Acteur expérimenté du droit et ancien conseiller à la Haac, Bastien Salami était l’invité de l’émission Zone Franche du dimanche 17 novembre 2024 de Canal 3. Il a opiné sur plusieurs sujets brûlants de l’actualité, notamment l’arrestation de l’ancien directeur général de la police nationale, Louis Philippe Houndégnon.
Bastien Salami a su peser son intervention médiatique en s’attaquant d’emblée aux commentaires et insinuations diverses qui estiment que la justice béninoise est dans l’arrière-cour du pouvoir, bafouant ainsi le principe de la séparation des pouvoirs. « Si la justice n’était pas libre, pensez-vous que dans ce même pays, tous ceux qui ont des idées contraires à la ligne de la mouvance présidentielle viendraient sur vos plateaux ? », a fait observer maître Bastien Salami.
En ce qui concerne l’arrestation de Houndégnon, il explique avec détails qu’il ne s’agit nullement d’un recul de la liberté d’expression au Bénin. L’homme de droit affirme que partout au monde et en raison de la sensibilité de certains dossiers, des interpellations peuvent se faire de façon exceptionnelle sans autre forme de procédure. « Houndégnon connaît le droit. C’est le même droit qu’il a appliqué à Fagbohoun. Un dimanche 4 juin 2006, Fagbohoun a été appréhendé à son domicile en ma présence. Il est venu me voir pour me dire « maître, ils sont venus m’arrêter ». Il y avait deux flics, Houndégnon et un autre », a rappelé Me Bastien Salami qui va ajouter qu’à l’époque, Fagbohoun n’avait jamais été convoqué et qu’il n’y avait aucun mandat d’arrêt contre lui. « Il y a des dossiers dans lesquels, compte tenu de leur sensibilité, on peut passer outre la convocation », a indiqué Bastien Salami. En l’état actuel des choses, il ne peut juger de la situation puisque n’étant pas juge. Ce qu’il sait, ce sont les mêmes règles qui avaient permis d’enlever Fagbohoun de sa famille, qui s’appliquent aujourd’hui. L’ancien conseiller à la Haac a invité les uns et les autres à faire confiance aux institutions de la République dans ce dossier. Il ne voit aucun acharnement dans cette arrestation.
Abdourhamane Touré