Nous sommes à Porto-Novo, la capitale du Bénin pour aller à la découverte d’une pratique ancestrale qui demeure jusqu’à ce jour dans le royaume, l’Ajogan. Le terme ‘’Ajogan’’ désigne à la fois les rites, chants et ballets liés aux collectivités royales des Gùn dans le royaume de Porto-Novo, mais également les instruments de musique sacrés.
‘’ Ajogan’’ permet de préserver et de transmettre les mémoires et les valeurs des collectivités royales de Porto-Novo, dans un contexte où les nouvelles religions ont pris une ampleur importante. La cour royale du roi Gbèzé Ayontinmè Tofa IX continue toujours d’être sollicitée pour conter l’histoire du royaume et les hauts faits des rois et pour ramener la paix. Sa majesté Gbèzé Ayontinmè Tofa IX, actuel héritier de l’ancêtre fondateur Tè Agbanlin, et les femmes du palais royal, communément appelées ‘’Ahôssi’’, sont les seules détentrices des secrets du culte des vodun d’Ajogan. Ce rite ‘’Ajogan’’ consiste à danser et chanter les panégyriques (ou louanges) de la famille royale, les mythes de la migration ancestrale,mais aussi l’histoire de la traite, de la colonisation, et différentes questions contemporaines telles que l’éducation. Les chants et danses sont accompagnés d’instruments en cuivre ou en argent : les cannes de danse ‘’alunlun ‘’ et les gongs ‘’aké’’ ainsi que ‘’ gansi’’. Le ballet ‘’Ajogan’’ est une performance royale et féminine qui dure parfois plus de cinq heures dont il sera proposé une version plus réduite. Les ‘’Ahôssi’’ performent une version singulière du rite lors de diverses occasions sacrées ou profanes.
M. A.
(Br Ouémé-Plateau)
Ouémé-Plateau)