Le département de l’Atacora dans la région septentrionale du Bénin a bénéficié du financement de plusieurs projets dans le cadre de la coopération entre le Bénin et l’Union européenne. A l’hôpital Saint Jean de Dieu de Tanguiéta, les taux d’exécution de deux projets financés par la France ont été touchés du doigt par la Team Europe au cours de sa tournée.
L’hôpital Saint Jean de Dieu de Tanguiéta a accueilli, mercredi 15 mai 2024, l’équipe Europe conduite par l’ambassadrice de l’Union européenne au Bénin, Sylvia Hartleif. Pendant deux heures d’horloge, il s’est agi pour la délégation de constater le niveau d’avancement des travaux de la création d’un dispositif de production d’électricité par énergie solaire et d’une unité aquacole dans ce centre médical de référence. Des explications fournies, on retient que le dispositif solaire financé à hauteur de 600.000 euros soit 390.000.000 francs Cfapar la France permettra à l’hôpital de produire en partie sa propre électricité et réduire ainsi sa dépendance au réseau conventionnel. Sur le terrain, les installations sont déjà en cours. Les salles de commande et de production sont à l’étape de finalisation. Selon Parfait Tchaou, Directeur de l’hôpital, le système photovoltaïque qui sera installé, est dimensionné pour injecter directement sur le réseau électrique de l’hôpital et assurer la fourniture totale de l’énergie pendant les heures d’ensoleillement en pleine journée et couvrir les besoins de l’hôpital pendant au moins une heure lors des délestages. Grâce à ce projet, les ressources affectées à l’acquisition du gaz oil indispensable pour le fonctionnement des groupes électrogène seront réduites. Quant à l’unité aquacole qui a bénéficié de 12.000 euros soit 7.800.000 francs Cfa, elle a pour objectif de produire la quantité de poisson nécessaire à la bonne alimentation des patients.Le projet consistera plus spécifiquement à installer le dispositif de quatre bassins pouvant abriter 8 000 sujets pour une production interne des protéines pour les patients dans le but d’atteindre une réduction des achats externes de protéines de 75% avant juin 2025.Avec plus de 40 000 consultations par an et une capacité d’accueil de 420 lits, l’hôpital Saint Jean de Dieu de Tanguiéta est un établissement de santé essentiel aux populations qui apporte une offre de soin de proximité et de qualité dans neuf spécialités médicales dont la pédiatrie, la chirurgie pédiatrique, la gynécologie obstétrique, la neurochirurgie, l’orthopédie-traumatologique, l’Orl, l’hépato gastroentérologie, la chirurgie générale et les soins dentaires. Des financements sont annoncés pour la réalisation d’autres projets.
Projet Rbt-Wap : L’Allemagne et l’Ueœuvrent pour une conversation de la biodiversité
Le projet Réserve de biosphère transfrontalière W-Arly-Pendjari(Rbt-Wap) soutient la population voisine de la plus grande zone protégée de savane contiguë d’Afrique de l’Ouest, qui abrite d’importantes populations d’animaux sauvages. Il a pour objectif de conserver la biodiversité dans les parcs, mais aussi les communautés dans les périphéries. Cette deuxième phase du projet vient renforcer la résilience des femmes, des élus locaux et des communautés riveraines du Complexe en vue de sauvegarder les acquis de la phase 1 du projet. Il prend en compte trois pays dont le Bénin, le Niger et le Burkina-Faso. Après la phase 1 qui s’est étendue de 2015 à juin 2023, la deuxième phase veut accentuer l’action au niveau de la périphérie. Cette initiative a permis de former 718.496 personnes dont 70% de femmes sur le volet du renforcement de la résilience de la gent féminine. Quant au secteur du développement des cultures hors-sol et transformation des produits, 25.600 individus ont été outillés. Pour toucher du doigt les réalités, une visite du site a permis de constater qu’une politique est mise en place pour protéger les espèces animales et végétales en voie de disparition dont les tortues, les crocodiles, des reptiles, le néré, les champignons…
La France, un partenaire au développement touristique du Bénin
Le projet « Route des Tata » porté par le ministère du tourisme et animé par des acteurs locaux, a été soutenu financièrement par la France à hauteur de 98.393.550 francs Cfa. Il a pour objectif la réalisation d’une route touristique d’environ 30 km entre les localités de Boukoumbé et de Kousoukouangou, autour d’éléments du bâti caractéristique en terre crue les « Tata premium », identifiés sur la base d’un inventaire du patrimoine.Il a été finalisé en avril 2019, mais continue cependant à produire ses effets en permettant à cette zone de l’Atacora de rester attractive dans un contexte de raréfaction de l’offre touristique.Cette route est administrée par un office du tourisme, animée par des artisans et des guides spécialement formés pour répondre à une demande touristique et entretenue par de jeunes maçons formés à construction du bâti en terre crue caractéristique de cette région. Rappelons que l’appui se prolonge actuellement à travers le projet « Atacora 2.0 ». Il prend en compte la production de contenus numériques et de sports audiovisuels mettant en valeur l’attrait touristique (architecture, archéologie, objets et articles authentiques, art culinaire, art vestimentaire, instruments de musique et rites initiatiques) des localités. Pour toucher du doigt la réalité, deux « Tata » ont été visités par la délégation au cours du périple.
Mohamed Yasser Amoussa (Coll)