Une délégation du parti « Les démocrates » conduite par son président Eric Houndété s’est rendue au domicile de Boni Yayi, président d’honneur dudit parti. Le but de cette visite au leader charismatique des Démocrates était de lui présenter le récépissé définitif qui donne à cette formation politique, le quitus pour participer au scrutin du 8 janvier prochain. A cette occasion, Boni Yayi a réaffirmé son soutien au parti. Du coup, le parti s’emballe dans une nouvelle aventure aux issues incertaines avec l’ancien chef d’Etat.
C’est une visite à l’allure de retrouvailles entre les responsables du parti « Les démocrates » et leur président d’honneur qui n’est autre que l’ancien président de la République Boni Yayi. Cela fait en effet un moment qu’on n’a pas vu publiquement Boni Yayi aux côtés des responsables de son parti. Cette situation a fait dire à beaucoup d’observateurs que Boni Yayi n’est plus en phase avec « Les démocrates ». Ce qui a conforté cette thèse est que le leader charismatique de cette formation politique de l’opposition n’a pas été aperçu aux côtés de ses affidés qui ont connu maints déboires avant de valider leur ticket de participation aux Législatives. L’absence de Boni Yayi lors de ces moments d’épreuves pendant lesquels son parti s’est pratiquement retrouvé dos au mur, est perçue comme un abandon de troupe par celui-là même qui est considéré comme le noyau du parti. Pour beaucoup, le rapprochement entre l’actuel président Patrice Talon et lui, est la raison principale pour laquelle Yayi s’est assagi un peu dans son opposition radicale au régime actuel. Pour d’autres, c’est sa mission de Médiateur en Guinée qui a créé la distance entre lui et les siens. D’autres encore analysent la posture de Yayi comme une démission du parti Les démocrates ou encore une retraite politique. Mais à la faveur de la rencontre du 30 novembre dernier, on sait désormais que le leader charismatique des Démocrates n’a pas abandonné les siens. Saisissant l’occasion, Boni Yayi a répondu aux nombreux détracteurs qui ont acté dans leur imagination, son divorce d’avec « Les démocrates ». Il a martelé que son seul et unique formation politique reste le parti « Les démocrates » qu’il appelle d’ailleurs les populations à considérer comme un parti du peuple, épris de paix et de concorde. Cette clarification, si elle a le mérite de repréciser la position de Boni Yayi sur l’échiquier politique, est également un appel subtil aux populations à voter pour le parti de l’opposition radicale lors des prochaines joutes électorales. Il reste à espérer l’impact que cet appel ou cette invite aura sur la population. Une chose est certaine, quoiqu’il reste et demeure membre du parti, l’engagement de Boni Yayi aux côtés des démocrates, ne sera malheureusement pas aussi actif comme ce fut le cas dans les autres combats électoraux. Il ne peut en être autrement puisque Boni Yayi, en dehors de sa casquette de militant, doit également faire prévaloir celle d’ancien président de la République qui reste assez déterminante dans la dynamique de préservation de la paix et la décrispation de la tension sociopolitique nationale. Ce facteur pourrait malheureusement jouer contre « Les démocrates » et le label Yayi auquel ils semblent s’adosser risque de ne pas suffire pour provoquer l’alternance tant espérée au parlement.
Abdourhamane Touré