Face à la récurrence des cas d’incendie ou de morts liés à l’activité illicite de transport ou de commerce l’essence de contrebande, il est plus qu’impérieux pour les gouvernants de changer de paradigme et d’approche. A ce propos, le gouvernement du président Talon avait semblé prendre la mesure de la situation au lendemain de la survenance du drame de Sèmè Kraké en septembre 2023, lequel a fait plus de 30 morts dont deux bébés et 20 blessés. Après le recensement intégral des 54 000 personnes pratiquant le commerce du « Kpayo » sur toute l’étendue sur territoire, une réorganisation de la filière était envisagée. Ce qui semblait être déjà une réalité, c’est la reconversion des acteurs de l’informel à travers le programme « Arch formation ». Avec ledit programme, plus de 5000 personnes sont déjà reconverties au métier de textile à la Zone industrielle de Glo-Djigbé (Gdiz). Convaincu que la reconversion doit rimer avec la professionnalisation du secteur afin de pallier les récurrents incendies, un formidable mécanisme d’accompagnement a été trouvé. Il s’agit de l’installation de mini-stations partout au Bénin pour sécuriser la vente du « Kpayo ». Dans cette perspective, l’Exécutif sous l’impulsion de son chef, a décidé depuis l’année dernière (2022), de commander une dizaine de milliers de mini-stations qui ont commencé par être implantées dans plusieurs quartiers à Cotonou. Selon les prévisions, courant mi-2024, le Bénin devrait disposer un peu partout sur toute l’étendue du territoire, de ces dispositifs professionnels pour permettre aux acteurs qui ont choisi de rester dans le « Kpayo », d’écouler le produit dans des conditions de sécurité totale. A ce jour, le bilan reste mitigé. Les étalages de vendre de ‘’kpayo’’ continuent d’inonder nos artères au nez et à la barbe des autorités. A-t-on déjà bouclé les 5000 mini-stations prévues dans les grandes villes ? Difficile de le dire. De toute évidence et au regard de cet énième drame causé par le kpayo, l’on est en droit de se poser une question : Où en est-on avec processus de reconversion des acteurs du secteur de la contrebande ?.
Gabin Goubiyi