Une trentaine de pays membres du Comité permanent inter-Etats de lutte contre la sècheresse dans le Sahel (Cilss) participe depuis hier lundi 21 novembre 2022, à Cotonou, à une concertation régionale sur le bilan de mise en œuvre des Plans nationaux de réponses (Pnr) 2021-2022. Cela, en vue de tirer les enseignements et identifier les défis à relever.
Les pays membres du Comité permanent inter-Etats de lutte contre la sècheresse dans le Sahel (Cilss) font depuis hier lundi 21 novembre 2022, à Cotonou, le bilan de la mise en œuvre des Plans nationaux de réponse 2022. Globalement, retient Soukeyna Chimère Diaw, Coordonnatrice régionale du projet d’amélioration de la gouvernance, de la résilience de la sécurité alimentaire et d’agriculture durable au Sahel et en Afrique de l’Ouest, il y a de bonnes appréciations par rapport à la mise en œuvre des Plans nationaux de réponse en terme de budget mobilisé en lien avec les alertes. « C’est la première fois que je vois des taux d’exécution financière assez intéressants jusqu’à 75%. Cela, parce qu’on avait la difficulté de mobilisation de ressources », s’est réjoui Soukeyna Chimère Dia. Elle avance que le Cilss, appuyé par les Partenaires techniques et financiers, accompagne les pays à sortir de la vulnérabilité des ménages, de l’insécurité alimentaire et nutritionnelle. Pour l’année 2021-2022, fait-elle savoir, les États membres du Cilss ont été confrontés à une situation et les décideurs ont été alertés pour la prise en charge des personnes vulnérables à l’insécurité alimentaire et vulnérable. Pour elle, la concertation permettra d’évaluer jusqu’à quel niveau les ressources ont pu être mobilisées pour répondre aux Plans nationaux de réponse. « Des plans ont été élaborés avec des budgets colossaux et on se demande si les pays arrivent à mobiliser toutes ces ressources pour le dérouler et jusqu’à quel, niveau ces plans ont pu être exécutés et quels sont les défis qui restent et les contraintes pour pouvoir continuer à alerter », a-t-elle précisé. Le Mali selon Guindo Yaya, chef de département prévention et gestion des crises alimentaires au Commissariat à la sécurité alimentaire du Mali, n’a pas pu mobiliser les fonds nécessaires pour la mise en œuvre de son Plan de réponse national du fait de l’embargo sur le pays. Environ 65% de la cible ont été couvertes. Cependant, il a tenu à louer les efforts du gouvernement de la transition malienne qui se bat comme il le peut pour la mise en œuvre de ce plan. Cette réunion s’est déroulée en présentiel sous la modération de la Coordonnatrice régionale du projet d’amélioration de la gouvernance, de la résilience de la sécurité alimentaire et d’agriculture durable au Sahel et en Afrique de l’Ouest. Outre les experts du Cilss et du Secrétariat du club du Sahel et de l’Afrique de l’Ouest, les structures nationales en charge de la coordination et de la gestion des réponses des pays du Cilss et autres participent également à la concertation.
Odi I. Aïtchédji
Quelques impressions
Emilien Bakoné, Secrétaire exécutif du Conseil national de sécurité alimentaire du Burkina Faso : « Pour 2022, 3.400.000 personnes ont bénéficié du Plan de réponse »
« Pour 2022, 3.400.000 personnes ont bénéficié du Plan de réponse et de soutien aux populations vulnérables à l’insécurité alimentaire et à la malnutrition au Burkina Faso. Son coût est de plus de 267 milliards de francs Cfa avec un taux de réalisation financier de plus de 75%. Entre autres actions phares mises en œuvre, dans le cadre de ce plan, il y a eu la mise à disposition des populations des vivres, les questions de transfert monétaire et des actions en lien avec le domaine de la protection des moyens d’existence ou des moyens de production ont été mis à la disposition des personnes vulnérables, notamment des intrants, des productions agricole et animale. Cependant, l’accessibilité des zones pour les différentes interventions du fait de la situation sécuritaire du pays demeure une préoccupation majeure. Pour juguler cette difficulté, nous avons fait un partenariat avec le système des Nations-Unies pour le transport aérien qui nous aide avec les Forces de défense et de la sécurité pour convoyer ces vivres. »
Nicole Mansis, Directrice de la concertation et de la gestion des crises alimentaires au Sénégal : : « … Chaque ménage bénéficie d’un montant de 80.000 francs Cfa en une seule distribution »
« La particularité du Plan de réponse 2022 du Sénégal, est que l’Etat sénégalais a mis en place le Programme de transfert exceptionnel où il s’agit d’aller en assistance alimentaire par le biais de transfert monétaire à 542.956 ménages répartis sur l’ensemble du territoire national et chaque ménage bénéficie d’un montant de 80.000 francs Cfa en une seule distribution. Néanmoins, les partenaires tels que le Pam, la Fao sont venus en appoint aux populations qui étaient beaucoup plus en crise pendant la période de soudure. Pour 2022, le taux d’exécution est plus de 90%. Le travail continue. Les ménages qui n’ont pas encore reçu le transfert étaient confrontés à des problèmes techniques liés à leur téléphone. Mais le travail continue pour que l’ensemble des ménages ciblés bénéficient de cette assistance.
Guindo Yaya, chef de département prévention et gestion des crises alimentaires au Commissariat à la sécurité alimentaire du Mali : « L’embargo qui a été mis sur le pays n’a pas permis de mobiliser les fonds nécessaires »
« A la date d’aujourd’hui, on a pu assister 1.191.572 personnes sur les 1.841.067 personnes que le Plan national de réponse devrait prendre en compte. L’embargo qui a été mis sur le pays n’a pas permis de mobiliser les fonds nécessaires pour couvrir l’ensemble du territoire national. »
Propos recueillis par O. I. A.