Le siège du Conseil d’administration des familles royales d’Abomey (Cafra) a servi de cadre, le vendredi 11 octobre 2024, à la séance de présentation du Projet de construction du musée des rois et des amazones de Danxomè (Murad) à la cour royale d’Abomey. Le roi de Danxomè, sa Majesté Dada Dèwènondé, entouré des hauts dignitaires du royaume, ont pris connaissance de cette œuvre architecturale atypique qui va révolutionner l’univers du patrimoine culturel d’Abomey.
Le Projet de construction du musée des rois et des amazones de Danxomè (Murad) et la réhabilitation du site palatial d’Abomey qu’espéraient les Hougbadjavi aborde progressivement sa phase concrète. Il a fait l’objet d’une présentation à Dada Dèwènondé et aux membres de la cour royale. L’objectif est de recueillir les observations, les attentes et les recommandations des bénéficiaires en vue d’harmoniser le document. De l’exposé fait par les émissaires de l’Agence nationale du patrimoine touristique (Anpt), on retient que les premiers coups de pioche seront donnés courant février 2025 pour 20 mois de travaux. En effet, financé par l’Agence française de développement (Afd), Murad est un projet ambitieux conçu autour de quatre composantes à savoir les différentes constructions et réhabilitation du site palatial d’Abomey, la réhabilitation et la restauration du site l’Ifan puis l’aménagement d’une promenade patrimoniale qui s’étend vers les palais princiers. Ces différentes réalisations couvrent 18 hectares sur les 473. Selon Daniel Nobimè, Chargé de projet à l’Anpt, le Murad est constitué de 65 composantes bâties dont 52 à réhabiliter et 13 nouvelles composantes à édifier. Plus de 1,5 km de muraille qui ceinture la zone du site classé et plus de 1,7 km de mur est à restaurer. Pour Eric Adjakpa, le représentant du cabinet d’architecte commis, plusieurs fonctions ont été projetées pour rendre vivant le site. Il s’agit des espaces cultuels dédiés aux cultes, des espaces d’exposition, des espaces de vente d’articles de souvenirs et d’objets d’arts, des espaces de restauration puis des espaces de travail pour les chercheurs, les étudiants, les élèves et les artistes plasticiens. La méthodologie préconisée s’appuie sur l’existant pour promouvoir la modernité tout en préservant l’authenticité du site. Autrement dit, l’objectif du projet n’est pas de détruire les reliques du passé, mais plutôt les valoriser. Le site de l’Ifan est retenu pour abriter l’administration du musée avec les commodités y afférentes. Dans la foulée, les palais des rois Guézo, Glèlè, Béhanzin et Agloli-Agbo vont faire peau neuve.
Des préoccupations soulevées
Si au niveau du Murad, tout est fin prêt, du côté de la promenade patrimoniale les choses sont encore à l’étape des études. Cependant, rassure Daniel Nobimè, les projets vont s’achever à bonne date. Pour lui, le retard constaté dans le démarrage effectif des travaux est essentiellement dû à la complexité des études à cause de la particularité du site qui a induit des recherches documentaires complémentaires histoire d’éviter les profanations. A l’issue de cette présentation, les dignitaires invités ont exprimé leurs craintes par rapport au caractère sacré de certains temples et lieux de cultes qu’il faut aborder avec circonspection. Ainsi, ils ont souhaité que la cour royale intègre le comité de suivi des travaux afin d’apporter sa touche et veiller à la conservation de l’existant. Ils ont également suggéré que le site palatial et le musée des rois et amazones soient dotés des lieux d’aisance et de châteaux d’eau. Des inquiétudes qui ont été dissipées par les communicateurs. Ils ont rassuré les uns et les autres que tout est prévu pour rendre fonctionnel le site.
Zéphirin Toasségnitché (Br Zou-Collines)