A l’issue d’un match épique face à la Libye, hier lundi 18 novembre 2024 à Tripoli, les Guépards ont composté leur ticket qualificatif pour la prochaine Coupe d’Afrique des nations qui se déroulera au Maroc en 2025. Outre les poulains de Gernot Rohr, qui ont redonné le sourire à tout un peuple à travers cette cinquième qualification du Bénin à une phase finale de la Can, il convient de décerner une fière chandelle au premier supporter des Guépards, Patrice Talon, qui depuis quelques années, travaille à imprimer une nouvelle dynamique au football béninois.
Après avoir raté de justesse leur qualification en raison du match nul (1-1) face au Nigeria jeudi dernier, les Guépards ont finalement décroché le billet pour Maroc 2025. Face aux Chevaliers de la Méditerranée, en début de soirée hier lundi 18 novembre 2024, les Guépards ont réalisé le service minimum. Dans un stade de Tripoli qui leur était assez hostile, Steve Mounié et ses coéquipiers ont su garder leur sang-froid. Face à une équipe libyenne contrainte de s’imposer, la sélection béninoise a su maintenir sa solidité dans tous les compartiments de jeu. Malgré les nombreux assauts offensifs de l’équipe adverse, Marcel Dandjinou a gardé sa cage inviolée le long de la rencontre. En effet, dès le coup d’envoi de la partie, le jeu est resté serré entre deux équipes qui voulaient coûte que coûte décrocher la qualification. Le Bénin avait seulement besoin d’un match nul alors qu’il fallait impérativement une victoire pour la Libye pour espérer se qualifier tout en priant que le Rwanda perde face au Nigeria. Les Chevaliers restent alors coriaces dans ce face-à-face assez physique. À la pause, le score est resté inchangé malgré la détermination des Libyens. À la reprise, les poulains du sélectionneur Gernot Rohr du Bénin, décident de réellement jouer, faisant montre d’un bon repli défensif à chaque perte de balle. Marcel Dandjinou reste serein dans les buts béninois sécurisés par Yohan Roche, Mohamed Tijani, David Kiki et le jeune Ouorou Tamimou. Juste devant la défense, Sessi d’Almeida, comme à son habitude, ne permet pas aux attaquants adverses de développer leur jeu. Ce qui a permis de sécuriser les 7m32 de Marcel Dandjinou. Sur un centre de Imourane Hassane, Tosin Aiyegun aurait pu ouvrir le score pour le Bénin mais sa belle tête a retrouvé la barre transversale de la cage libyenne. Dans l’autre match de ce groupe D, le Rwanda a fait le travail en renversant la montagne nigériane (2-1). Mais il aurait fallu que le Bénin perde pour que les Rwandais voient la Can 2025. Ce qui n’a pas été possible. C’est donc le Bénin qui arrache le deuxième billet qualificatif de cette poule D des éliminatoires.
Une cinquième Can pour le Bénin : et de deux sous Patrice Talon
Deux atouts majeurs ont permis au Bénin de réaliser l’essentiel au terme de cette ultime journée des éliminatoires de la Can Maroc 2025 : la détermination et l’engagement. Du coup, le pays décroche, pour la cinquième fois, sa qualification pour aller disputer une Coupe d’Afrique des nations. Un retour dans la compétition continentale pour le Bénin sous le pseudo « Guépards ». La deuxième sous Patrice Talon après le parcours épique des anciens « Ecureuils » à la Can Egypte-Maroc 2019. Une performance qui n’est rien d’autre que le fruit d’un travail qui s’est fait sur la durée. En effet, lors de sa rencontre avec les acteurs du monde du sport en décembre 2022, le président Patrice Talon avait clairement exprimé sa volonté de donner un nouveau souffle à l’univers sportif béninois. A cette occasion, le chef de l’Etat avait affiché son ambition et sa volonté de voir les acteurs du sport intégrer la dynamique afin que les œuvres communes portent très vite leurs fruits pour révéler le Bénin. Ce que viennent de réaliser les Guépards est la résultante de cette nouvelle vision où un point d’honneur est mis sur le football qui bénéficient d’investissements colossaux depuis quelques années. La discipline est depuis lors mieux gérée et les guéguerres liées aux primes de matchs sont un lointain souvenir. Les professionnels sont traités comme il se doit et on note un regain de la fibre patriotique au niveau des ambassadeurs de l’équipe nationale. La rigueur et la discipline ont repris leurs droits au sein de l’équipe et on observe de moins en moins des cas d’indiscipline décriés par le passé. En somme, la thérapie administrée au sport porte progressivement ses fruits même si des efforts restent encore à faire. En attendant, il importe de reconnaitre à Patrice Talon, le mérite d’avoir su administrer la bonne thérapie au football béninois qui était pratiquement un nid de nouilles.
Karol B. Sékou (Coll)