On en sait un peu plus sur les raisons qui ont amené la Confédération des Syndicats Autonomes du Bénin (Csa-Bénin) à organiser le vendredi 26 août 2022, une conférence publique sur la cherté de la vie à la bourse du Travail. Les raisons ont été évoquées par le secrétaire général de cette confédération syndicale, Anselme Amoussou. Au cours d’une émission dont il était l’invité ce mercredi 31 août 2022 sur Océan Fm, il a expliqué les réelles motivations de cette conférence publique. « Cette conférence publique a été organisée pour que les syndicats, les travailleurs que nous sommes, jouons notre partition parce qu’il y a un risque qui pointe à l’horizon. C’est ce que nous avons appelé » le risque d’essoufflement de la cohésion sociale » parce que vous avez d’un côté, des gens qui n’ont besoin de rien, et de l’autre côté des gens qui attendent tout, qui produisent de la richesse, qui sont des travailleurs, qui sortent de leur maison tous les matins, qui reviennent à la maison le soir et qui sont quand même demeurés pauvres. Et la fracture entre ces deux composantes de la société, est en train de s’agrandir tous les jours. Et donc, cette conférence publique, c’était pour lancer ce cri de détresse parce qu’on a le sentiment que le gouvernement n’est vraiment pas informé de ce qui se passe aujourd’hui dans les ménages, les familles dans nos marchés. Ce qui se passe, c’est que la situation se dégrade chaque jour. Nous avons fait une sortie syndicale en février dernier, l’ensemble des confédérations a organisé un meeting. C’était déjà pour attirer l’attention du gouvernement parce qu’il fallait agir et depuis le mois de février à ce jour, vous allez constater que l’inflation s’est aggravée suivant les chiffres même du gouvernement, que les prix continuent de monter et qu’il n’y a pratiquement aucun contrôle des prix et face à cela, les engagements qui avaient été pris en avril dernier avec le Chef de l’Etat sont des engagements qui sont restés au point mort à la date d’aujourd’hui pour la plupart. Donc, cette conférence de presse, c’était pour crier notre ras-le-bol face au silence du gouvernement, de ceux qui sont chargés de nous parler, de nous expliquer, de nous apporter la solution. C’est surtout cela qui est difficilement acceptable, difficilement vécu par l’ensemble des citoyens et spécifiquement par l’ensemble des travailleurs. Enfin, on a fait cette conférence publique pour demander aux travailleurs de se maintenir prêts parce qu’à un moment donné, ça finit par exploser parce que vous êtes dans une situation de misère. Lorsque vous sortez de votre maison et que vous n’avez pas pu donner la bouillie à votre enfant, vous devenez une autre personne que l’on peut méconnaître dans ses réactions », a-t-il expliqué.