Le ministre de la Santé Benjamin Hounkpatin était le jeudi 4 juillet 2024 face aux députés pour répondre à la question orale avec débat posée par le député Issiaka Arouna et 09 de ses collègues sur la situation des dialysés au Bénin. Après lui, sa collègue, Adam Soulé Aurélie, ministre du Numérique et de la digitalisation a répondu à la question orale avec débat posée l’élue parlementaire Baké Chabi Goro sur la réforme des médias au Bénin. Le ministre la Justice a, pour sa part, planché sur le dossier relatif à l’envoi des forces de sécurité en Haïti et l’avancement des agents de l’État. La séance plénière a été présidée par le premier vice-président de l’Assemblée nationale, Barthélémy Kassa.
Sur la question relative à la situation des dialysés, le député Issiaka Arouna est resté sur sa soif car il s’attendait à entendre le gouvernement déclarer que la prise en charge des personnes qui souffrent d’insuffisance rénale chronique au Bénin est désormais gratuite. Quand bien même il a reconnu qu’un gros effort a été fait par l’Exécutif, il a fortement insisté sur la répartition inéquitable des centres de prise en charge des malades. Et pour corriger cette situation, il a suggéré qu’on élargisse les centres de prise en charge des dialysés aux départements de l’Atacora, de la Donga et de l’Alibori. « Il est temps de mettre fin à l’indifférence générale qui s’observe en ce moment à l’égard des personnes qui souffrent d’insuffisance rénale », a-t-il souhaité. Ses collègues Joël Godonou, Sariki Raoufo et, Habib Ouoroukou sont allés dans le même sens que lui. Pour eux, cela pose un problème que le Bénin ne puisse pas trouver 2 milliards de F Cfa pour prendre en charge de façon gratuite ses filles et fils qui meurent à cause de l’insuffisance rénale. Fatolou Rachidatou du Bloc républicain a salué les nombreux efforts consentis par le gouvernement. Elle a imploré l’indulgence de l’Exécutif afin que d’autres mesures d’allègement soient prises. Pour son collègue Sossou Casimir Sossou du même groupe parlementaire, les mesures prises jusque-là sont à saluer. Cependant, il urge d’aller au-delà de 04 centres publics de prise en charge des dialysés. Et pour ce faire, il a suggéré que chaque département soit doté de son centre avec la possibilité de rendre gratuits les trois premiers mois de dialyse. S’agissant de la durée de prise en charge gratuite, sa collègue Sofiath Schanou a suggéré 06 mois.
Les députés du groupe parlementaire Union progressiste le Renouveau ont salué les efforts qui sont faits par le gouvernement dans le domaine de l’accès des populations aux soins de santé de qualité. S’agissant notamment de la situation des dialysés, le député Gérard Gbénonchi a mis l’accent sur les pratiques malsaines révélées par les audits dans leur prise en charge. Il a plaidé pour que le gouvernement revienne à la prise en charge totale des malades. « Ce n’est pas 2,5 milliards de dépense pour les dialysés qui vont nous tuer », a-t-il laissé entendre. Natacha Kpochan, Alice Dadégnon, Aké Natondé de l’Union progressiste le Renouveau ont plaidé pour que tous les dialysés déclarés (fonctionnaires de l’Etat ou non) soient pris en charge par le gouvernement. Selon le ministre Benjamin Hounkpatin, le coût moyen annuel de prise en charge totale de la dialyse, y compris la confection des fistules et les bilans périodiques de suivi s’élève à 20.132.152 de F Cfa. « Le coût à chaque séance de dialyse composé du kit de branchement et des médicaments est de 120.801 FCfa », a ajouté le ministre Benjamin Hounkpatin. Il a aussi révélé qu’au cours de la période allant du 1er janvier 2019 au 1er novembre 2023, le Bénin a enregistré 512 personnes sous dialyse. Face à ces chiffres, le gouvernement n’est pas resté les bras croisés. Il a mis l’accent sur les différentes qui ont été prises.
Quid de la réforme des médias ?
Sur la question de la réforme des médias, la ministre Aurélie Adam Soulé a rassuré les députés de ce que les réformes dans le secteur des médias engagées par le gouvernement est bien avancées. Sur la question relative à l’amélioration des conditions de vie des professionnels des médias, Aurélie Adam Soulé a fait savoir que la création de véritables entreprises de presse a été identifiée comme le principal centre d’intérêt de la réforme. Et il est, selon elle impérieux de proposer des conditions incitatives à la création d’entreprise de presse qui reposent sur un modèle économique à la hauteur des enjeux actuels du secteur des médias. L’auteur de la question, Chabi Goro de l’Up le Renouveau, a dit toute sa satisfaction par rapport aux réponses apportées par le gouvernement. Elle a surtout plaidé pour le soutien du gouvernement aux entreprises de presse ne reste pas au bout des lèvres. Plusieurs autres députés ont insisté sur la question du management au sein des entreprises de presse qui fait malheureusement défaut. Aké Natondé a suggéré une fiscalité souple au profit des entreprises de presse. Il en est de même le député Maixent Djeigo qui a souhaité que les faîtières des journalistes que sont l’Upmb, l’Odem et le Cnpa soient renforcées. Les députés du Bloc républicain ont surtout plaidé pour la relecture des textes qui régissent le secteur des médias au Bénin afin de clarifier tous les paradigmes apportés par l’avènement des nouveaux médias. Eric Houndété du parti « Les démocrates » a mis l’accent sur la précarité extrême dans laquelle végètent les entreprises de presse. Pour lui, il urge de rétablir les contrats de prestation de service que tous les organes de presse qui répondent aux critères avaient avec l’Etat. « Les ressources publiques doivent servir dans le cadre de l’équité », a-t-il dit. Il a été soutenu par ses collègues Nouréïnou Atchadé.
Envoi des troupes en Haïti et avancement des agents de l’Etat
Les réponses à la question relative à l’envoie des forces de sécurité béninoise en Haïti n’ont malheureusement pas convaincu l’honorable Viviane Orou Tama du parti « Les Démocrates » qui en est l’auteure. Elle ne voit pas la nécessité pour le Bénin d’aller sacrifier ses vaillants soldats alors que tous les problèmes de sécurité ne sont pas encore réglés dans notre pays. Plusieurs autres députés démocrates se sont prononcés sur le sujet et ont suggéré à une renonciation pure et simple de l’initiative. Au Bloc républicain tout comme à l’Union progressiste le Renouveau, c’est avec beaucoup de satisfaction que les députés ont salué « l’acte salutaire » posé par le gouvernement. « Témoigner de notre compassion au peuple Haïtien aujourd’hui doit constituer un acte de fierté », a soutenu Lambert Agongbonon. La dernière question abordée à cette séance plénière porte sur l’avancement des agents de l’Etat. Elle a été posée par la députée Edwige Tossah du Groupe parlementaire « Les démocrates ».
Source : Assemblée nationale