Les exploitants agricoles, les micro-entrepreneurs ruraux ainsi que les organisations de producteurs de la Commune de Sô-Ava peuvent désormais entrevoir l’avenir avec davantage de sérénité. Grâce au projet Résili’eau, initié avec l’appui du gouvernement du Québec, ces acteurs bénéficieront de solutions novatrices leur permettant de mieux s’adapter aux effets du changement climatique, tout en optimisant la qualité et la quantité de leur production. La cérémonie officielle de lancement s’est tenue le jeudi 27 février 2025, en présence d’un parterre d’autorités politico-administratives.
Ce projet repose sur trois axes fondamentaux, visant à promouvoir une agriculture plus résiliente et inclusive, en réponse aux défis posés par les bouleversements climatiques dans la Commune de Sô-Ava. Dans son discours de bienvenue, le maire de la Commune, André Todjè, a souligné que Résili’eau s’inscrit dans la continuité du projet Climat’eau, dont les résultats et les acquis ont significativement bénéficié aux acteurs locaux. « Le projet Résili’eau vise à renforcer une agriculture durable, fondée sur une production moderne et autonome, une gestion plus participative des producteurs ainsi qu’un approfondissement des initiatives d’adaptation au changement climatique », a-t-il déclaré avec conviction. Il a également précisé que ce projet répond pleinement à l’un des axes stratégiques du Plan de développement communal, à savoir l’amélioration de la productivité des secteurs clés que sont la pêche et l’agriculture. Prenant la parole à son tour, Lucie Bourgeois, coordinatrice du projet Résili’eau, a mis en exergue l’ampleur de cette initiative qui marque le début d’une nouvelle dynamique, quatre ans après la mise en œuvre de Climat’eau. Elle a insisté sur le fait que cette avancée résulte d’un engagement sans faille et d’une mobilisation soutenue de divers acteurs. « Résili’eau constitue une réponse adéquate aux préoccupations des agriculteurs de la Commune de Sô-Ava », a-t-elle affirmé. Elle n’a pas manqué de souligner l’inadéquation des ressources hydriques actuellement utilisées par les producteurs avec les exigences d’une agriculture performante, tant sur le plan qualitatif que quantitatif. C’est précisément cette problématique que Résili’eau entend résoudre par l’apport d’une solution pérenne.
Résili’eau : une meilleure résilience agricole
Le projet Résili’eau, d’une durée de trois ans, repose sur trois composantes essentielles : un accès amélioré à une eau de qualité et à un environnement assaini, une augmentation significative de la productivité maraîchère face aux effets du changement climatique et le renforcement de la gouvernance inclusive au sein des structures communales de production. Selon Hyppolite Dansou Dossa, chef du projet, Résili’eau cible en particulier l’Union communale des producteurs, qui regroupe aujourd’hui plus de 2 000 agriculteurs répartis au sein de 103 groupements, couvrant diverses filières. Ce projet s’inscrit dans une approche intégrée, englobant également plusieurs communes de la basse et moyenne vallée de l’Ouémé, à savoir Dangbo, Adjohoun, Bonou, Aguégués, Ouinhi, Zagnanado et Zogbodomey. Financé intégralement par le gouvernement du Québec à hauteur de 1,2 million de dollars canadiens (soit environ 6 milliards de francs Cfa), Résili’eau sera mis en œuvre dans 31 villages et quatre arrondissements, à savoir Sô-Ava, Houédo Aguékon, Ahomey Lokpo et Dékanmey. Son impact direct concernera 350 exploitations agricoles et 2 000 bénéficiaires, dont 50 % de femmes.
Gabin Goubiyi