Désignée le samedi 19 juin 2021 pour présider aux destinées du parti, Sylvie de Chacus a été déchargée de la présidence de l’Union démocratique pour un Bénin nouveau (Udbn) le samedi 24 juillet 2021, soit 35 jours plus tard, par le Haut conseil du parti sans qu’aucun successeur ne soit désigné à ce jour. Depuis plus d’un mois que la transition dure sans proposition concrète, les militants s’impatientent de connaître leur prochaine présidente.
Le statut d’orphelin que portent les militants du parti Udbn commence par durer. A la base de cette décision sans suite, la réunion des instances du parti, que sont le Bureau exécutif national (Ben), l’Ecole politique du parti, les présidents des Commissions, les délégués des Coordinations départementales, des Coordinations communales, les Conseillers politiques, la Cellule de veille stratégique, la Cellule de communication et le Porte-parolat à l’Infosec de Cotonou, le 24 juillet 2021. Des militants à la base, interrogés, sont restés confus et se demandent ce qui se passe réellement. A ce jour, le parti préféré des femmes et des jeunes est dirigé par un monstre à cinq têtes. Il s’agit de : Anastasie Oba Chabi Maforikan, Christine Ahouandjinou Zinsou, Damienne Kingnidé Prudencio Bouraïma, Barthélémy Godonou et Reine Dokponou. Difficile de dire qui est le premier responsable parmi eux. Pas possible également de dire si la présidente d’honneur, elle-même, est toujours dans ses fonctions ou pas. Il est vrai qu’elle n’a pas été déchue. Mais ne serait-il pas difficile de parler d’une présidente d’honneur alors que le parti n’a pas de tête ? Le communiqué rendu public par le responsable à la communication et porte-parole du parti au soir de la déchéance de Sylvie de Chacus n’a pas précisé la durée du mandat du comité transitoire, ni le rôle de chacun des membres. Ce comité remplace-t-il le bureau exécutif national du parti ou seulement la présidente ? Que deviennent les autres organes du parti ? Qui porte désormais la signature du parti auprès des instances officielles ? Autant de questionnements qui laissent des militants et l’opinion publique très embarrassés. L’autre question sans réponse est aussi de savoir si c’est une femme ou un homme qui présidera désormais le parti Udbn ? On sait tout de même que Claudine Prudencio a toujours mis la femme et les jeunes au cœur des actions du parti. C’est d’ailleurs l’une des raisons pour lesquelles elle se fait entourer de jeunes et de femmes pour la gestion des affaires publiques de l’Udbn. On peut, sans doute, imaginer qu’elle pèsera de tout son poids pour que ce soit une femme qui préside le parti au cas où elle-même ne devrait plus revenir. La composition du comité transitoire montre déjà le penchant de ce parti pour les femmes.
Les vraies raisons de la déchéance de Sylvie de Chacus
Faute grave ! C’est le groupe de mots évoqué le 24 juillet 2021 pour justifier la fin des fonctions de Sylvie de Chacus à la tête de l’Udbn. En réalité, selon des informations recueillies auprès des personnes proches du bureau exécutif national, la présidente déchue a commis par certaines erreurs qui, si rien n’avait été fait, pourraient contribuer à tuer le parti alors qu’un travail a été fait pour le stabiliser et susciter son adhésion par des jeunes et femmes. En témoignent les nombreuses adhésions enregistrées récemment. Notre confident a indiqué que Sylvie de Chacus, une fois à la tête du parti, a commencé par écarter certains responsables et acteurs clé du bureau exécutif de sa gestion. « Elle a créé son clan. Elle s’est mise à travailler avec des gens qui ne sont même pas membres du parti, sans l’avis des membres du bureau », nous a-t-il confié. Même le Secrétaire Général du parti n’était plus consulté sur certaines questions par la présidente. Des militants avaient commencé par perdre espoir, car ils ne ressentaient plus la chaleur de maman que leur donnait la présidente d’honneur. Pendant ce temps, Claudine Prudencio, après la bataille de l’élection présidentielle, s’était envolée hors du pays pour un bilan de santé. Notre source nous informe que face aux nombreuses et incessantes plaintes, le Haut conseil, craignant le pire, a décidé de prendre ses responsabilités. « Il fallait choisir entre, perdre Sylvie de Chacus à la tête du parti et perdre les militants qui font le parti », va préciser notre informateur pour dire qu’à l’unanimité, il a été décidé de mettre fin à ses fonctions. Claudine Prudencio qui se préparait pour entamer une tournée nationale avec la présidente et la présenter aux structures locales de la formation politique, n’a pu rien pour la sauver. C’est ainsi que la décision du Haut conseil a été validée et appliquée.
Claudine Prudencio doit reprendre
le contrôle du parti
La survie du parti Udbn dépasse aujourd’hui la volonté de Claudine Prudencio. Elle veut passer la main à une autre personne. Elle a démontré sa bonne foi et sa preuve d’une alternance à la tête du parti. Les évènements qui se sont déroulés il y a quelques semaines témoignent de la vitalité de la démocratie au sein de l’Udbn. Plus rien à prouver. Ce qui reste à faire est de reprendre les choses en main. Claudine Prudencio est comme un esprit pour ce parti. Personne ne lui en voudra si elle reprend le perchoir du parti. Elle doit aujourd’hui choisir entre ce que les gens diront d’elle si elle reprenait la présidence et la mort de la formation politique. Qui dit Udbn, dit Claudine Prudencio. On a vu dans ce pays, l’histoire de la Renaissance du Bénin (Rb). Ce parti n’a pas pu survivre quand feue Rosine Soglo est partie de la présidence. Adrien Houngbédji a peur de passer la main. N’en déplaisent aux jaloux. Bruno Amoussou a pris le risque de laisser le Parti social-démocrate (Psd). Il est mort. Séfou Fagbohoun a quitté la tête du Madep. On connait la suite. En Côte d’Ivoire, le Fpi tangue aujourd’hui à cause du départ de Laurent Gbagbo. Ce n’est pas Alassane Ouattarra qui est prêt à laisser le Rhdp etc. Ce qui s’est passé dans un intervalle de quatre semaines après le départ de Claudine Prudencio doit attirer son attention pour qu’elle cesse de vouloir faire plaisir à ceux qui l’incitent à passer la main. Autrement, l’Udbn partira en fumée. Elle aura été prévenue.
Félicien Fangnon