Les neuf (09) ministres du gouvernement ayant figuré sur la ligne de départ des dernières élections législatives, n’ont pas eu la même veine. Certains ont été recalés à l’issue de scrutin et n’ont donc pas pu se faire élire. Un échec qui les met dans une situation inconfortable et remet sur la table la question de leur maintien ou non dans le gouvernement.
D’après les résultats publiés par la Commission électorale nationale autonome (Céna) et confirmés par la Cour constitutionnelle relativement au scrutin du 8 janvier dernier, seulement cinq ministres ont pu tirer leur épingle du jeu (élections législatives de 2023) sur les neuf qui étaient positionnés sur les listes des deux grands blocs de la mouvance présidentielle. Il s’agit du ministre d’Etat en charge du Développement et de la coordination de l’action gouvernementale, Abdoulaye Bio Tchané (Bloc républicain) dans la 14ème circonscription électorale, du ministre des Enseignements maternel et primaire, Salimane Karimou candidat Br dans la 21ème circonscription électorale, du ministre du Tourisme, des arts et de la culture, Jean-Michel Abimbola (Up Le renouveau) dans la 22ème circonscription électorale, du ministre de l’Eau et des mines Samou Séïdou Adambi, positionné tête de liste Br dans la 8ème circonscription électorale et du ministre des Infrastructures et des transports, Hervé Hêhomey, positionné tête de liste du parti Bloc républicain dans la 24ème circonscription électorale.

Contrairement à leurs collègues, quatre autres ministres n’ont pas pu franchir avec succès la ligne d’arrivée de ces joutes électorales. Ils ont nom : Oswald Homéky en charge des Sports, dans la 16ème circonscription électorale, Raphaël Akotègnon, de la Décentralisation dans la 15ème circonscription électorale, Yves Kouaro Chabi, des Enseignements secondaire, technique et de la formation professionnelle dans la 3ème circonscription électorale et Aurélie Adam Soulé du Numérique et de la digitalisation dans la 7ème circonscription électorale. Outre cette dernière qui est du parti Bloc républicain, les trois autres ministres non élus sont tous membres de l’Union progressiste Le renouveau.

Les regards tournés vers Patrice Talon
Il est une tradition pour les chefs d’Etat qui se sont succédé à la tête du pays depuis le renouveau démocratique, de procéder à un remaniement ministériel au lendemain des élections législatives. De Nicéphore Soglo à Boni Yayi en passant par Mathieu Kérékou, cette tradition a été respectée. Ce remaniement était pour le chef du gouvernement en exercice, l’occasion d’éjecter systématiquement, à quelques exceptions près, tous les ministres qui ont échoué aux élections législatives. La question ne s’est pas posée sous le magistère de l’actuel locataire de la marina en raison non seulement de la particularité des élections législatives de 2019 mais aussi de l’aversion de l’homme par rapport aux remaniements de l’équipe gouvernementale. Patrice Talon aura en effet battu le record en termes d’homogénéité de l’équipe gouvernementale ces 32 dernières années. Depuis son avènement au pouvoir en avril 2016, seulement quatre remaniements ont été effectués, lesquels n’ont consacré que de légères entrées au gouvernement. Le contexte des Législatives du 8 janvier dernier étant un peu différent de celui dans lequel celles du 28 avril 2019 ont été organisées, il n’est pas exclu que le patron de l’Exécutif viole, pour une fois, ce principe qu’il s’est établi. Cela, parce les élections restent aussi et surtout un baromètre pour apprécier l’ancrage du ministre dans son fief originel. Ceux qui ont échoué, ne pourront dès lors, se prévaloir d’un quelconque gain politique pour justifier leur maintien au gouvernement surtout que le pays amorce un tournant qui le conduira vers les élections générales en 2026. Cependant, Patrice Talon étant un homme très imprévisible sur les bords, il pourrait déjouer les pronostics. Au demeurant, rien ne l’y contraint.
Gabin Goubiyi



















