Le gouvernement veut moderniser les pratiques de traitement des corps des défunts. C’est à cet effet que le Conseil des ministres du mercredi 23 décembre 2020 a ordonné la réalisation des études de faisabilité et de dimensionnement du projet de création d’un centre funéraire, d’une morgue, d’un crematorium et d’une école de formation de thanatopraxie au Bénin.
Le Bénin disposera dans les tout prochains jours d’un centre funéraire, d’une morgue, d’un crematorium et d’une école de formation de thanatopraxie au Bénin. Le Conseil des ministres a donné son accord au cours de sa séance du mercredi 23 décembre 2020. Il sera ainsi question de construire un centre funéraire, un crématorium, une morgue avec pour but de moderniser la prise en charge des défunts jusqu’à leur dernière demeure. Afin d’optimiser les gains de cette démarche, il est apparu pertinent d’intégrer une école de formation de thanatopraxie pour disposer, à moyen terme, du personnel qualifié pour délivrer les soins de conservation au Bénin. Ce faisant, il est visé l’amélioration de la conservation des corps, la modernisation des commodités de gestion des différentes activités adéquates en lien avec les enterrements, ainsi que le développement de ce nouveau mode de soins de conservation des corps des personnes décédées. Les études de faisabilité permettront donc de disposer d’un agenda pertinent pour la mise en œuvre de ce projet. Mieux, le gouvernement est allé plus loin dans sa politique de modernisation du secteur de la santé au Bénin, En dehors des efforts et sacrifices qu’il a consentis pour assurer des soins de qualité aux populations, le gouvernement s’emploie également à assurer la dignité qu’il faut et le traitement adéquat au citoyen et à tout résident lorsque celui-ci venait à quitter ce bas monde. Cette posture n’est pas hors sol puisqu’on peut dire qu’elle tire son fondement du principe du respect dû aux morts et l’attachement de certaines communautés à leurs parents décédés. Il faut dire qu’à la suite des réformes structurelles déjà engagées dans le secteur de la santé, il est nécessaire de réorganiser la gestion des corps. Jusqu’ici, la gestion des corps se limite à leur conservation à la morgue avant les enterrements. Alors pour ce faire, le gouvernement a prévu dans le Pag 2021-2026 la construction et équipement d’un funérarium de 300 places à Togbin. Le projet fait son bonhomme de chemin et avance puisque le Conseil des ministres du mercredi 26 juillet 2023 a marqué son accord pour la réalisation des études de faisabilité et de dimensionnement du projet de création d’un centre funéraire, d’une morgue, d’un crematorium et d’une école de formation de thanatopraxie au Bénin.
Au-delà des attentes
Cette décision issue du Conseil va même au-delà de ce à quoi on s’attendait puisqu’elle adresse tous les pans concernant la prise en charge des corps, centre funéraire, crématorium et école de formation de thanatopraxie. La réalisation de ce projet sera inédite et historique au Bénin. Il traduit la modernisation et la transformation positive que connaît le pays. Cette décision du gouvernement est pertinente dans la mesure où tout se modernise, de nouvelles pratiques en la matière naissent et il devient impérieux que les offres et ainsi le savoir-faire puissent se hisser au niveau des normes et standards mondialement requis et admis.
Quid du crématorium ?
Le crématorium vient du latin « cremo », ce qui signifie brûler et est le lieu où est réalisée la crémation des défunts. Il permet également de leur rendre un dernier hommage, laïc ou religieux, dans un espace de recueillement et de cérémonie ouvert à la famille et aux proches, et la crémation consiste à brûler le corps d’un défunt dans le four d’un crématorium. La thanatopraxie « est un soin de conservation suite à un décès qui peut être demandé par la famille ». Elle est destinée à « ralentir la putréfaction naturelle du corps et aide à le préserver. Elle comprend des actes invasifs post mortem ayant pour objectif de suspendre pour une durée limitée le processus de décomposition du corps. Après une toilette du corps, le praticien doit s’assurer qu’aucun obstacle (corps étranger) ne viendra obstruer les soins. Aujourd’hui, au Bénin, ces actes réalisés sur le corps d’une personne qui vient de perdre la vie consistent à remplacer le sang par du formol, sans qu’il n’y ait d’éviscération. Il faut reconnaître que ce type de soin de conservation (avec éviscération) exécuté par un thanatopracteur diplômé, n’est pas encore obligatoire au Bénin. L’objectif visé est l’amélioration de la conservation des corps, la modernisation des commodités de gestion des différentes activités adéquates en lien avec les enterrements, ainsi que le développement de ce nouveau mode de soins de conservation des corps des personnes décédées. Cette pratique fera évoluer les habitudes, et donner la possibilité d’avoir au pays des prestations qui commencent à rentrer dans les habitudes de certaines catégories de la société béninoise et elles sont obligées d’aller chercher ailleurs. La pratique existe déjà au Bénin même si cela se fait pour ceux qui le désirent dans des pays de la sous-région. Les présentes études de faisabilité, objet de cette décision du Conseil des ministres, permettront de disposer d’un agenda pertinent pour la mise en œuvre de ce projet.
A.T.