Lancé depuis novembre 2021, le recrutement du directeur général des élections, des directeurs techniques et de la personne responsable des marchés publics de la Commission électorale nationale autonome (Céna) se fait toujours attendre. Cette situation alimente la polémique et est sujette à inquiétude quand on connaît le rôle sensible que ces organes sont appelés à jouer dans le processus électoral, leur premier test étant les Législatives de 2023. Contacté, le président du Conseil électoral rassure sur l’issue prochaine du processus.
A moins de 11 mois des élections législatives de 2023, l’on ne connaît toujours pas les identités des cadres appelés à organiser techniquement ces élections aux côtés de l’institution politique qu’est le Conseil électoral. Déférant aux dispositions de l’article 34 du Code électoral, le Conseil électoral a lancé un appel à candidatures, le 13 novembre 2021, pour la sélection des différents candidats aux postes techniques opérationnels de la Commission électorale nationale autonome (Céna). Les postes ouverts pour le recrutement sont le directeur général des élections, le directeur chargé des affaires administratives et financières, le directeur chargé du matériel et des opérations, le directeur chargé des systèmes d’information, le directeur chargé de la communication et de l’information et la personne responsable des marchés publics. Depuis le déclenchement de cette procédure, c’est le silence radio. Qu’est-ce qui justifie la longueur du délai ? Les postes techniques feraient-ils objets de tiraillements ? Veut-on orchestrer des magouilles au sein de la commission ? Ce sont là autant de questions qui agitent les esprits. S’il est vrai que le Code électoral n’a pas expressément prévu une date butoir pour le recrutement de ces cadres techniques, il n’en demeure pas moins qu’au regard du contexte et des élections législatives qui pointent à l’horizon, la célérité devrait être de mise dans cette procédure. Il y va non seulement de la crédibilité de la commission mixte mise en place pour procéder à l’étude des dossiers de candidatures, mais aussi et surtout d’une meilleure préparation des joutes électorales à venir qui sonnent comme, le premier examen pour l’équipe dirigée par Sacca Lafia. Rien qu’à prendre la direction générale des élections, elle est dotée, aux termes de la loi, de quatre directions techniques et assure entre autres missions, la préparation et l’organisation des opérations électorales, la formation des agents électoraux, la vulgarisation du Code et des textes électoraux, l’acquisition et le déploiement du matériel électoral, la réception et la transmission au Conseil électoral des demandes de participation à la campagne référendaire, la répartition du matériel électoral dans les centres de vote et la gestion du personnel de la Commission électorale nationale autonome. Visiblement, Sacca Lafia et les siens n’ont pas pris la mesure de l’immensité de la tâche qui leur incombe ni celle des organes techniques. Si déjà, pour gérer une petite quantité de candidatures à des postes techniques, la Céna met assez de temps, l’on se demande bien ce qu’il en sera des autres étapes du dispositif quand on sait la flopée de candidatures à gérer pour les élections et les spécificités liées à l’organisation.
Sacca Lafia rassure
Contacté par la rédaction, le président du Conseil électoral, Sacca Lafia a indiqué que la procédure de recrutement des cadres techniques suit son cours. Il se susurre que la fumée blanche n’est plus loin. L’étape de l’étude des dossiers serait déjà passée, et la Commission procède actuellement aux enquêtes de moralité des candidats présélectionnés. La dernière ligne droite serait donc franchie. Il va sans dire que le processus est presqu’à sa phase terminale. Sacca Lafia s’est même voulu formel à ce sujet. A l’en croire, les noms des candidats retenus aux différents postes seront publiés d’ici la semaine prochaine. Le peuple garde donc son souffle en attendant de connaître les identités des cadres techniques appelés à organiser les scrutins au Bénin.
Gabin Goubiyi