais donné la preuve. Au travers de leurs déclarations qui laissent entrevoir ou envisager la possibilité de leur éviction de la liste des candidatures aux prochaines élections législatives, on est en droit de conclure que les lignes bougent désormais dans la sociologie politique. Cette dynamique de renouvellement et de rajeunissement de la classe politique, a été longtemps appelée de tous les vœux sans une véritable concrétisation. Véritable ironie du sort, les cadors de la scène politique qui clament haut et fort à qui veut les attendre, leur volonté et détermination à passer la main à la génération montante, n’ont jamais posé des actes pour concrétiser cet engagement. Au demeurant, ils travaillent à manipuler la jeunesse qui de son côté, ne semble pas prendre toute la mesure de l’enjeu. La réforme du système partisan a sonné le déclic dans la déclinaison de cette vision. Cette réforme, en même temps qu’elle a opéré une clarification du paysage politique, était en effet attendue pour induire un renouvellement du personnel politique qui a caporalisé l’espace depuis l’avènement du renouveau démocratique au point de faire ombrage à l’émergence de la jeune génération. Du coup, ce qui s’observe depuis quelques temps avec les annonces des députés carriéristes qui préparent leurs militants à toute éventualité, est inédit et sonne comme une révolution dans la mentalité collective.
Patrice Talon à la manette
Patrice Talon qui reste le principal artificier de la réforme du système partisan, déroule sereinement sa feuille de route pour ce qui est de son ambition d’injecter du sang neuf aux organes politiques. Déjà, lors des élections législatives du 28 avril 2019, le chantre de la rupture a brisé des tabous en faisant positionner sur les listes des deux partis politiques soutenant ses actions (l’Union progressiste et le Bloc républicain, Ndlr), des jeunes qui, au regard des pratiques courantes, ne pouvaient jamais rêver de porter la prestigieuse écharpe parlementaire avant un certain âge. La même dynamique a été poursuivie, voire renforcée lors des élections municipales et communales du 17 mai 2020, à l’issue, une frange importante de jeunes siège aujourd’hui au sein des conseils communaux et municipaux, toute chose qui relevait d’une pure utopie dans un passé récent. Homme de défis, Talon a brisé le mythe de l’impossible en politique au point de contraindre certains acteurs qui pensaient avoir le titre foncier de certaines fonctions politiques, à envisager l’hypothèse de leur éviction. Déjà à l’Union progressiste, le récent renouvellement du présidium de parti avec le départ de quatre figures de proue du parti, révèle tout l’engagement et toute la détermination du Chef de l’Etat à faire bouger les lignes et imprimer de nouvelles valeurs et vertus aux acteurs politiques.
Gabin Goubiyi