collective sur la lutte contre les Vbg
Après l’École internationale du théâtre du Bénin les vendredi 08 et samedi 09 novembre 2024 , la pièce « Sêtchi » sera en representation ce vendredi 15 novembre 2024 au centre Ouadada à Porto-Novo. Ecrit et mis en scène par Silvia Barreiros, ce texte revient de façon explicite sur les Violences conjugales qui ont prévalu pendant la période crise sanitaire liée à la Covid-19.
« Sêtchi » issu de le déformation de l’expression goun « Sê tché » signifiant littéralement « Mon âme » est le titre de la pièce théâtrale écrite et mise en scène par Silvia Barreiros. Elle met en relief le phénomène des Violences basées sur le genre et toutes ses corolaires qui a sévi pendant la période du Coronavirus. A travers un décor sobre, mais riche en sons et en couleurs, la metteuse en scène revient sur cette question épineuse avec cinq acteurs en jeu. « Sêtchi », c’est l’histoire d’Elle, une femme. Une femme comme beaucoup d’autres femmes sous influence, sous l’emprise de l’homme qu’elle aime. Victime des conventions tacites du patriarcat, soumise à l’omerta virile et solidaire d’un père, d’un frère, d’un mari, d’un fils, qui lui aussi un jour à son tour deviendra père, frère, mari. Sa seule échappatoire: la salle de bain, unique lieu où Elle trouve refuge. Cela n’empêche pas Lui, sous l’effet de la colère ou de l’alcool de juger et de punir sa moitié et fort de sa ceinture ancestrale pour instaurer la peur dans un dernier élan de survie. Entre violences physiques, verbales et psychologiques caractéerisées la maltraitance repetée, la manipulation et la dépression et un amour, une communication et un dialogue déguisés, Elle tentera de s’échapper de ce joug infernal. Néanmoins, son amour inconditionnel pour son partenaire lui fait revenir sur sa décision. Ce spectacle s’inscrit dans le cadre du projet de la formation theatrale de 27 jeunes comédiens et comédiennes de nationalité béninoise et de la campagne contre les Violences basées sur le genre au Bénin, Il est soutenu par la Coopération suisse au Bénin en partenariat avec l’Institut national des métiers d’art, d’archéologie et de la culture de l’Université d’Abomey-Calavi. Selon Silvia Barreiros, pendant la pandémie, les cas de féminicide ont augmenté puisque les femmes étaient enfermées avec leurs bourreaux. « L’idée m’est venue en 2019 de faire un spectacle sur ce phénomène. En pleine pandémie, ce spectacle a été conçu et créé en Tunisie dans une première phase, il s’appelait Habibi. J’ai beaucoup collaboré avec des associations, des juristes et aussi des psychologues qui aident et soutiennent les femmes qui subissent la violence de genre », a-t-elle indiqué. Après la Suisse et le Cuba, le Bénin abrite sa représentation. A ses dires, il est pensé que seuls les pauvres battent leurs épouses. « J’ai voulu que ce soit une femme intelligente qui gagne plus d’argent que son mari, qui est très aisée, qui est tombée dans la spirale de la violence de genre et qui n’arrive plus à s’en sortir parce qu’il y a évidemment le chantage affectif face à l’enfant. Le message est de montrer que toutes les femmes peuvent tomber dans ses pièges », a-t-elle martelé. Après ce soir, la pièce « Sêtchi » sera de nouveau mise en scène demain samedi à Ouidah.
Mohamed Yasser Amoussa (Coll)