(Le président béninois réitère son plaidoyer de 2018)
Pour un développement harmonieux de l’Afrique, il urge que l’aide au développement disparaisse au profit de l’aide à l’investissement direct étranger. C’est du moins l’une des convictions fortes portées et soutenues par le président Talon face aux investisseurs chinois à l’occasion de sa récente visite d’Etat dans ce pays.
En marge de la visite d’Etat qu’il a effectuée dans l’Empire du milieu du 31 août au 3 septembre 2023, le président Patrice Talon eu le privilège d’être l’invité d’honneur du Sommet mondial du commerce des services de Chine (Ciftis) organisé le samedi 2 septembre 2023. Face une poignée d’hommes d’affaires chinois, Patrice Talon a vendu la destination Bénin et insisté sur les opportunités d’affaires qu’offre le pays. Abordant la question relative au développement de l’Afrique, le président béninois a plaidé pour un changement de paradigme. Pour lui, l’aide qu’accordent les Nations développées aux pays africains, a révélé ses limites en ce qu’elle n’a véritablement pas permis d’impulser un réel essor aux pays bénéficiaires. D’où la nécessité d’y repenser ou de reparamétrer cette approche. « C’est une évidence aujourd’hui plus qu’hier que l’aide au développement classique ne suffira pas à elle seule à soutenir le développement économique durable dans les pays en développement. Il faut une nouvelle orientation de l’aide au développement. Il faut remplacer l’aide au développement par l’aide à l’investissement direct étranger », a plaidé l’hôte de Xi Jinping qui a par ailleurs proposé qu’en cela, « la Chine peut prendre le lead et montrer la voie aux autres pays développés par le basculement de sa politique de coopération vers la promotion et l’appui de l’investissement chinois en Afrique. » Pour le président béninois « Un tel appui par l’Etat chinois à ses investisseurs en Afrique ne manquera pas de pertinence parce que l’Afrique paraît encore peu attrayante aux yeux des investisseurs chinois en raison de la mauvaise perception et de la surévaluation du risque sur le continent », or poursuit-il, « La plupart des pays africains ont aujourd’hui un environnement plus favorable à l’investissement étranger, mais continuent d’être globalement perçus, à tort, comme des pays à haut risque. De ce fait aujourd’hui, les entreprises chinoises publiques et privées investissent massivement dans le monde mais encore très peu en Afrique. »
Pour une nouvelle conception de la coopération
Ce discours du président béninois n’est pas nouveau. Déjà en 2018, lors de la 36ème session de l’Assemblée parlementaire paritaire Afrique-Comores-Caraïbes Union européenne (Acp-Ue) à Cotonou, Patrice Talon s’est prononcé sur la problématique de l’aide au développement. Dans un discours de vérité qui tranche avec l’hypocrisie collective, le président béninois a mis les pieds dans les plats en abordant la question. « Nous devons voir les choses en face. Nous sommes interpellés à revoir notre façon de concevoir la coopération, le développement, la solidarité. Bien sûr que, dans vos projets de résolution, il y a la promotion des Pme. Cela est un facteur important de développement désormais, puisque nous avons observé combien l’aide au développement a montré ses limites », avait laissé entendre le président de la République qui a appelé ses pairs à agir en vue de promouvoir ce qui crée le développement endogène. Le président béninois a également insisté sur l’importance des investissements. « Le développement de nos pays respectifs passe par l’outil de développement économique qu’est l’investissement. L’investissement privé, l’implantation, le développement des Pme. La résolution que vous allez peut-être voter mercredi pour faire la promotion des Pme est une avancée majeure, une innovation par rapport au rôle classique que nous avons donné à nos objectifs Acp-Ue », avait-il indiqué.
Gabin Goubiyi




















